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Barrage de Samandéni : La clé de la relance économique de Bobo

Enfin ! Le barrage de Samandéni est, depuis le 30 novembre dernier, une réalité pour les populations de la région de Bobo. L’infrastructure tant attendue avec ces énormes potentialités agricoles, industrielles et halieutiques est officiellement ouverte à l’exploitation. La cérémonie d’inauguration organisée à cet effet, et qui a connu la présence de la quasi-totalité des membres du gouvernement, était présidée par le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. 

 

Le projet qui a le plus fait parler de lui au cours de ces dernières décennies dans la région ouest du Burkina est bien le barrage de Samandéni. Repéré en 1976 et considéré depuis lors par des techniciens comme un véritable pôle de croissance économique avec ces immenses ressources naturelles, le barrage de Samandéni mettra pourtant du temps à devenir réalité bien que figurant et en pole position, dans les plans de développement économique des différents gouvernements qui se sont succédé jusqu’à nos jours.

Et c’est finalement en 2010 que les premiers vrombissements de Caterpillar se feront entendre sur le site. Enfin, le rêve des populations commençait à devenir réalité, même si les travaux qui venaient d’être lancés seront émaillés par de multiples difficultés liées aux déblocages des fonds par les bailleurs, au redimensionnement du projet et aussi à la prise en charge des personnes affectées par la réalisation de l’ouvrage.

Presque dix ans après, les complaintes des populations affectées mêlées aux angoisses quotidiennes du Plan de développement économique de la vallée de Samandéni (PDIS), cette structure chargée de piloter le projet,  ne sont plus qu’un lointain souvenir. Car depuis quelques mois en effet, Samandéni, ce pole économique, est subitement devenu un pole touristique avec ces nombreux visiteurs qui s’y rendent quotidiennement pour contempler cette vaste étendue d’eau avec ces impressionnantes installations techniques fonctionnelles.

Une splendide réalisation qui valait bien le déplacement, samedi 30 novembre 2019, des plus hautes autorités du pays avec à leur tête le chef de l’Etat, pour cette cérémonie d’inauguration. A cette occasion, un hommage particulier a été rendu à feu Salifou Diallo, considéré comme l’un des principaux artisans de l’aboutissement de ce projet. Cela a d’ailleurs été relevé par le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, qui dans son discours fera savoir que c’est sous l’impulsion de feu Salifou Diallo que le projet a pris forme en 1996 jusqu’au lancement des travaux en 2010.

Visiblement très impressionné par la qualité de l’ouvrage, le président du Faso a salué l’accompagnement des bailleurs de fonds dont le rôle a été très déterminant et salutaire dans l’aboutissement heureux de ce projet. Il s’est en outre félicité de l’engagement du Fonds koweitien pour une étude devant permettre l’aménagement de 5 000 ha de périmètres agricoles. Car outre le barrage, Samandéni, c’est aussi la centrale hydroélectrique, l’aménagement d’une zone touristique et industrielle pour la transformation des produits du crû, les aménagements hydroagricoles et le recalibrage du fleuve Mouhoun.

L’infrastructure qui vient d’être inaugurée a coûté la bagatelle de 61,6 milliards de F CFA sur un financement de 8 bailleurs de fonds et l’Etat burkinabè. Et déjà, le ministre de l’Eau se réjouit des avantages liés à la mise en œuvre de cette retenue d’eau avec déjà 9500 emplois qui ont été créés et certainement bien plus avec l’opérationnalisation prochaine des autres composantes du PDIS.

Mais en attendant, ce sont déjà les pêcheurs qui se frottent les mains avec un chiffre d’affaires d’environ 2 milliards de F CFA réalisé depuis janvier 2019, date du démarrage de la pêche. Une chose est sûre, le barrage se présente désormais comme un véritable levier du plan de relance économique de la région de Bobo.

Et Roch Marc Christian Kaboré est reparti de Samandéni avec un réel sentiment de satisfaction, lui qui a d’ailleurs promis d’y revenir dans les mois prochains, mais cette fois, pour constater les premières productions agricoles.

Jonas Apollinaire Kaboré  

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