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Lutte contre le terrorisme dans le Sahel : L’optimisme peu contagieux de Parly

Florence Parly a de nouveau repris son bâton de pèlerin, du moins de général.

 

La ministre française des Armées a, en effet, entamé hier lundi 4 novembre 2019 une tournée sahélienne de quarante-huit heures qui l’a d’abord conduite à N’Djamena où est basé le QG de la Force Barkhane, à Ouagadougou ensuite et enfin aujourd’hui au Mali. 

Ce nouveau séjour de la locataire de l’hôtel Brienne, siège du ministère des Armées, intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement dégradé notamment au Mali et au Burkina Faso, où il ne se passe presque plus un jour sans qu’on enregistre des attaques terroristes contre les Forces de défense et de sécurité, les populations civiles, quand ce n’est pas la Force Barkhane qui est prise pour cible.

Pas plus tard que vendredi dernier, quarante-neuf éléments des Forces armées maliennes (FAMA) étaient tués à Indélimane, et le lendemain, le brigadier français Ronan Pointeau succombera après le passage de son véhicule sur un engin explosif.

Dimanche, dans la province du Soum au Burkina Faso, c’est le député-maire de Djibo, Oumarou Dicko, et trois autres personnes qui ont été froidement abattus au cours d’une embuscade menée par ces hordes criminelles qui ont juré la perte du pays.

Autant dire que Florence Parly met les pieds sur un terrain plus que jamais miné où civils comme militaires risquent à tout moment de sauter au moindre faux pas. Ce qui ne l’empêche pourtant pas d’afficher au Tchad comme au Burkina Faso un certain optimisme dans la lutte contre le djihadisme dans le Sahel puisque, selon elle, la guerre contre le terrorisme enregistre des progrès malgré le contexte difficile.

Elle devra dire ça aux populations de Djibo, d’Arbinda, de Barsalogho, de Zimtenga, de Yensée, de Banh, de Pobé-Mengao et nous en oublions, qui sont souvent contraintes de fuir leurs villages pour s’entasser dans des camps de fortune afin d’échapper à la mort.

Dans ces conditions, on ne voit pas comment l’optimisme de Dame Parly pourrait contaminer bien des Burkinabè, notamment ceux du Centre-Nord et du Sahel qui nourrissent le sentiment bien compréhensible d’être abandonnés par leur Etat. 

Florence Parly peut continuer de prôner « la patience » dans la lutte contre les « groupes qui prospèrent sur les difficultés sociales et économiques des pays sahéliens », il y a fort à parier que son exhortation sera couverte des cris de détresse de ces pauvres hères qui ne savent plus à quel treillis se vouer.   Jusqu’à quand devrait-on encore attendre avant de voir les résultats de l’engagement français au Sahel qui « est et reste une priorité pour la France » ?

Mais en réalité, on aurait tort de nous en prendre à nos ancêtres les Gaulois qui sont, pour ainsi dire, payés en monnaie de singe, puisque la visite aux pas de course de la « généralissime » intervient dans un contexte anti-français de plus en plus prégnant aussi bien au Mali, au Niger qu’au Burkina Faso où les manifestations anti-impérialistes se succèdent.

Une France accusée, dans le meilleur des cas,  de ne pas faire assez dans son engagement à nos côtés et, dans le pire, de jouer le jeu de l’ennemi dans son propre et seul intérêt.

Simple perception conspirationniste ou véritable dessous de cartes géostratégiques dont le manège échappe au commun des mortels ? Une chose est sûre : quand on voit la réussite avec laquelle les FDS défendent l’intégrité de nos territoires, la décence voudrait qu’on se donne les moyens de nos ambitions sécuritaires avant de crier haro sur le baudet pour ne pas dire sur le Coq gaulois qui ne saurait faire la guerre à notre place.

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemardi, 05 novembre 2019 23:07

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