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Réquisitions du parquet militaire : Prison à vie et dégradatio pour les deux généraux

Après la conclusion des plaidoiries des parties civiles le vendredi dernier, la seule journée d’hier, lundi 17 juin 2019, a suffi au parquet militaire pour ses réquisitions dans le cadre du procès du putsch manqué de septembre 2015. Ainsi, il a requis des peines qui vont de 15 mois avec sursis jusqu’à la prison à vie. Cette perpétuité a été réclamée pour les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolet. Le parquet a par contre demandé qu’il plaise au tribunal d’acquitter le colonel Omer Bationo et le capitaine Gaston Ouédraogo. On remarquera qu’une peine de 5 ans avec sursis est requise contre les hommes politiques Léonce Koné, Hermann Yaméogo et Salifou Sawadogo.

Nous vous proposons les peines requises et les différentes personnes contre lesquelles elles sont demandées. Mais il est important de souligner que ce ne sont pas encore des condamnations mais seulement des peines que le parquet militaire souhaite voir infligées aux différents accusés. Retenons aussi que le tribunal n’est pas lié par ces réquisitions qu’il peut suivre à la lettre ou pas en aggravant ou en allégeant les peines qu’il prononcera contre chaque accusé à la fin du procès.

Suspendue pour près d’une dizaine de jours afin que les avocats de la défense puissent mieux préparer leurs plaidoiries, l’audience reprend le jeudi 27 juin 2019 à 9 heures.

 

 

Alors que beaucoup de gens s’attendaient à ce que les réquisitions du parquet militaire s’étalent sur quelques jours, le procureur et son équipe n’ont eu besoin que de la seule journée d’hier pour expédier l’affaire.

On peut scinder l'intervention du parquet militaire en 3 temps : l'introduction, le récit des faits et les réquisitions proprement dites.

Pour ce qui est du premier point le procureur s’est félicité, d'emblée, que ce procès, après 16 mois d’audience, tire à sa fin. " C’était un parcours du combattant, il y a eu tous les débats possibles, la justice peut être lente et parfois injuste vis-à-vis des victimes. Ce long temps traduit la recherche de l'équité et de l'impartialité". Puis il a salué le professionnalisme et la sagesse du président du tribunal, Seydou Ouédraogo.

Selon la partie accusatrice, chacun a joué le rôle qui est le sien, et à ce titre "le parquet n'a de haine contre personne et n'est manipulé par personne". Comme pour en administrer la preuve, le procureur a prodigué des conseils aux accusés. " Nous exhortons ceux qui seront relaxés à continuer à servir dignement leur pays et ceux qui seront condamnés à s’amender et à comprendre que chaque chose à une fin. Nous présentons nos excuses à tous ceux que nos propos ont pu heurter ".

Après ces préliminaires, le parquet a refait le film des événements en rappelant les actes des accusés afin d’en établir les implications juridiques. Mais il a tenu à noter que beaucoup avaient soutenu que le  général Gilbert Diendéré ne pouvait pas être jugé tant il connaissait beaucoup de choses sur les autorités passées et actuelles du pays si bien que ses révélations pourraient faire sauter la république. " Ce procès a révélé que ceux qu'on croyait être de fins stratèges militaires n'étaient que des politiciens en tenue du RSP (Régiment de sécurité présidentielle".

Concernant les réquisitions proprement dites, les peines vont de 15 mois d'emprisonnement avec sursis à la condamnation à vie.

Après ces réquisitions, c'était le tour de la défense de prendre la parole pour ses plaidoiries mais, celle-ci, par la voix de maître Mathieu Somé, conseil du général Diendéré, a demandé un mois pour analyser les écritures des autres parties afin de mieux défendre ses clients. Mais finalement, c’est un délai d’une dizaine de jours qui leur a été accordé allant du mardi 18 juin au mercredi 26 juin 2019.

C’est donc dire que l’audience du putsch manqué reprend le jeudi 27 juin à 9 heures.

 

 

San Evariste Barro

Abdou Karim Sawadogo

Wémankèwara Zonou

 

Encadré

Voici les réquisitions du parquet militaire

 

Prison à vie et déchéance du grade de général

 

Le général Gilbert Diendéré et le général Djibril Bassolet

 

25 ans de prison ferme

 

L’adjudant-chef major Badiel Eloi, l’adjudant-chef  Nébié Moussa, dit Rambo, le sergent-chef Koussoubé Roger, dit Le Touareg, les sergent-chefs Sanou Ali, Zerbo Laoko Mohamed, le sergent Pooda Ollo Stanislas Silvère, le sergent Nébié Abdoul Nafion, les caporaux  Drabo Hamidou, Timboué Tuandaba, les soldats de première de classe  Soulama Seydou, Zouré Boureima et Coulibaly Samuel.

 

15 ans de prison ferme

 

Les adjudants Ouékouri Kossè et Nion Jean Florent,  le  sergent-chef  Diallo Adama, le caporal Da Sami et le soldat de première classe Ly Amadou.

 

10 ans de prison ferme

 

Le magistrat militaire colonel Abdoul Karim Traoré, les sergents  Zallé Mahamadi,  Ouédraogo Zoubélé Jean Martial, Pagabelem Amidou, le  caporal Saboué Massa, Ouédraogo Adama, dit Damiss, et le bâtonnier Mamadou Traoré.

 

7 ans de prison ferme

 

Le sergent Coulidiaty Salif, les caporaux Diessongo Soumaïla,  Lankoandé Saidou.

 

5 ans de prison ferme et un million de FCFA d’amende

 

Le Lieutenant Limon Kolamba Jacques, le capitaine Dao Abdoulaye, Bagagnan Abdoul Karim, dit Lota, Nanema Faycal, Guelwaré Minata, le médecin-colonel Mamadou Bamba et Bouda Mahamado

 

2 ans de prison ferme et 1 million de FCFA d’amende

 

Le sociologue malien  Sidi Oumar Lamine

 

5 ans de prison avec sursis

 

Le colonel major Boureima Kiéré, chef d'état-major particulier de la présidence du Faso au moment des faits, les sieurs Léonce Koné, Salifou Sawadogo et  Me Hermann Yaméogo.

 

15 mois de prison avec sursis

 

Le commandant Aziz Korogo, chef de  corps adjoint du RSP au moment des faits, le capitaine Husseine Zoumbri, les lieutenants Abdoul Kadré Dienda, Gorgo Aliou Gislain Honoré, Ouattara Philippe, Compaoré Rélwendé, Zagré Boureima, Lankoandé Saidou, le major Moutuan Koumbia, l’adjudant-chef Dibloni Bondiaté, Boué Sémini, le sergent Guiré Yahaya,  le sergent-chef Kambou Ardjouma et le sergent Koné Souleymane.

 

Acquittement

Colonel Omer Bationo et capitaine  Saidou Gaston Ouédraogo

 

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