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Interview de Djibril Bassolé : Grande erreur de com

Pas plus tard que la semaine dernière, une personne bien introduite sur le sujet nous confiait que, si la demande d’autorisation formulée par Djibril Bassolé pour aller se soigner à l’étranger n’avait jusque-là pas reçu d’avis favorable, c’était en partie du fait de l’intéressé qui serait « trop bavard ».

 

 

 

Une affirmation qui aurait pu étonner plus d’un. Mais on comprend mieux le fond de vérité qu’elle recèle à la lumière de l’interview que le premier général de gendarmerie de notre pays a accordée le 30 janvier dernier à Financial Afrik et qui a depuis fait le tour des réseaux sociaux ; soit seulement deux jours à peine après avoir débarqué en France pour recevoir des soins plus appropriés contre le cancer qui le ronge depuis un certain temps.

 

C’est à peine si le pandore a même eu le temps de défaire son «paquetage médical» avant d’accorder cet entretien ; à moins qu’il ne l’ait fait avant, attendant d’être une fois à l’extérieur avant de donner le BAT (Bon à tirer). Donc, quelle que soit l’hypothèse retenue, ce n’est pas très malin de la part de quelqu’un qu’on dirait pratiquement à l’article de la mort, tant et si bien que nombreux étaient ceux qui conjuraient les autorités burkinabè de le laisser partir avant que le pire ne survienne. A commencer même par nous, et nous nous félicitions  encore dans notre édito de ce que l’humanisme des autorités politico-judiciaires ait finalement prévalu.

 

Tout le monde s’y était mis en réalité : responsables politiques, à commencer par le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, organisations de la société civile, responsables coutumiers et religieux, proches amis de l’intéressé au niveau national et international… Et ce sont peut-être tous ces efforts conjugués qui ont fini par produire les résultats qu’on sait.

 

Et voici que, brusquement, celui que tout le monde plaignait, celui dont les récentes photos ont suscité l’émoi, celui qu’on a dû transporter en ambulance pour rallier le consulat de France afin qu’on puisse lui délivrer le visa retrouve une vigueur soudaine pour accorder un grand entretien. Ce faisant, il ne rend même pas service à tous ceux qui ont formé une chaîne de solidarité pour faciliter son évacuation, à qui il fait presque la nique, et pas davantage à lui-même, surtout qu’il n’a bénéficié que d’une autorisation de cinq mois.

 

Il faut espérer donc pour lui qu’il guérisse avant ce deadline ; autrement, une fois rentré, il lui sera difficile, voire impossible, de ressortir. Avec ce qui vient de se passer, beaucoup de gens en viennent à douter de la gravité de son cas, car, dans sa situation actuelle, il devait plus se préoccuper de son état que de dire qu’il n’avait pas à renoncer à ses ambitions politiques au lieu d’affirmer que c’est le terrain qui commande la manœuvre. C’est vrai que, pour le journal, il s’agit d’un bon scoop, et que n’importe quel média en aurait fait sa manchette, mais on se serait vraiment attendu à plus de réserve de la part d’un gendarme de sa trempe, qui fut également ministre des Affaires étrangères. En un mot comme en mille, c’est une grande erreur de communication (il faut savoir se la boucler par moments), pour ne pas dire une faute politique dont il pourrait payer le prix.

La Rédaction

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