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Conseil conjoint gouvernements Burkina Faso / Côte d’Ivoire : En attendant Roch et ADO pour entériner les décisions

 

Deux gouvernements de deux Etats autour d’une même table pour discuter et adopter des projets et programmes concourant au bien-être de leurs populations respectives, ça s’appelle un Conseil des ministres conjoint. Cette scène s’est déroulée, hier 30 juillet 2019, dans la salle de conférences de Ouaga 2000 à l’occasion de la 8e conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la République de Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Les ministres ivoiriens et burkinabè ont, au cours de cette assemblée, examiné et adopté des points issus des résultats des travaux des experts en vue de les soumettre aujourd’hui même aux présidents Alassane Ouattara et Roch Marc Christian Kaboré. 

 

 

 

 

Une salle de conférences de Ouaga 2000 drapée des mythiques ‘’luili pendé’’ (1) ou de cotonnade en Faso Danfani et ornée de statuettes ou encore d’instruments de musique traditionnelle ; des affiches des présidents Roch Marc Christian Kaboré et Alassane Ouattara visibles çà et là ; les deux hautes personnalités échangeant de chaleureuses poignées de main avec des sourires non dissimulés ; des écrans de télévision et de géants projecteurs : le moins qu’on puisse dire, c’est que les organisateurs de la cérémonie d’ouverture du conseil conjoint de gouvernements n’ont pas fait dans la dentelle, vu que le jeu en valait la chandelle. Tout est mis en œuvre pour que les membres des deux exécutifs puissent examiner et adopter des projets et programmes identifiés par les travaux des experts. Le protocole se veut bref avec seulement deux interventions et c’est le Premier ministre burkinabè, Christophe Joseph Marie Dabiré, qui se jette à l’eau. Les travaux du 8e TAC, à son avis, offrent aux deux parties l’opportunité de parler à cœur ouvert, entre amis et frères, pour construire ensemble quelque chose de durable qui servira d’exemple à d’autres relations d’amitié sur le continent. Rappelant l’histoire commune des deux pays, de leur géographie et de leur culture qui leur imposent de se serrer les coudes en vue de cimenter leurs relations séculaires, le chef de l’exécutif burkinabè a déclaré que ce cadre de coopération trouve davantage sa justification de nos jours. Celle de la nécessité de relever ensemble les principaux défis susceptibles de compromettre l’avenir de nos nations. Et comme challenge, Christophe Joseph Marie Dabiré a cité celui de la paix et de la sécurité. A cela s’ajoutent la stabilité et la cohésion sociale ainsi que le développement économique et social durable. Il n’a pas manqué de saluer la tenue de ce sommet qui dénote la constance des relations qui se bonifient depuis la signature du traité le 29 juillet 2008 à Ouagadougou. Autre motif de satisfaction pour le successeur de Paul Kaba Thiéba : l’organisation alternée des sept sommets et de trois réunions du Comité conjoint de suivi et d’évaluation des décisions et recommandations, dont la dernière s’est tenue à Bobo-Dioulasso en mai dernier.

 

De 256 à 348 milliards de francs CFA

 

 

 

L’attention soutenue des membres de gouvernements, des experts des deux parties et celle des hommes et des femmes de médias a été, dans la foulée, portée sur Amadou Gon Coulibaly, pour qui le 8e TAC permet d’examiner l’évolution des chantiers prioritaires et les actions à mener dans le sens du renforcement des liens entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Tout en saluant la dynamique économique de notre sous-région avec son taux de croissance de l’ordre de 6% en moyenne par an, le Premier ministre ivoirien a indiqué que notre espace économique en général et nos deux pays en particulier disposent d’importantes potentialités dans les domaines de l’agriculture, des mines, du tourisme et des services, notamment des transports et des Technologies de l’information et de la communication (TIC). Le TAC, avec la synergie d’efforts et d’actions qu’il préconise, se veut donc un cadre approprié pour valoriser ces potentialités et offre par la même occasion de relever nos défis communs (lutte contre la pauvreté, la criminalité transfrontalière, les maladies endémiques et le terrorisme). Il a loué au passage le courage du peuple burkinabè et la sagesse de ses dirigeants, lesquels ont permis au pays de rester debout nonobstant les multiples attaques terroristes. Une résilience qui constitue un réel motif d’espoir que le pays des hommes intègres pourra venir à bout de ces agressions, ajoutera-t-il. Amadou Gon Coulibaly s’est d’ailleurs réjoui que la lutte contre le terrorisme ait été inscrite à l’ordre du jour de ce TAC, le 8e du genre, et de la mise en œuvre du mémorandum d’entente sur la coopération des services de sécurité burkinabè et ivoirien (signé le 18 juillet 2017), lequel produit d’ores et déjà des résultats satisfaisants.

 

En abordant le point sur les échanges économiques entre le Pays des hommes intègres et la terre d’Eburnie, Amadou Gon Coulibaly dit avoir constaté, fort heureusement, une progression d’année en année. Ainsi, le volume global de ces échanges affiche une tendance haussière, passant de 256 milliards en 2013 à 348 milliards en 2018, soit une bonification d’environ 36% au cours de la période visée. C’est pourquoi il a estimé que le forum économique organisé par les deux Chambres de commerce et d’industrie (innovation du TAC 7 à Yamoussoukro) permet aux secteurs privés de jouer pleinement leur rôle d’acteurs de cette coopération. Aussi a-t-il exhorté les gouvernements à travailler à améliorer l’environnement des affaires et à assurer la fluidité des échanges commerciaux. Invite a été faite particulièrement aux deux ministres du Commerce de se rapprocher davantage en vue d’apporter les réponses nécessaires aux opérateurs économiques. Le PM ivoirien est convaincu que nos deux pays doivent plus que jamais être déterminés à renforcer l’axe Yamoussoukro-Ouagadougou pour le bonheur des populations. 

 

 

 

Aboubacar Dermé

 

 

 

(1)         Motif emblématique des foulards de la femme burkinabè, à l’effigie des colombes

 

 

 

 

 

 

 

Encadré :

 

 

Projets évalués par le Comité conjoint à Bobo-Dioulasso

 

  

 

Autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou

 

Réhabilitation, renforcement et développement des réseaux routiers

 

Réseaux ferroviaires

 

Transport aérien

 

Renforcement des capacités énergétiques et minières 

 

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