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Enlèvement touristes français et leur guide : Le Bénin aussi !

Qu’est-il finalement arrivé aux deux touristes français et à leur guide béninois, tous  portés disparus depuis mercredi 1er mai 2019 alors qu’ils étaient en excursion au parc national de la Pendjari, au Nord du Bénin ? 

 

 

Cinq jours après cette disparition suivie du déploiement d’une centaine de personnes, de deux avions et d’une quinzaine de véhicules pour ratisser la zone, de près de 5000 Km2 à la frontière avec le Burkina Faso, la piste de l’enlèvement semble se confirmer.

 

Hypothèse d’autant plus vraisemblable après la découverte du véhicule calciné des disparus, une Toyota 4X4 blanche, à une centaine de bornes de la frontière burkinabé,  et du corps d’un homme tué par balles, sans doute celui du guide, même si, jusqu’à hier, les autorités locales n’étaient toujours pas formelles là-dessus.

 

 

 

Les deux captifs français ont-ils déjà été convoyés vers le Mali, ainsi que l’a indiqué France24 citant des sources mauritaniennes et maliennes ?

 

 

Même si jusque-là personne n’a revendiqué le rapt, il pourrait s’agir ici d’un acte terroriste. Le guide béninois ayant été assassiné pour se débarrasser d’une charge encombrante et les deux touristes français conduits ailleurs pour servir de monnaie de change.

 

 

Sauf erreur ou omission de notre part, ce doit être la première fois que le Bénin est touché par un acte terroriste sur son territoire. Preuve supplémentaire, s’il en est, qu’au-delà des pays membres de la ligne de front au Sahélistan (Burkina Faso, Mauritanie, Mali, Niger et Tchad), même les pays côtiers sont à portée des tentacules de la pieuvre djihadiste qui nous enserre depuis sept longues années.

 

 

Le parc national de la Pendjari, ne l’oublions pas, est frontalier du Burkina Faso, notamment dans sa partie Est en proie depuis de longs mois à une crise sécuritaire aigüe.

 

 

Certes l’opération « Otapuanu », lancée début mai par les forces de défense et de sécurité burkinabé, avait permis de restaurer, tant soit peu, l’autorité de l’Etat dans cette partie orientale du pays, mais le péril djihadiste est loin d’avoir été enrayé.

 

 

Suite à cette offensive militaire, les autorités burkinabé avaient averti leurs homologues béninoises et togolaises des risques accrus de voir les terroristes se replier sur  leurs territoires.  

 

 

Cette alerte a alors permis l’arrestation, mi-avril à la frontière avec le Togo, d’Oumarou Diallo, alias Diawo, un responsable de katiba qui a fait ses armes aux côtés du chef djihadiste malien Amadou Koufa.

 

 

Toujours à la suite de l’opération « Otapuanu », une vingtaine de combattants terroristes, qui avaient franchi la frontière, ont été arrêtés au Togo puis remis aux forces de sécurité burkinabé.

 

 

Comme on le voit donc, le péril djihadiste  se manifeste selon le principe des vases communicants. Plus, dans un pays,  l’étau se resserre autour des terroristes plus ces derniers replient vers d’autres contrées pour en faire des repaires.

 

 

On ne le dira jamais assez, aucun Etat n’est définitivement à l’abri. Il n’y aura donc pas de salut sans cette nécessaire coopération sécuritaire, qui passe d’abord par la mutualisation des renseignements opérationnels pour espérer limiter les dégâts.

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lelundi, 06 mai 2019 23:45

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