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L’UPC à l’ONI : Rugissements d’inquiétude du vote de la diaspora

3 députés, tous de l’UPC, ont effectué,  le 31 décembre 2019  à Ouagadougou, une visite à l’Office national d’identification (ONI) pour savoir dans quelles conditions la structure travaille à l’approche des échéances électorales. Des échanges on peut retenir que les « honorables » s’inquiètent du vote des Burkinabè de l’étranger, car l’ONI manque de moyens. Ils se sont donc engagés à être ses porte-voix.

 

 

Une audience à huis clos a été le premier temps fort de cette visite.  En effet, les « honorables » de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) se sont entretenus à bâtons rompus avec le DG de l’ONI, Aristide Béré, durant 1h 30 mn. Après cela, la délégation, composée du vice-président chargé de la diaspora, Alitou Ido, du SG national de l’UPC, Rabi Yaméogo, et du 2e vice-président de l’UPC, Sosso Adama, a découvert les différents circuits qu’empruntent les données des individus pour, à terme, être mises sur une carte nationale d’identité. Le DG de l’ONI a conduit ses hôtes au niveau des salles du  ‘’Tri-réception’’, où les dossiers sont traités ; d’intégration, de saisie et d’impression-biométrie où on  compare les données des individus, notamment la taille, la forme du visage, du nez, la couleur des yeux pour s’assurer qu’on a affaire à la bonne personne et qu’il n’y a pas de doublon. La délégation a également découvert le service de l’« Investigation ».

Là-bas, selon les explications du DG de l’ONI, lorsqu’un dossier est bloqué, on l’envoie aux officiers de Police judiciaire pour questionner davantage l’usager afin de s’assurer qu’il n’y a pas eu fraude, vol d’identité, tentative d’usurpation d’identité. Une fois que l’infraction est constatée, le dossier est enrôlé et envoyé à un commissariat pour des recherches approfondies ou au parquet.

 

Selon l’honorable Adama Sosso, ils sont venus s’imprégner des conditions de travail de l’ONI. «Elle est une structure assez importante qui a pour mission à terme de délivrer des cartes d’identité, des passeports. Nous préparons  des élections, et il était important de prendre langue avec les responsables de l’institution  afin d’apprendre de son fonctionnement,  de porter des observations sur ce qui concerne la production des CNIB, notamment pour ceux vivant hors de nos frontières». M. Sosso a par ailleurs dit son émerveillement au vu du travail abattu, et que l’ONI a besoin d’un appui en tant que cheville ouvrière mettant à disposition des documents d’identité. « Si l’ONI n’est pas bien outillée, si elle manque de moyens, on sera privé de cartes  », a-t-il conclu.

 

Le vice-président chargé de la diaspora, Alitou Ido, estime que  l’Etat a oublié de financer l’ONI, et que les conséquences en sont perceptibles. « La CENI a été budgétisée, mais l’ONI non. Comment allons-nous aller aux échéances électorales avec un peu plus de 8 000 pièces d’identité, passeports et CNIB sans que la structure qui exécute ces chantiers soit financée ? Elle fonctionne sur fonds propres », s’est-il offusqué, ajoutant qu’à la dernière mission  du côté de la lagune Ebrié, pour 1 million 500 CNIB et passeports à délivrer, seuls 8 000 ont été livrés.  « On remarque une absence totale de financement par l’Etat. Cela rend les élections à venir problématiques. Le vote des Burkinabè de l’étranger est acté, mais rien n’a été prévu pour l’ONI en amont ».

 

Le DG de l’ONI, Aristide Béré, a salué l’initiative de la formation politique : « Nous avons un devoir de neutralité à l’égard des acteurs politiques, mais cela n’exclue pas que ces derniers viennent s’imprégner des conditions dans lesquelles nous travaillons afin que les résultats soient profitables à l’ensemble de la population. La question du coût de la carte revient de manière lancinante avec des populations vulnérables qui n’arrivent pas à se procurer la carte », a-t-il dit, précisant que les missions à l’extérieur s’exécutent difficilement sans l’apport de l’Etat. « Pour 2019, nous avons fait plus de 18 pays à travers le monde. Nous nous préparons à aller en Côte d’Ivoire à partir du 8 janvier. Les partis politiques, les OSC, les gouvernants doivent jouer un rôle de lobbying pour que tout se passe bien ».

 

En matière de bilan, nous avons transmis 8 millions 786 873 données à la CENI. On est donc sur une bonne progression, et lorsqu’on compare la base de données électorale, qui est d’environ 5 millions 500, il y a un gap approximatif de  3 millions 500 personnes à aller chercher. De façon globale, on a enregistré 10 millions de personnes dans la base de données, mais quand on en extrait les personnes qui n’ont pas la majorité électorale, on est autour du chiffre de 8 millions  750 mille qui a été transmis à la CENI pour qu’elle fasse les enrôlements.

 

W. Harold Alex Kaboré

Dernière modification lelundi, 06 janvier 2020 21:42

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