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Affaire recrutement à la CNSS : L’ex-DRH nie les faits

 

Des sept prévenus dans l’affaire du recrutement de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Norbert Zéba, ancien directeur des Ressources humaines de la CNSS, a comparu le mardi 7 janvier 2020 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Accusé d’avoir facilité l’admission de son épouse, de son petit frère «direct» et de ses deux sœurs au test de recrutement de 85 personnes pour le compte de la CNSS, le DRH a nié les faits.

 

 

 

 

C’est à n’y  rien comprendre. L’épouse de l’ancien directeur des Ressources humaines (DRH) de la CNSS, qui était agent à la Poste Burkina, a déposé sa candidature pour le recrutement de personnes au profit de la CNSS sans en informer son conjoint. C’est ce qu’a fait savoir son époux à la barre. Pourtant, à la connaissance du tribunal, au moment des faits, il n’y avait pas de séparation de corps au sein du couple. C’est dire que Dame Zéba a gardé son espoir secret jusqu’au jour de son admission. Son petit frère Marc Zéba, témoin dans cette affaire, n’en a pas non plus  pipé mot à son frangin. Leurs agendas n’ayant pas facilité une rencontre. Norbert Zéba, tout président du jury de surveillance qu’il était, ignorait leur participation au concours.

 

La copie de Marc Zéba, selon le parquet, est identique à celle d’un candidat dont le nom figure sur la liste d’attente. La note initiale du frère du DRH était 11 ; après « manipulation », elle est passée à 12. Le petit frère du DRH, qui comparait en tant que témoin, est appelé pour la confrontation des copies. Les phrases sont similaires. Seulement quelques petites différences dans le choix des mots. La défense n’est pas d’accord avec la production de cette pièce. Elle veut voir la copie initiale avant de se prononcer sur ce point. «Où se trouve la copie qui a été substituée ? On ne sait pas. Cela pose le problème de l’intégrité des pièces qui ont été produites dans le dossier», a déploré Me Amidou Ouattara de la défense.

 

Après l’intervention de la SG, Laurentine Zida, témoin, Me Amidou Ouattara est resté sur sa soif. Pour lui, leurs clients ont été victimes de la négligence des premiers responsables de l’institution. A son avis, si la SG, par ailleurs présidente du jury de délibération, avait été plus rigoureuse dans sa méthode de travail, les irrégularités relevées par le parquet n’auraient pas eu lieu. «Le parquet dit que nos clients n’ont pas d’éléments matériels qui puissent prouver qu’il y a eu des manipulations. Nous pensons qu’il y a eu de la négligence et de l’imprudence dans le processus ayant abouti à la composition et à la délibération des résultats du concours. De mon point de vue, la SG, qui représente la Direction générale, avait toute la latitude de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la bonne marche du test».

 

C’est avec amertume que Me Marcelin Ziba, avocat des parties civiles, a  constaté que les prévenus continuent de nier les faits alors que, avance-t-il, il y a des évidences à crever les yeux. «Cela ne nous étonne pas. Dans la mesure où il est dit que le juge décide dans son intime conviction et que nous avons des éléments à charge qui continuent de peser fortement, nous restons sereins». Selon Me Ziba, la thèse du procès d’intention, soutenue par la défense, est à écarter. Pour lui, le DRH apparaît comme le gros poisson pris dans cette affaire parce que tout s’est passé sous ses yeux. «Depuis la surveillance des épreuves à l’ENAM jusqu’à la délibération, le DRH était au centre de tout. Il a été un maillon important de la chaîne, voilà pourquoi il est poursuivi».

 

L’audience a été suspendue à 17h environ. Elle reprend le 4 février 2020 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou.

 

 

Akodia Ezékiel Ada

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