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Politique de sécurité nationale : Les 100 remettent leur rapport pour que le sang ne coule plus

Le rapport de la Commission d’élaboration de la politique de sécurité nationale a atterri dans les mains du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, hier 20 janvier 2020 à Kosyam. Les 101 membres de ladite commission, qui disposaient initialement de 100 jours, à compter de leur installation en mi-juin 2019, venaient ainsi de livrer au chef suprême des armées des propositions, des recommandations ou des stratégies afin de contrer l’insécurité et le terrorisme qui endeuillent le pays depuis ces quatre dernières années.

 

A plus ou moins été désappointé quiconque s’attendait à un déballage sur le rapport de la Commission d’élaboration de la politique de sécurité nationale remis au chef de l’Etat ; rien n’ayant filtré de son contenu et des stratégies y proposées, mis certainement sous le sceau du «secret-défense». Mais pour l’instant, les hommes et les femmes de médias et par ricochet, les lecteurs, les téléspectateurs et les auditeurs doivent retenir que ce document revêt une importance capitale pour le Burkina Faso et se veut une première, étant donné que le Pays des hommes intègres est l’un des rares du continent africain à en disposer. « Ce document va affecter de façon positive la perception, l’organisation et la vision de la sécurité dans notre pays. Nous comptons l’utiliser, l’exploiter et le mettre en œuvre dans les délais les meilleurs », a indiqué le ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré, après un bref entretien avec le maître de céans. «Qu’est-ce qui va changer dans la gestion quotidienne des questions de sécurité selon ce rapport ? », a embrayé un confrère. Et le premier flic du pays de répondre : « Il va être traduit plus tard, des commissions vont s’y pencher. Mais je ne veux pas anticiper sur les résultats de ces travaux. Cependant, il est clair que beaucoup de perceptions vont changer après sa lecture. Il y a une vision claire du chef de l’Etat sur la perception de la sécurité et son organisation». Puis un autre journaliste de renchérir : «De façon concrète, quelles sont les recommandations qu’il contient ? ». Celui qui par ailleurs est président de ladite Commission a fait noter que ce document s’intitulait initialement ‘’La politique de défense et de sécurité’’ avant de se muer en ‘’La politique de sécurité nationale (PSN)’’. Un changement de dénomination qui n’est pas fortuit, a-t-il dit. N’étant toujours pas satisfait, un autre journaliste se fait plus précis : «Est-ce qu’il y aura une réorganisation des forces selon vos propositions ? » Une préoccupation à laquelle réagira le coordinateur de la Commission, le colonel major Théodore Palé. Il a précisé que l’une des missions dévolues aux commissaires était d’examiner l’architecture de sécurité nationale et d’en proposer une nouvelle ; ce qui a été fait et va donc forcément entraîner une réforme du secteur. Le rédacteur du rapport, le Dr Emile Ouédraogo, expert au Centre d’études stratégiques basé à Washington, a ajouté que ce document permettrait aux autorités de décliner une stratégie de sécurité nationale, des stratégies sectorielles et spécifiques comme dans la lutte contre le terrorisme et de faire en sorte qu’elles aient désormais une vision holistique et globale de la sécurité.

La Commission d’élaboration de la politique de sécurité nationale tire son fondement des recommandations du Forum national sur la sécurité, tenu en octobre 2017. Cette rencontre avait réuni environ 600 participants en vue de proposer des «solutions structurantes et efficaces contre l’insécurité grandissante dans le pays». 

Aboubacar Dermé

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