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Lutte contre le terrorisme : On ne sait plus à quel treillis se vouer

C’est toujours le même scénario macabre. Les fameux « individus armés non identifiés », pour reprendre la terminologie officielle, parfois par dizaines fondent comme un essaim d’abeilles sur une localité, pillent des boutiques, incendient des maquis quand il y en a et liquident à l’envie ceux qui auront eu le malheur de se trouver sur leur funeste chemin ; à moins qu’ils choisissent des cibles à dessein : un détachement de l’armée, un groupement de gendarmerie, un poste de police, quand ce ne sont pas des fidèles chrétiens ou musulmans en pleine prière. Ils commettent leurs forfaits puis s’évanouissent dans la nature impunément.

 

Cette fois, c’est à Pobé-Mengao dans le Soum, à 25 km de Djibo, que des groupes armés terroristes ont attaqué dans la nuit de samedi à dimanche. Bilan, au moins 16 personnes tuées dont certaines avaient été enlevées pendant l’attaque. Et comme si cela n’avait pas suffit, ils sont revenus sur les lieux du crime dimanche, se contentant cette fois de tirer en l’air avant l’arrivée des renforts dans la soirée.

Barsalogho, Banh, Yensé, Pensa, Arbinda, Gorgadji, Koutougou, Zimtanga, Nassoumbou… la liste des localités martyres est devenue interminable depuis presque 5 ans que ce fléau dure sans qu’on parvienne à y trouver le remède qui convient pour nous guérir de ce mal qui ne cesse de se propager.

Manque de moyens des Forces de défense et de sécurité ? Défaut de stratégie et de vision globale du politique et de la hiérarchie militaire pour faire face au péril sécuritaire ? Le renseignement qui fait défaut ? Ou alors est-ce le caractère asymétrique de cette sale guerre qui rend forcément toute riposte difficile ? Les populations ne savent plus à quel treillis se vouer dans cette tragédie qui a déjà fait à ce jour quelque 600 morts civils comme militaires, sans oublier le drame humanitaire subséquent avec des villages entiers qui se vident de leurs populations : ainsi, on estimerait  à quelque 500 000 le nombre de déplacés internes selon les chiffres les plus optimistes. A cela s’ajoute le fait que les populations du Centre-Nord et du Sahel n’ayant pu cultiver cette année, plus de 600 000 personnes seraient affectées par l’insécurité alimentaire dont 25 000 en situation d’urgence absolue. Une situation que, hélas, le plan Marchal (1) n’arrive pas à endiguer totalement.

On en est donc là, à tâtonner dans ce long tunnel insécuritaire, sans vraiment savoir quand on en verra le bout.

 

H. Marie Ouédraogo

 

(1)                       Du nom de Mme Hélène Marie Laurence Ilboudo née Marchal, ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire

Dernière modification lejeudi, 31 octobre 2019 12:20

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