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Extradition François Compaoré : Luc Hallade promet le décret dans les meilleurs délais

La colère, à la 21e année du drame de Sapouy, est encore intacte. Jamais ils n’ont cessé de réclamer justice pour Norbert Zongo, journaliste d’investigation assassiné. Ce 13 décembre 2019, journalistes et organisations de défense des droits humains ont manifesté leur lassitude d’attendre une justice qui ne se manifeste pas depuis plus de deux décennies. Et des journalistes africains, en vue de faire pression sur l’exécutif français pour l’extradition de François Compaoré, ont remis un appel à Luc Hallade, diplomate français en poste au Burkina. Celui pour qui l’extradition du frère cadet de Blaise Compaoré fait partie de ses missions a assuré que le décret serait pris dans les meilleurs délais. Dans la matinée, le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) criaient au ‘’libi libi’’ et au dilatoire.

 

 

En dehors d’un seul détail, les 13 décembre se succèdent et se ressemblent : dépôt de gerbe de fleurs, meeting de protestation, mais cette année il y a eu ce détail qui fait que le 21e triste anniversaire tranche avec les précédents. C’est la remise à l’ambassadeur Luc Hallade de l’appel aux autorités françaises à extrader François Compaoré. « Plus de trois mois après que la justice française a fait sa part du travail en toute indépendance et impartialité, le gouvernement français, malgré ses gages de bonne foi, tarde à prendre le décret d’extradition de François Compaoré vers le Burkina» ;  c’est le constat que les participants à la 8e édition du Festival international de la liberté d’expression et de presse (FILEP) ont fait. Une lenteur qui n’est pas de leur goût et dont ils s’indignent. «Nous avons le sentiment que le gouvernement français traîne les pieds pour prendre le décret d'extradition de François Compaoré alors que la justice burkinabè a prouvé sa capacité à juger cette affaire», s’est offusqué le coordonnateur du Centre de presse Norbert Zongo, Abdoulaye Diallo.

 

A la délégation, composée d’hommes de média, promesse a été faite de faire diligence pour que le décret soit pris dans de brefs délais. « Le décret d'extradition sera pris conformément à ce que la justice a décidé, et dans les plus brefs délais », a promis Luc Hallade,ambassadeur français au Burkina, qui soutient qu’une partie de son mandat est consacrée à cette question d’extradition.

 

Un peu plus tôt dans la matinée de ce 13 décembre, à la Bourse du travail, Chrysogone Zougmoré  et d’autres activistes des droits humains protestaient contre cette lenteur. S’ils demandent le départ des troupes françaises du territoire burkinabè, ils attendent que la France renvoie François Compaoré au Burkina. « Nous attendons que la France nous clarifie et surtout nous assure de l’extradition de François Compaoré », a indiqué M. Zougmoré.

 

Ils dénoncent 21 ans de ‘’libi lib’’ et de dilatoire, et n’attendent pas se ramollir. « Et notre lutte se poursuivra jusqu’à ce que cette extradition soit effective afin que François Compaoré réponde de ses crimes devant la justice », ont-ils promis.

 

Outre leur volonté de poursuivre avec détermination la lutte pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons, à la faveur de cette commémoration, le collectif  avait beaucoup à dénoncer et à réclamer : le démantèlement du centre d’écoute américain, l’élan répressif des autorités actuelles, les exécutions sommaires et extrajudiciaires, des mesures liberticides sous le couvert de la lutte contre le terrorisme pour ne citer que cela.

 

Lévi Constantin Konfé

Dernière modification lelundi, 16 décembre 2019 23:24

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