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Dialogue direct intersoudanais: L’UA et l’Ethiopie ont mâché le travail

Et c’est reparti pour un nouveau round de négociations au Soudan ! Enfin pas tout à fait, mais les protagonistes de la crise se rapprochent de plus en plus de la table des négociations. Hier mercredi 3 juillet 2019, les principaux responsables de la contestation ont accepté à certaines conditions une proposition des médiateurs de l’Union africaine et de l’Ethiopie de reprise du dialogue direct avec la junte au pouvoir.

On se rappelle que l’organisation panafricaine leur avait donné jusqu’au 30 juin pour accepter sa feuille de route d’une sortie négociée de la crise qui secoue le Soudan depuis la destitution le 11 avril dernier d’Omar el-Béchir après des mois et des mois de contestation. Déjà bien engagés, les pourparlers pour une gestion concertée de la Transition avaient été suspendus le 29 mai lorsque l’Alliance pour la liberté et le changement et les hommes forts du moment ont voulu accaparer la gestion du pouvoir durant cette période transitoire de trois ans.

Voilà quelque 45 jours que le fil du dialogue a été coupé pour laisser la place à une vague de répression féroce. D’abord le 3 juin, quand les croquants qui avaient posé leurs pénates devant le quartier général de l’armée ont été dégagés manu militari. Bilan, d’innombrables blessés et une centaine de morts dont certains ont été repêchés dans le Nil. Et pas plus tard que le 30 juin, une autre expédition punitive contre des civils aux mains nues faisait plus de 10 morts. Chaque fois le général Abdel Fattah al-Burhan s’en est lavé les mains alors que tout semblait indiquer que les sicaires du pouvoir, notamment les éléments de la milice paramilitaire des Forces de soutien rapide, en étaient les auteurs.

Maintenant que le principe du dialogue direct est acté, il faut espérer que les Soudanais de tout bord parviendront à un terrain d’entente pour ne pas s’embarquer, comme le craint déjà l’ALC, dans « des négociations sans fin ».

Le texte conjoint Union africaine Ethiopie propose, rappelons-le, un conseil souverain de 15 membres avec une majorité de civils, une présidence du conseil tournante entre militaires et civils tous les 18 mois. Le gouvernement sera, quant à lui, exclusivement constitué de technocrates, donc pas de politiques. Son chef sera choisi par l’opposition. Les ministres de la Défense et de l’Intérieur seront quant à eux désignés par le Conseil militaire de Transition. Autre nœud gordien qu’il reste à trancher, l’épineuse question du Parlement de transition, un des points qui avaient créé le blocage et dont les médiateurs proposent qu’il soit examiné ultérieurement. A chaque jour suffit sa peine.

Des propositions on ne peut plus concrètes destinées surtout à ménager la chèvre kaki et le chou civil. Cette fois, la feuille de route est bien balisée. Il faut maintenant espérer que ceux qui la suivront éviteront tout écart de conduite pouvant mener à une nouvelle impasse.

 

H. Marie Ouédraogo

Dernière modification lejeudi, 04 juillet 2019 18:01

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