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Lutte contre le terrorisme :« Il ne faut pas se cacher derrière les ambitions politiques égoïstes (Moustapha Cissé Lo, président du Parlement de la CEDEAO)

Lutte contre le terrorisme

 

La deuxième session ordinaire du Parlement de la CEDEAO de l’année 2019 a clos ses portes le 14 décembre à Abuja. Le budget de la Communauté pour 2020, adopté à l’unanimité des députés présents, s’élève à 399 499 261 unités de compte soit, en français facile, environ 329,5 milliards de FCFA. Rendez-vous est pris pour une session extraordinaire qui devrait mettre fin à cette 4e législature du Parlement communautaire le 4 février prochain en Gambie.

A la faveur de cette dernière session ordinaire, le président sortant du Parlement, le Sénégalais Moustapha Cissé Lo, a accordé une exclusivité à L’Observateur Paalga dans la capitale nigériane. Dans cet entretien, il fait le bilan de son mandat à la tête de l’institution, aborde les questions de la lutte contre le terrorisme et d’intégration qui préoccupent la sous-région. Si concernant la lutte contre le terrorisme il plaide pour une solidarité renforcée de la communauté internationale avec les pays affectés, pour ce qui est du lancement de la monnaie unique de la CEDEAO, l’ECO, en 2020, il invite à la prudence et à la poursuite de la réflexion.

Le lecteur comprendra que l’entretien a été réalisé avant l’annonce officielle de la naissance de l’ECO faite à Abidjan le 22 décembre par le président Alassane Ouattara.

 

A l’ouverture de cette session budgétaire, 82 députés sur 115 étaient présents. Le quorum était certes largement dépassé, mais vu l’importance du principal point à l’ordre du jour, l’examen du budget de la communauté, on se serait attendu à une plus grande participation des députés. Un commentaire sur cette observation ?

 

Permettez-moi de saluer à travers vos  colonnes l’ensemble des citoyens de la CEDEAO, en particulier ceux qui vous lisent. J’ai un grand plaisir à communiquer avec eux. Je voudrais d’emblée relever que nous sommes un Parlement de la communauté ouest-africaine. Les députés qui y siègent viennent des Assemblées nationales des 15 pays membres de la CEDEAO. Cela n’est pas sans contraintes de calendrier pour eux. Mais ils font l’effort de se libérer pour donner vie au Parlement communautaire. Pour cette session, il y a des absents excusés, notamment pour raison de maladie. Je citerai le seul exemple de la 2e vice-présidente qui est actuellement souffrante. Elle avait toujours été présente aux sessions antérieures. Il y a aussi d’autres cas d’empêchement objectifs comme celui des députés de la Guinée-Bissau. Vous savez qu’il y a actuellement des élections qui se déroulent dans ce pays (l’interview a été réalisé le vendredi 22 novembre 2019) et tous les députés bissau-guinéens ne sont pas là. Au Nigeria il y a également eu récemment des élections législatives, et des députés ont perdu leur siège ; dès lors, ils ne peuvent plus siéger au Parlement communautaire même s’ils ne sont pas encore remplacés sur nos listes. Voilà un ensemble de faits qui font que je me réjouis de la présence des 82 députés à l’ouverture de cette session (le 20 novembre 2019). D’ailleurs, d’autres parlementaires nous ont rejoints après. Sur la liste de présence à la plénière d’hier, j’ai compté 92 présents. Aujourd’hui  ils sont 96 et ils participent activement aux débats. En plus du quorum, qui est dépassé, cette participation aux débats estimportante à souligner.

 

Dans votre allocution à l’ouverture de la session, vous avez déclaré avoir hérité d’une institution gadget qui a grandi sous votre leadership avec le soutien des chefs d’Etat. Comment s’est opérée la mutation ?

 

 Depuis notre élection à la tête du Parlement communautaire en 2016, nous avons entrepris des réformes afin que l’institution soit plus dynamique et à même de répondre aux attentes des populations. A ce propos, nous avons saisi le Comité de l’administration et des finances (CAF), la Commission de la CEDEAO, le Conseil des ministres de la CEDEAO et la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement afin que le Parlement ait les moyens de ses ambitions. Avec l’appui du président Macky Sall quand il était président en exercice de la CEDEAO et aussi grâce à la bienveillante compréhension des autres chefs d’Etat, nous avons obtenu  depuis décembre 2016 d’avoir un droit de regard sur les questions sécuritaire, de politique, de  libre circulation des personnes et des biens et de la monnaie. Pour nous donner ces prérogatives, un acte additionnel au traité fondateur de la CEDEAO a été signé par les chefs d’Etat. Cet acte additionnel a donc permis une réforme en profondeur de notre Parlement : ainsi, d’une session extraordinaire qui se tenait durant cinq (05) jours l’an, nous sommes passés à sept (07) jours 2 fois l’an. En outre, nous avons désormais une session de formation et de mise à niveau des députés qui dure trois (03) jours. Les sessions ordinaires, qui ne duraient que 15 jours chacune, s’étalent désormais sur 21 jours à 1 mois chacune. La 2e, comme celle qui se tient actuellement, porte sur l’examen, l’amendement et l’adoption du budget de la Communauté pour donner les moyens  d’agir à ses agences et institutions spécialisées. Pour décider de cela en toute objectivité, nous nous enquérons, grâce à des missions d’informations et de contrôle périodiques, de la pertinence des  programmes de ces agences et institutions  et de l’efficacité de leur mise en œuvre.

Nous avons également initié un forum annuel sur des questions qui impactent la vie de la communauté. Elles portent sur la sécurité, les migrations, le droit d’établissement, la monnaie, etc. Il faut aussi noter les réunions délocalisées des commissions permanentes et les visites des frontières pour nous imprégner des réalités de la libre circulation des personnes et des biens. En somme, nous avons multipliéles activités du Parlement par trois (03). Nous avons aussi renforcé notre dispositif sur la communication parce que, durant les trois législatures précédentes, le Parlement n’était pas connu du grand public, même dans les pays membres de la CEDEAO. Pour pallier  cela, nous invitons désormais plus de journalistes à nos sessions afin qu’ils puissent rendre compte de ce que nous y faisons. Nous espérons alors que le Parlement communautaire sera mieux connu dans l’espace régional, en Afrique, et en dehors du continent. Cela passe aussi par le renforcement de la diplomatie parlementaire pour plus de visibilité de ses actions.

Notre action s’est aussi orientée vers le renforcement de la bonne gouvernance au niveau du Parlement, nous efforçant  à réduire ses dépenses ou, à tout le moins, d’en maximiser l’efficacité.

 

Au sujet de la libre circulation des personnes et des biens qui, nous semble-t-il, est le 1er facteur d’intégration des économies et des peuples, vous avezappelé, lors de l’ouverture de la session, à une réouverture des frontières terrestres du Nigeria, fermées  depuis la mi-août  2019 entre ce pays et le Bénin. Que compte faire le Parlement de la CEDEAO pour appuyer cet appel d’autant plus que le sujet a été largement abordé dans les débats consécutifs aux exposés des rapports - pays du Bénin, du Niger et du Nigeria ?

 

 Le Parlement a effectivement un rôle à jouer en tant que représentation des populations. Nous allons jouer notre rôle  en alertant sur les violations du traité fondateur de la Communauté, particulièrement dans ses dispositions relatives à la libre circulation des personnes et des biens. Nous réitérons notre appel au respect de cette disposition indispensable au bon voisinage des pays et à l’intégration régionale. Nous sommes convaincus que notre appel sera entendu par tout le monde. Nous ne pouvons pas faire plus. Aux chefs d’Etat de se saisir de la question. Qu’ils se réunissent, se concertent pour voir comment éviter que la situation remette en cause l’objectif premier de la CEDEAO. Il nous faut renforcer le processus d’intégration régionale pour être forts ensemble dans un monde globalisé. Dans cette logique, nous avons, au niveau de l’Union africaine, lancé la Zone de libre-échange, et la CEDEAO pense créer une monnaie unique dès 2020. C’est une bonne chose. Pourquoi alors freiner le processus avec les décisions du genre de celle dont nous parlons ?

 

Sur les questions sécuritaires, vous avez annoncé que vous vous rendrez durant cette session au Mali. Ce sera votre troisième visite dans ce pays pendant votre mandat. Qu’avez-vous de nouveau comme message à délivrer aux autorités et aux populations maliennes afin d’aider à un retour de la paix dans le pays ?

 

Nous pensons que le peuple malien doit davantage renforcer  son unité face à la gravité de la menace qui pèse sur le pays.  Au-delà du Mali, le Burkina, le Niger, le Nigeria sont aussi menacés. Des pays importants de la région sont donc en proie à l’insécurité. Nous devons avoir pleine conscience que cela handicape notre développement, notre processus d’intégration et nous devons nous donner les moyens d’y faire courageusement face au lieu de nous cacher derrière des intentions ou des ambitions politiques réductrices et égoïstes en oubliant la misère que vivent nos populations. Le Parlement pour sa part est engagé à jouer aussi, dans cette gestion sécuritaire, son rôle d’alerte des autorités et aussi des populations. Nous avons été à Gao il y a quelques années dans ce sens. Nous étions aussi il y a quelques mois à Mopti où nous avons discuté avec les populations, les Peuls et les Dogons particulièrement, des questions qui les divisent afin de les sensibiliser à l’impératif du vivre-ensemble. Nous comptons retourner au Mali pour délivrer ce même message d’unité aux populations, aux politiques, notamment aux partis de l’opposition, à la société civile, aux associations de défense des droits de l’homme et aux autorités gouvernementales. En somme nous voulons jouer au médiateur afin qu’un dialogue national productif s’instaure au Mali avec l’espoir que cela ramène la concorde et balise le chemin du retour à la paix dans le pays.

 

Vous avez évoqué la création de la monnaie commune de la CEDEAO comme moyen d’accélérer l’intégration régionale. A deux mois de l’échéance de 2020, retenue pour l’effectivité de cette monnaie, le Parlement a-t-il été saisi de la mise en œuvre de ce projet ? En d’autres termes, croyez-vous que l’ECO sera créé en 2020 ?

 

(Soupir) Je ne saurais le dire. Les questions monétaires sont très compliquées surtout quand il s’agit de mettre en cohérence les économies de pays qui n’ont pas la même monnaie. Vous savez que dans l’espace CEDEAO ce sont plus de huit monnaies qui sont en circulation. Il faut continuer de réfléchir et de discuter pour savoir s’il est opportun de lancer l’ECO dès 2020, avec qui et avec quelles garanties de succès. Ce sont là des questions très sérieuses qu’il faut laisser aux experts et aux chefs d’Etat de la Communauté. Nous, au niveau du Parlement, nous ne pouvons que saluer l’existence du projet et encourager les initiatives qui concourent à sa mise en œuvre. Nous sommes pour cette monnaie unique qui nous aidera, j’en suis sûr, à concurrencer avec les autres blocs ou pays qui participent à la globalisation de l’économie mondiale. Au-delà de l’ECO, il faut même viser à long terme la création d’une monnaie commune africaine qui donnera plus de force à la ZLEC en construction.

 

 En février prochain, en même temps que la 4e législature, votre mandat de président du Parlement communautaire s’achève. Dans les grandes lignes, quelles recommandations pouvez-vous faire à votre successeur pour que l’institution soit encore plus efficace dans la poursuite de ses objectifs ?

 

Pour réussir dans la gestion de quelque structure que ce soit, il faut d’abord  l’équité. C’est important. Concernant le cas spécifique du Parlement de la CEDEAO, il faut être bien armé de leadership et travailler sur la base des textes fondamentaux. Ils sont trois : le traité fondateur de la CEDEAO, l’acte additionnel signé par les chefs d’Etat en décembre 2016 et le règlement intérieur de l’institution. En voilà les textes fondamentaux. S’ils ne sont pas respectés, parce que les premiers responsables se laissent embarquer dans des combines de mauvaise gestiondes hommes et des finances, ils vont rencontrer des problèmes. Les premiers responsables de notre Parlement doivent toujours

 

 

 

 

 

 

 

faire preuve d’intégrité pour résister aux tentations diverses et s’armer de courage pour affronter les difficultés que viendraient à créer les ennemis de la transparence, de la bonne gestion et du progrès vers l’intégration régionale. J’ai personnellement souffert de ces obstacles, c’est pourquoi j’en parle. Mais nous avons réussi ce que nous avons réussi en étant juste dans la gestion des hommes et des finances pour pouvoir aller de l’avant.

 

Quelles sont votre plus grande satisfaction et, à l’inverse, votre plus grande déception ?

 

Je n’ai rien à regretter. Comme je l’ai dit tantôt, j’ai hérité d’un Parlement qui ne l’était que de nom. Ce qui justifie les réformes que nous avons initiées, et grâce à la Commission de la CEDEAO et au soutien  des chefs d’Etat, nous avons fait de grands progrès dans l’ancrage du Parlement parmi les institutions fortes de la CEDEAO avec les prérogatives acquises. Par ailleurs, le budget de l’institution, qui était d’à peine 15 millions  d’Unités de compte (UC), a été porté à près de 21 millions UC. L’accroissement du budget nous a permis de multiplier nos activités  et de prendre plus d’initiatives pour le bien-être des populations. Aujourd’hui nous sommes très satisfaits, car nous avons un Parlement en phase avec les ambitions des chefs d’Etat d’accélérer le processus d’intégration régionale. Les députés qui y siègent sont davantage motivés dans leur travail. Cela le sera encore plus les années à venir quand ils seront mensuellement rémunérés avec une indemnité forfaitaire parce que le projet que nous avons initié   dans ce sens a été agréé par la Commission et les chefs  d’Etat en juin dernier. Nous espérons  pouvoir continuer de suivre cette bonne évolution de notre Parlement communautaire sans en être le président. C’est dans cette logique qu’à chaque session, j’invite d’anciens parlementaires pour que, sous l’éclairage de leur expérience, nous continuions d’aller de l’avant.

 

Quand il va passer la main, quelle suite Moustapha Cissé Lo compte- t-il donner à sa carrière politique ?

 

La suite de ma carrière politique sera celle d’un battant aux côtés du président  Macky Sall. Je ne compte pas prendre ma retraite politique à 65 ans. A ce propos, je remercie chaleureusement le chef de l’Etat sénégalais de m’avoir fait confiance pour me proposer à la présidence du Parlement de la CEDEAO en 2016. J’ai fait de mon mieux avec son accompagnateur pour continuer de mériter cette confiance. Il a été réélu président de la République pour 5 ans. Je reste à ses côtés, fidèle à sa vision pour le développement du Sénégal, des pays de la CEDEAO et de toute l’Afrique.

 

 Nous sommes au terme de cet entretien. Qu’est-ce que vous auriez voulu dire que nos questions ne vous ont pas permis de dire ?

 

J’invite les députés de la CEDEAO à prendre leur mission avec plus de sérieux. Cela doit se traduire par plus d’assiduité au travail. Leurs pays ne les mandatent pas pour venir dormir dans les hôtels. Je les exhorte à plus d’engagement, à plus de collectivité pour un travail parlementaire à la hauteur des ambitions des chefs d’Etat de construire une région ouest-africaine bien intégrée et satisfaire les attentes des populations pour plus de prospérité. Cela est indispensable pour que la CEDEAO puisse bien se positionner face aux autres blocs ou regroupements économiques dans le monde.

L’Afrique a tout pour réussir son développement. Elle a des terres arables, des populations laborieuses, des cadres compétents, etc. La sous-région  doit rester solidaire, l’Afrique doit rester debout. Les députés doivent assumer  leurs missions  pour consolider cela. J’exhorte les chefs d’Etat à leur donner les prérogatives législatives dans ce sens. Nous devons pouvoir légiférer dans des domaines comme ceux de la sécurité, de la communication, des droits de l’homme, des élections, par exemple, pour limiter uniformément les mandats présidentiels dans les pays de l’espace CEDEAO. Nous éviterions alors les tiraillements pourtripatouiller les Constitutions ici ou là. Nous avons besoin, pour notre région, de stabilité, d’unité, de concorde.

Je vous remercie.          

                  

Propos recueillis à Abuja par

Zéphirin Kpoda

 

Encadré 1

L’administration, la charpente discrète mais solide qui tient l’édifice debout

 

Costume cravate de rigueur, K.Bertin Somé a le dressing code du parfait technocrate besogneux pour qui seul le résultat de leurs actions porte témoigne de leur efficacité.

Arrivé au Parlement de la CEDEAO comme assistant parlementaire en 2009, il est aujourd’hui le directeur des Affaires parlementaires et de la Recherche. L’expérience de 15 ans qu’il avait acquise au Burkina dans le cabinet du président de l’Assemblée des députés du peuple (ADP) sous Bongnessan A. Yé puis sous Mélégué Traoré, sous la 2e législature, et également sous la Présidence de Roch Marc Christian Kaboré durant la 3e législaturede la IVe Républiqueoù il a exercé comme directeur général des Services législatifs,y est sans doute pour quelque chose.

Ce diplômé de l’ancienne Ecole supérieure de droit (ESD) et de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) est un bourreau du travail. Un lève-tôt et un couche-tard qui, sous les ordres du secrétaire général du Parlement, le Ghanéen John Azumah, et avec l’appui de la directrice des Affaires administratives et financières, la GambienneAnna Jagne, est au four et au moulin pour que vive le Parlement communautaire et que ses sessions ordinaires et extraordinaires se tiennent dans les règles de l’art.

K. Bertin Somé s’est fait le devoir de nous parler du travail des professionnels et des personnels d’appui, véritable charpente discrète grâce à laquelle l’institution du Parlement communautaire tient debout. Du secrétaire général au dernier agent de liaison, l’aile administrative du Parlement de la CEDEAO compte 50 Nigérians, 5 Béninois, 3 Burkinabè, 3 Ivoiriens, 4 Nigériens, 3 Gambiens, 4Sénégalais, 1 Bissau-Guinéen, 5 Ghanéens, 1 Guinéen, 3 Maliens, 1 Sierra-léonais et 1 Togolais. On y est recruté, jamais nommé, sur concours ouvert à tous les candidats des pays membres, âgés d’au maximum 50 ans. Les candidats retenus par le comité de sélection passent un test d’entretien oral et, s’ils sont retenus, mis à l’essai pendant 1 an avant d’être définitivement intégrés.

Avec l’acte additionnel de décembre 2016 qui accroît les prérogatives du Parlement et par conséquent ses activités, l’administration voit sa charge de travail se multiplier notamment au niveau des 4 Divisions des affaires parlementaires et de la recherche. Et M. Somé de lancer alors un cri du cœur pour un renforcement de l’administration en personnel, notamment au niveau de la division chargée des procès-verbaux après un gel des recrutements qui a duré 10 ans.

Z.K.

 

Encadré 2

 

«Nos députés ne font pas de la figuration»

 

(Reine Bertille K. Sakandé, cheffe de la délégation burkinabè)

 

Seule femme parmi les 6 députés burkinabè à cette 4e législature du Parlement de la CEDEAO, Mme Sakandé en est aussi la cheffe de délégation.

Comme la plupart de ses collègues, elle s’est montrée assidue à cette dernière session ordinaire de la législature, défendant vaillamment le rapport-pays du Burkina qui a été axé sur les problèmes sécuritaires que vit le pays.

Ce rapport, selon elle, a mis en exergue les efforts du gouvernement pour lutter contre le terrorisme et prendre en charge les déplacés internes. Le rapport a aussi souligné, selon elle, les appuis de partenaires comme la France et le G5 Sahel dans l’effort de guerre et les conséquences économiques qu’elle induit, notamment l’indispensable effort budgétaire pour soutenir les Forces de défense et de sécurité.

Au niveau politique, le rapport du Burkina, toujours selon Mme Sakandé, ne pouvait passer sous silence le dialogue politique inclusif initié par le chef de l’Etat et le franc-succès qu’il a connu. Le rapport a ainsi mis l’accent sur le consensus qui s’est dégagé au sein de la classe politique sur l’essentiel des points qui ont été discutés et sur les recommandations issues de ce dialogue.

Concernant l’état de la mise en œuvre des textes communautaires, Mme Sakandé a indiqué que le Burkina a ratifié 52 des 54 textes des protocoles et conventions de la CEDEAO, affichant ainsi sa volonté d’œuvrer à l’intégration régionale. Cette volonté se manifeste également, de l’avis de Mme Sakandé, dans la mise en œuvre des programmes et projets communautaires notamment en matière d’infrastructures et de transport.

Concernant le caractère houleux et passionné des débats qu’il nous a été donné de constater dans l’hémicycle, notre interlocutrice estime qu’il n’est pas particulier à cette session et l’explique par le désir de chaque délégation de ne pas faire de la figuration durant les sessions parlementaires. A ce propos, les élus burkinabè ne sont pas en reste, si l’on en croit ce qu’elle dit. Bien au contraire, ils feraient partie de ceux qui tiennent le plus le crachoir, et la pertinence de leurs interventions leur aurait valu les félicitations du président du Parlement de la CEDEAO lors de sa visite au Parlement burkinabè.

Z.K.

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