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Coronavirus : La bombe virale va-t-elle exploser en Afrique ?

Petit à petit, le Coronavirus est en train de tisser sa dangereuse toile sur le continent noir. Entré par sa porte nord, en Egypte, en Algérie et en Tunisie, il a depuis quelques jours, fait son apparition en Afrique subsaharienne, notamment dans la partie occidentale.

 

Ce fut d’abord au Nigeria où un ressortissant italien arrivé dans le pays trois jours plus tôt avait été diagnostiqué positif le 28 février dernier.

Depuis hier lundi, c’est le Sénégal qui est officiellement touché. Abdoulaye Diouf Sarr, le ministre de la Santé, a en effet confirmé que le pays venait d’enregistrer son premier cas établi de contamination au Covid-19, ainsi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a baptisé la méchante bête pour ne pas effrayer davantage une population mondiale déjà effarée par l’ampleur de l’épidémie.

Comme ce fut déjà le cas en Egypte, en Algérie et au Nigeria, il s’agit ici d’un expatrié, français en l’occurrence, qui réside au pays de la Teranga depuis 2 ans avec son épouse et ses 2 enfants.

Revenu au Sénégal le 26 février après les vacances d’hiver, il présentait des symptômes de la maladie : fièvre, maux de gorge et céphalées ; et a fini par être testé positif par l’Institut Pasteur de Dakar et mis en quarantaine à l’hôpital Fann de la capitale. Si l’on en croit ce que dit le ministre de la Santé, « à ce jour, l’état du patient ne suscite aucune inquiétude majeure ».

On ne sait pas si c’est une déclaration diplomatique pour ne pas créer la psychose ou si c’est la stricte vérité. Mais il y a lieu pour les Africains de s’inquiéter de l’expansion du virus qui se  joue des frontières.

Il faut dire que jusque-là l’Afrique était, a priori, une sorte d’anomalie statistique, un îlot de tranquillité préservé en apparence des turbulences sanitaires qui secouent la planète entière.

On ne sait pas vraiment si cette exception africaine était conforme à la réalité du terrain ou si cela était imputable à l’état de mort clinique de nos différents systèmes de santé et à la formation de nos praticiens qui ne seraient pas toujours outillés pour poser un diagnostic conséquent.

En réalité, il ne faut se faire aucune illusion. Après les pays ci-dessus mentionnés, d’autres seront très vite touchés, surtout en Afrique de l’Ouest où le géant nigérian, dont on se plaît à rappeler chaque fois qu’il a des pieds d’argile, pourrait constituer une véritable poudrière, pour ne pas dire une bombe virale susceptible d’exploser à tout moment. Une déflagration qui, si elle devait survenir, constituerait une catastrophe sanitaire à grande échelle, car malgré les discours politiques laudateurs entendus ici et là, rares sont les pays du continent qui ont le personnel et les infrastructures nécessaires pour faire face au virus à couronne. Encore moins l’autorité et les moyens dont dispose par exemple le gouvernement de Pékin pour confiner des quartiers, des villages et des villes entières. Circonstance aggravante, notre mode de vie à la « s’en fou la mort », où même les règles les plus élémentaires d’hygiène ne sont pas toujours respectées. On tremble donc déjà à l’idée d’une généralisation et il s’en trouvera, comme d’habitude,  qui se tourneront vers le Ciel pour demander au bon Dieu d’étendre sa main protectrice sur le Berceau de l’humanité.

Sur le plan mondial, la situation sanitaire est en train de se stabiliser en Chine à Wuhan, épicentre de la crise. A l’inverse, la pandémie qui ne dit pas encore son nom gagne de plus en plus de pays notamment en Europe, en Asie et en Amérique. Le virus, qui a déjà infecté plus de 86 000 personnes, a fait quelque 3 000 morts dans plus de 60 pays.

 

Hugues Richard Sama

 

Dernière modification lemardi, 03 mars 2020 19:05

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