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CDP : Le Congrès nettoie les écuries d’Eddie

Finalement tenu hier dimanche 22 septembre 2019 après une décision favorable de la justice, le congrès extraordinaire du CDP a prononcé des exclusions et des suspensions à l’encontre de nombreux militants, dont plusieurs cadres. La refonte des statuts du parti a été un des plats de résistance des congressistes qui ont pris d’assaut la maison du Peuple.

 

 

Se tiendra, se tiendra pas ? Telle était la question que se posaient bon nombre d’observateurs de la scène politique nationale au sujet du Congrès du CDP. Finalement il a bel et bien eu lieu à Ouagadougou à la maison du Peuple. Malgré le fait que la décision de justice a été rendue la veille dans l’après-midi, des militants des 45 provinces ont effectué le déplacement. Etaient-ils convaincus de remporter la bataille judiciaire ? La réponse est oui. En témoignent les milliers de personnes présentes dans la salle. Comme pour prendre la température des lieux, les maîtres de cérémonie se succèdent au micro et lancent : « CDP », les militants répondent en chœur : « Victoire ».

 

«Les Cdpistes » étant venus des quatre coins du pays, il était de bon ton que le président du parti, Eddie Komboïgo mette tout le monde au même niveau d’information avant le début des travaux. Selon l’expert-comptable, suite à l’engouement et à l’amour des militants pour leur parti, beaucoup ont déposé leur candidature pour être membre du bureau politique national. C’est ainsi que le parti s’est retrouvé avec 1000 membres dans ledit bureau. Pourtant l’article 32 des statuts du parti dit que ce bureau ne doit pas compter plus de 600 personnes. Cet élargissement a provoqué des contestations. Pour éviter de disperser les énergies et se concentrer sur l’essentiel, à savoir la présidentielle de 2020, Eddie a dit avoir entrepris des démarches pour ramener le nombre de membres du bureau politique à 600.

 

C’est ainsi que l’ensemble des SG des 45 provinces et les SG des 370 communes et arrondissements ont été appelés le 23 juin pour discuter et voir  ce qu’il faut enlever pour revenir aux 600 noms. Mais la rencontre sera perturbée par ceux qu’Eddie Komboïgo  appelle « des frondeurs ». N’empêche, la liste a été remaniée. « Si tout le monde était de bonne foi, nous aurions pu résoudre cette question à l’interne, car j’ai toujours marqué ma disponibilité à échanger sur toute question relative au fonctionnement de notre parti. J’ai à chaque fois appelé à l’unité et au rassemblement. C’est une volonté pour moi de n’exclure personne ».

 

Passé cet épisode, des militants (Mahamadi Kouanda, Gnama Paco Drabo, Ambroise Tapsoba…) ont attaqué les irrégularités dans la composition du  Bureau exécutif national en justice. Pour les plaignants, il y siège quatre personnes ne remplissant pas les conditions d’ancienneté. La justice n’ayant pas accédée à la requête, le congrès du 22 septembre s’est donc tenu. « Comment comprendre que des militants du parti, et pas des moindres, décident d’ester en justice pour demander la suspension de tous les organes et les instances du parti ?» s’est demandé le président, avant de lâcher ces mots qui en disaient long sur l’issue du congrès. « Nous devons siffler la fin de la récréation. Nous avons assez fait preuve de patience et de tolérance. Nous n’avons plus affaire à de simples frondeurs mais à des dynamiteurs de notre parti. Il faut que cela s’arrête. Pour cela, il nous faut prendre des décisions courageuses. Aujourd’hui est un jour historique. Je vous invite à suivre les travaux. Vous ne pouvez pas avoir un pied dans le parti et un autre dehors. Soit vous avez les deux pieds dedans, soit vous avez les deux dehors. Nous aurons tous les deux pieds dedans ou nous serons dehors».

 

Akodia Ezékiel Ada

 

Encadré :

Les exclus du parti

 

Rasmané Daniel Sawadogo (député)

Gnama Paco Drabo

Roukietou Seni/Sow

Mahamadi Lamine Kouanda

Césaire Ky

Seydou Touré

Fatoumata Ouédraogo/Ziba

Ousseni Jacques Bado

Léonce Koné

Soumaïla Sana

Ambroise Tapsoba

Issouf Sakandé

Salia Sanou

Mathieu Sanou

Ousmane Toé

Saratou Yaméogo

 

Seydou Gnapegue Dao

 

Encadré 2

Sont suspendus :

 

Boureima Badini

Yahaya Zoungrana (député)

Jean Koulidiati

Salam Dermé

Alpha Yago

Juliette Bonkoungou/Yaméogo (députée)

Boureima Sawadogo

Constant Ouédraogo

Roland Diallo

Adama de Daouda Ouédraogo

 

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