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Présidentielle tunisienne : Des rebondissements à donner le tournis

C’est une élection à vous donner le tournis, tant les rebondissements sont presque quotidiens.

 

 

Mardi, les partisans de Nabil Karoui, qualifié pour le second tour de la présidentielle qui doit avoir lieu le 13 octobre prochain, avaient introduit un recours auprès du tribunal administratif de Tunis pour demander purement et simplement le report du scrutin de dimanche. Faute d’avoir obtenu la libération de leur champion, emprisonné depuis le 23 aout dernier avec son frère, pour des soupçons de blanchiment d’argent et de fraude fiscale. Il faut croire qu’ils ont obtenu mieux.

 

Alors qu’ils avaient les yeux rivés sur le tribunal administratif, c’est de la cour de cassation qu’est venue l’agréable surprise. La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire a en effet décidé de libérer l’homme d’affaires, qui a quitté la prison de la Monarguia hier dans la soirée. Accueilli par une foule dense, le leader de Qalb Tounes a goûté à ses premiers instants de liberté. Une information qui a presque relégué au second plan l’annonce des résultats provisoires des législatives attendue elle aussi dans la soirée.

 

Une victoire obtenue de haute lutte, c’est le cas de le dire, puisque cette décision des sages intervient après une série de recours déposés par les avocats du candidat et rejetés en première instance ainsi qu’en appel. Ils avaient également saisi l’ISIE, l’instance chargée des élections, pour réclamer la liberté de mouvement et d’expression pour Nabil Karoui.

 

Et maintenant qu’il est libre, reste à savoir à seulement 48 h de la fin officielle de la campagne et à quatre jours de la finale à quoi politiquement pourra bien servir cet élargissement.

 

Il est vrai qu’en bon prince, son adversaire, Saïd Kaïed, arrivé en tête au premier tour, avait du reste décidé de ne pas battre campagne pour respecter l’équité entre les prétendants, même si pour lui la question de l’équité pourrait se mesurer à l’aulne des moyens mis en branle par les différents adversaires. Or là, entre le flamboyant homme d’affaires propriétaire de Nessma TV et son vis-à-vis, professeur de droit constitutionnel et conservateur indépendant qui fait dans l’informel politique, il n’y a pas match.

 

C’est donc une drôle d’élection qui se dessine au pays de Bourguiba et bien malin qui peut dire à qui va profiter ce méli-mélo politique au soir du 13 octobre… si la date est respectée !

 

En effet, il n’est pas interdit de penser que, tirant conséquences de cette nouvelle donne, le scrutin sera repoussé pour qu’il y ait une véritable campagne de l’entre deux tours avec, pourquoi pas, un débat entre les deux finalistes pour enfin permettre aux Tunisiens de se décider en toute connaissance de cause.

 

H. Marie Ouédraogo

Dernière modification lejeudi, 10 octobre 2019 21:00

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