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Situation de la gouvernance au Burkina : Le REN-LAC dénonce la fraude et le népotisme

Le Réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC), a organisé un point de presse le lundi 27 mai 2019 à Ouagadougou. Ce rendez-vous avec les médias qui a porté sur la situation de la gouvernance au Burkina, a donné l’occasion au secrétaire exécutif, Sagado Nacanabo, et à ses collaborateurs de se prononcer sur l’affaire de présomption de fraude à la législation douanière par IAMGOLD Essakane SA, celle du recrutement à polémique à la CNSS, et la paralysie actuelle de l’institution judiciaire.

 

 

La presse sous différents titres a fait cas d’une affaire de fraude à la législation douanière, mettant en cause la compagnie minière IAMGOLD Essakane SA. Il s’agit exactement de cette opération d’expédition de charbon fin ayant pour origine la mine d’Essakane. La société, pour rétablir les faits, s’est déjà fendue d’une mise au point dans certains médias. Elle entendait ainsi contester vigoureusement « les graves allégations » qui y sont relayées. Selon la société minière, l’opération d’expédition de charbon fin d’Essakane qui a eu lieu courant décembre 2018 n’est pas une première. Elle s’est déroulée, comme chaque fois, avec l’autorisation des autorités gouvernementales compétentes, et sous le contrôle des services techniques de l’Etat habilités en la matière. IAMGOLD Essakane SA se veut une compagnie responsable et transparente, respectueuse des lois des pays hôtes, ainsi que des bonnes pratiques internationales.

Ce discours ne semble pas convaincre le REN-LAC. En se fondant alors sur les informations rapportées par la presse, il accuse l’exécutif de n’avoir pas diligenté une enquête pour confirmer ou infirmer la tentative d’exportation frauduleuse d’or, maquillée en exportation de  déchets du charbon. Selon le secrétaire exécutif du Réseau, Sagado Nacanabo, le ministère des Mines et des Carrières s’est tout simplement contenté de dire qu’il ne s’agissait nullement de fraude, encore moins de complicité entre des compagnies minières et l’Etat. A l’en croire, de sources sûres et concordantes, il y a bel et bien eu tentative d’exportation frauduleuse d’or de la part d’Essakane SA. Des quantités considérables de métaux précieux sont ainsi dérobées au pays, mettant en jeu plusieurs milliards de francs CFA. 

Le REN-LAC dit condamner fermement le pillage des ressources minières et exiger que toute la lumière soit faite sur cette affaire.  

Evoquant le recrutement frauduleux à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dénoncé en juillet 2018, le REN-LAC par la voix de son secrétaire exécutif est catégorique, cette autre affaire sent bien la fraude et le népotisme. Bien que la direction de la Caisse ait tenté un passage en force en confirmant les résultats du test de recrutement, le Comité CGT-B, qui a levé le lièvre, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) et le Parquet, grâce à des investigations menées par la gendarmerie, ont confirmé ce qui a été dit précédemment.

Deux individus, affirme M. Nacanabo, sont mis en cause. Ils méditent actuellement sur leur sort à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), en attendant leur jugement. Interviendra-t-il jamais ? Le dossier en tout cas est toujours en souffrance au Tribunal correctionnel, à cause de la paralysie actuelle de l’institution judiciaire.

Les responsables du Réseau, au regard de la situation, invitent le gouvernement à répondre favorablement aux préoccupations des acteurs judiciaires pour lever tout dysfonctionnement et empêcher la justice privée de s’installer. Ils l’interpellent vivement à tout mettre en œuvre de manière diligente et vigoureuse pour que les dossiers ci-dessus évoqués connaissent un dénouement heureux au profit des populations.

 

D. Evariste Ouédraogo

Dernière modification lemardi, 28 mai 2019 21:50

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