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Une lettre pour Laye : Le dernier sermon de Pierre

 

Cher Wambi,

 

Dans ma dernière missive, je t’annonçais que Thérèse Traoré, la présidente du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et premier président de la Cour de cassation, partait officiellement à la retraite le 28 avril 2019 après une quarantaine d’années de service dans le corps de la magistrature. Je précisais dans la foulée qu’elle est la deuxième femme à coiffer une haute juridiction après Haridiata Dakouré, premier président du Conseil d’Etat, mais la première femme à diriger la plus haute juridiction de l’ordre judicaire dans l’histoire du Burkina Faso.

 

C’est à ce propos que j’ai reçu une lettre de correction signée par B. Cecile F. Kaboré/Caboret que je te propose ci-dessous.

 

 

« Monsieur le Directeur,

 

Dans  l’article « Une lettre pour Laye » paru dans l’Observateur Paalga n° 9841 du vendredi 26 au dimanche 28 avril 2019, vous avez bien voulu informer l’opinion nationale et internationale du départ à la retraite et après quarante ans de bons et loyaux services, de Madame Thérese TRAORE née SANOU, précédemment Présidente de la Cour de Cassation du Burkina Faso.

 

Je voudrais par la présente vous en remercier et souhaiter à cette grande dame, une longue et heureuse retraite.

 

Vous confiez dans l’article que madame Thérèse TRAORE née SANOU « est la deuxième femme à avoir coiffé une haute juridiction après Haridiata Dakouré, premier président du Conseil d’Etat, mais la première femme à avoir dirigé la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire dans l’histoire du Burkina Faso ».

 

Je voudrais à ce propos vous informer que madame CABORET née ILBOUDO Kouma Emilienne, magistrat de grade exceptionnel, 3e échelon, après 40 ans et 14 jours de service, a été admise à la retraite le 31 décembre 1995.

 

Au cours de sa longue carrière dont 31 ans 4 mois et 26 jours en qualité de magistrat, madame CABORET a été nommée Présidente de la Haute Cour Judiciaire par kiti n°AN VII-0116/FP/MJ du 27 novembre 1989. Elle a assumé cette fonction jusqu’au 25 septembre 1991, date à laquelle, par décret n°91-0384/MIJ du 25 septembre 1991, elle a été nommée Présidente de la Chambre judiciaire de la Cour Suprême.

 

C’est en qualité de membre de la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême que madame CABORET née ILBOUDO K. Emilienne a été mise à la retraite en fin décembre 1995. Elle a quitté ce monde le 23 mai 2007.

 

Je vous tiens, à toute fin utile, les copies du kiti et du décret suscités et espère que ces informations vous aideront à établir, pour l’histoire, le classement exact des femmes qui ont « dirigé la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire dans l’histoire du Burkina Faso ».

 

Je vous prie d’agréer, monsieur le Directeur de publication, l’expression de ma considération distinguée. »

 

Je ne peux qu’en prendre acte, cher cousin, car il faut rendre à mamie Kouma ce qui est à mamie Kouma.

 

Cher Wambi, c’était en principe hier jeudi 2 mai 2019 que devraient débuter les épreuves sportives des examens du BEP, du BEPC et du CAP de la session 2019. Mais comme tu l’as sans doute constaté à Laye aussi, tous les candidats qui se sont présentés ce jour aux différents jurys ont été informés du report de la date au lundi 6 mai pour « suspension des évaluations à tous les niveaux ». 

 

En effet, depuis le 26 avril dernier, la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) a remis au goût du jour ce moyen de pression sur le gouvernement afin d’obtenir la satisfaction immédiate de sa plateforme revendicative relative à l’indemnité de logement, à l’indemnité spécifique, à la bonification d’échelon à titre exceptionnel  et au statut valorisant du personnel de l’éducation.

 

Mais, cher cousin, il faut croire qu’entre les autorités et les enseignants, c’est la confiance qui règne le moins actuellement. Face à ce nouvel appel au boycott des évaluations, le Conseil des ministres, à l’issue de sa séance du 30 avril dernier, a adopté des rapports relatifs à l’apurement des engagements de l’Etat  en faveur  du monde de l’éducation. Mais il fallait bien plus pour amener les karansaamba à reprendre le bic rouge, eux qui, comme saint Thomas, attendent de voir pour croire en la bonne foi des autorités.  Ainsi donc, au lendemain de l’annonce des mesures gouvernementales, la CNSE, à l’occasion d’un meeting du 1er Mai, fête du Travail, a invité au maintien de son mot d’ordre. Craignant que des collègues ne fassent fi de cet appel en organisant les épreuves sportives des examens du secondaire initialement prévues hier jeudi, comme déjà indiqué, des professeurs d’un grand lycée de la place  avaient décidé d’aller occuper la piste d’athlétisme et le sautoir.

 

La rencontre entre les différents protagonistes débutée hier permettra-t-elle de désamorcer définitivement  la crise et surtout de conjurer le spectre de l’année blanche tant redoutée ?

 

Il le faut bien pour espérer sortir le pays de ce « piège syndical sans fin » face auquel nous sommes.

 

Pour cela, cher cousin, il faudrait que le gouvernement de Roch, pour sa part, soit conséquent dans sa politique de gestion des partenaires sociaux en abandonnant ce qui s’apparente à un tâtonnement ou à un pilotage à vue dans la conduite des affaires.  

 

Je dis cela, cher Wambi, en pensant notamment à la  fameuse conférence sur la rationalisation du système de rémunération des agents publics de l'Etat, dont l’un des nobles objectifs était d’en finir avec les « négociations au cas par cas ».

 

Mais hélas, au regard de ce qu’il nous est donné de voir, jusque-là, les revendications salariales continuent d’être traitées par corporation si ce n’est selon la « capacité de nuisance » du protagoniste.

 

J’en veux pour preuve, sans pour autant être foncièrement contre,  les récentes mesures de primes de motivation arrachées par  le puissant Syndicat national des agents des finances (SYNAFI). Au point que cet accord soit perçu par d’autres catégories d’agents publics comme de « la trahison de la part du gouvernement ». 

 

La même approche du « cas par cas » vient d’être utilisée avec l’adoption du rapport sur l’apurement des dossiers des doléances des enseignants.

 

A qui le tour ? Celui des magistrats qui ont,  dans une lettre adressée au ministre de la Fonction publique et dont écho a été fait dans le journal de ton oncle Nakibeuogo, refusé de participer à la restitution des travaux de mise en œuvre des recommandations de la conférence sur le système de rémunération initialement prévue le 30 avril dernier ? 

 

Cher cousin, le dimanche 28 avril dernier, les terroristes ont abattu le pasteur Pierre Ouédraogo de l'Eglise locale des Assemblées de Dieu de Sirgadji  et cinq de ses fidèles. Selon des sources concordantes, ce serviteur de Dieu a été un homme à la foi chevillée au corps.  En effet quand il s'est agi pour ses proches de le faire quitter la zone fréquentée par les terroristes, il leur a opposé une fin de non-recevoir en faisant savoir qu'il était même prêt à mourir pour sa foi. Il a même dit qu'au cas où le pire arriverait de l'enterrer dans un lieu qu'il a choisi.  Dans sa prédication du dimanche fatidique, le défunt pasteur, 80 ans, s'est appesanti sur le pardon et l'amour pour les ennemis tels que recommandés par les Saintes-Ecritures. Il a ouvertement prié pour que le seigneur pardonne aux terroristes. "Ils ne savent pas ce qu'ils font", a-t-il dit, à l'image de Jésus et d’Etienne au moment d’être livrés à leurs bourreaux. Le drame serait survenu à peine une heure après ce sermon prémonitoire.  Depuis ce dimanche sanglant,  les chrétiens de cette église et ceux des annexes vivent dans la clandestinité. Près  de 80 personnes  ont déjà quitté la localité pour Kongoussi  et une trentaine d’autres en ont fait de même, au moment où nous recevions l’information. Vu la situation, les responsables sécuritaires ont déconseillé aux autorités ecclésiastiques  aussi bien de  Kongoussi que de Djibo de se rendre à Sirgadji pour réconforter les membres de la communauté. Pour l'instant, l'urgence est à trouver des familles d'accueil  pour les déplacés.

 

Cher Wambi, l'inquiétude est grandissante au sein des populations, chaque jour charriant son lot de mauvaises nouvelles : hier jeudi 2 avril  à l'aube, le détachement de la gendarmerie de Toéni  (Sourou) a été attaquée. Le bilan fait état  d’un gendarme tué et de cinq assaillants neutralisés.

 

 

 

A présent, cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- La pause pascale était censée permettre aux avocats et au parquet de mettre de l’ordre dans leurs notes afin qu’on puisse entamer la phase des réquisitions et des plaidoiries dans le cadre du procès du putsch manqué de septembre 2015. Mais voilà, cette pause ne fait que se prolonger, car depuis on n’arrive plus à tenir d’audience. La raison de ce blocage, la conclusion de l’Assemblée générale extraordinaire du Barreau du Burkina Faso, qui a décidé de suspendre la participation des avocats à toutes les audiences des cours et tribunaux du 23 au 29 avril. Après la marche du 29 avril et la tenue de la seconde assemblée générale extraordinaire le même jour, les avocats ont reconduit leur mouvement durant la période allant du 30 avril dernier au 6 mai prochain. Comme on le sait, les hommes en robe noire veulent appeler ainsi l’Etat à tout mettre en œuvre pour résoudre les problèmes des gardes de sécurité pénitentiaire et des greffiers afin que ces derniers cessent leurs grèves et que les activités juridictionnelles puissent reprendre normalement dans notre pays, car, depuis octobre 2018, l’appareil judiciaire est bloqué du fait des mouvements d’humeur de ces deux corps.

 

On ne sait pas si le procès du putsch pourra reprendre le 7 mai prochain, mais, depuis un certain temps, le spectre d’un rebondissement dans ce dossier n’est pas à exclure avec notamment une nouvelle inculpation et pas des moindres : en effet, Guillaume Soro qui avait été inculpé dans un premier temps avant de voir son inculpation levée pourrait avoir des soucis à se faire. Depuis qu’il n’est plus en odeur de sainteté avec Alassane Ouattara et qu’il a quitté la présidence du Parlement ivoirien, l’ancien chef rebelle ne bénéficie plus d’aucune immunité diplomatique. De fait, chaque jour, il court le risque de se faire arrêter dans le cadre de ce putsch et pour les conversations supposées qu’il a eues avec les généraux Djibrill Bassolé et Gilbert Diendéré. C’est probablement pour cela que, depuis qu’il a quitté le perchoir, Soro ne se hasarde plus à quitter la Côte d’Ivoire. Parce que s’il se fait prendre à l’étranger, ce n’est pas évident que Ouattara se battra pour le sortir d’affaire. Ce n’est pas pour rien que le nord-ivoirien, son fief, est devenu sa base. Autant dire une sorte de prison à ciel ouvert pour Soro qui aimait tant voyager.

 

 

 

- Le bicéphalisme à la tête du canton de Banfora depuis le 20 avril 2019 connaît un nouveau développement avec l’entrée en scène du conseil régional des responsables coutumiers  de la région des Cascades le 28 avril 2019. A l’issue d’une rencontre tenue chez le chef du canton de Kawara dans la Léraba, vice-président de cette structure régionale des bonnets rouges, les chefs des cantons de Niangoloko, Soubaka, Bounouna, Diarabakoko et Bérégadougou ont décidé de reconnaître  sa majesté Sibiri Hema Djana II, celui-là même  qui assurait l’intérim, comme le dépositaire de la chefferie du canton de Banfora. Leur décision est fondée sur plusieurs raisons, comme celles d’être  un adulte du sexe masculin; d’être né de père et de mère Gouin ou Turka ou, à défaut, d’une mère mariée  selon les rites Gouin ou Turka dont l’ultime étape est le port du « Djemélé » sur la tête ; de parler les langues Gouin ou Turka et de connaître les coutumes et traditions et, enfin, d’être de bonne moralité. 

 

Afin de  mettre fin à ce litige de succession, le collège électoral a  recommandé à l’impétrant légitime  de s’adjoindre le jeune désigné Hema Aboubacar Gnambou. Cela suffira-t-il à ramener la cohésion au sein de la communauté ? Rien n’est moins sûr.  Car  certains estiment que  le défunt Yoyé Hema, dont le trône est disputé, n’était pas né de père et de mère Gouin et que son père, qu’il a remplacé, Hema Fadouga Gnambia, aurait été intronisé à 18 ans.

 

Affaire donc à suivre…

 

 

 

- Dans notre édition du vendredi dernier, nous faisions cas du lancement bientôt d’un nouveau parti politique dont le président serait le professeur Abdoulaye Soma qu’on ne présente plus.

 

Eh bien, c’est demain samedi 4 mai 2019 au CBC  que l’enseignant de Droit constitutionnel a choisi pour porter sa formation politique sur les fonts baptismaux à partir de 17 heures. Le lendemain dimanche, il sera face aux hommes de médias pour une conférence de presse au CENASA sous le coup de 9 heures.

 

 

 

- Qui sont les  100 Africains les plus influents en ce moment ? Si on posait cette question à 100 personnes, sans doute y aurait-il autant de réponses que de personnes interrogées tant les choix  peuvent paraître subjectifs. C’est pourtant l’exercice auquel s’est livré Jeune Afrique dans sa dernière livraison en classant les politiques, les hommes d’affaires, les scientifiques, les hommes  de culture, les sportifs …qui influencent les opinions ou les comportements de leurs contemporains. Cela, sur la base de trois critères plus ou moins objectifs qui sont l’influence elle-même, la trajectoire et la notoriété. Dans ce who’s who, on  trouve pêle-mêle le gynécologue congolais prix Nobel  de la paix 2018, le docteur Denis Mukwege   , la star ivoirienne  du ballon rond Didier Drogba, le Nigerian Aliko Dangote, la Rwandaise Louise Mushikiwabo,Isabel Dos Santos, Davido,A’Salfo,  Fatou Bensouda, le Ghanéen Anas, Mahmoud Dicko,  le peuple algérien et… deux Burkinabè qu’on ne présente plus :  Mahamadou Bonkoungou dit, EBOMAF « le roi du BTP », classé 61e, et Appolinaire Compaoré, « le ticoon des télécoms », au 81e rang. De quoi nourrir chez les intéressés mais aussi chez leurs compatriotes un légitime sentiment de fierté. 

 

 

 

- « Séduisante… après bébé » est un groupe sur Facebook. La page a été créée par une Ivoirienne et compte aujourd’hui des adhérentes de plusieurs nationalités africaines. Elles s’entraident avec des conseils et s’épaulent dans les moments de joie et de peine.  Le groupe est ouvert à toutes les femmes qui souhaitent en devenir membres.

 

Au niveau de chaque pays, il y a un groupe WhatsApp qui permet également à ces filles et femmes de garder le contact entre elles.

 

 « Séduisante… après bébé » section Burkina Faso a tout juste un an. Pour célébrer ce premier anniversaire, ses membres ont décidé de briser le virtuel afin de se rencontrer physiquement et d’échanger de vive voix, face to face comme on dit. Cela se fera le dimanche 5 mai 2019 à Ouagadougou. Dans cette perspective, ces filles et femmes ont décidé de faire parler leur cœur : ainsi, elles feront un don en nature et en espèces à l’orphelinat Hôtel maternel à la Patte d’Oie. A l’occasion, les « séduisantes… après bébé » afflueront de Koudougou, Bobo-Dioulasso, Dori, Kaya, Kongoussi, Fada, Tenkodogo, Banfora. Des moments de fortes émotions en perspective.

 

 

 

- Le 9 mai prochain sera célébrée la Journée de l’Europe, événement commémoratif de la Déclaration Schuman du 9 mai 1950, considérée comme le texte fondateur de l’Union européenne. A cette occasion, vous pourrez lire dans les colonnes de « L’Observateur Paalga » une interview de son représentant à Ouagadougou, Jean Lamy, dont la mission dans notre pays arrive à terme au mois de juillet. Selon « La Lettre du Continent », la procédure de désignation de son successeur est actuellement en cours à Bruxelles, capitale de l’Europe.

 

 

 

- Un accord de principe a été conclu, en avril, entre l’entreprise chinoise Shanghai Construction Group  et le gouvernement burkinabè pour la construction des routes Djibo-Arbinda au Nord et Banfora-Mangodara dans le Sud-ouest. Selon « La Lettre du Continent », qui a révélé l’information, la Chine s’intéresse à la réalisation d’autres infrastructures routières, comme celles Banfora-Sidéradougou-Gaoua ou l’autoroute Ouagadougou-Bobo-Dioulasso devant relier celle Ouagadougou-Yamoussoukro.

 

 

 

- De l’effervescence et des retrouvailles ce samedi 4 mai à partir de 13 heures au quartier Kamsonghin à l’occasion de la fête coutumière ou nabasga de son Excellence le Kamsongh-Naaba Kiiba, ministre de Sa majesté le Mogho Naaba.    L’événement, qui sera célébré sous le thème « Rôle et perspectives des responsables coutumiers pour le maintien de la paix et de la cohésion sociale entre les communautés », aura pour cadre le palais de Kamsongin.

 

 

 

- En prélude au mois du ramadan, la conférence islamique annuellement animée par le Cheick Hamidou Zoungrana aura lieu le samedi 4 mai 2019 aux environs du rond-point de la Transition, située dans le quartier Bonheur ville. A partir de 19h, le guide spirituel entend partager avec les fidèles musulmanes et musulmans le sens du mois de jeûne et les obligations qui leur incombent pour ensuite prôner la paix et la cohésion sociale dans un contexte marqué par une remise en cause du vivre-ensemble dans la diversité.

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 05 mai 2019 15:54

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