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Mali : Le président, son fils et le PM

«Des dysfonctionnements et insuffisances réduisent grandement ma capacité à relever les défis… En conséquence, en considération de ces vues différentes qui ne me mettent pas dans la position de remplir la mission que vous m’avez confiée, je suis au regret de vous présenter ma démission du poste de Premier ministre».

«Des dysfonctionnements et insuffisances réduisent grandement ma capacité à relever les défis… En conséquence, en considération de ces vues différentes qui ne me mettent pas dans la position de remplir la mission que vous m’avez confiée, je suis au regret de vous présenter ma démission du poste de Premier ministre».

 Ce sont là quelques extraits de la lettre de démission du chef du gouvernement, Oumar Tatam Ly, adressée au président malien, Ibrahim Boubacar Kéita. Ce n’est pas fréquent de voir, sous nos tropiques, un chef de gouvernement démissionner de lui-même pour aller cultiver son jardin. Soit il est proprement remercié par le chef de l’Etat, soit il démissionne pour la forme, sachant qu’il va être reconduit pour composer le prochain gouvernement.

Au Mali, l’affaire fait encore plus de vagues, d’autant que, selon certaines sources, Karim Kéita, le fils du président de la République, aurait poussé à la porte celui à qui le père avait pourtant réitéré sa confiance en janvier dernier. L’on n’est pour le moment pas certain que les accusations à son endroit soient fondées. Du reste, nulle part dans la lettre de démission, le premier ministre démissionnaire n’a cité le nom de Karim Kéita. Mais si d’aventure les faits étaient avérés, avouons que le fils du président malien est sérieusement sur les traces d’un autre : Karim Wade du côté du Sénégal, surnommé ministre du Ciel et de la Terre, et incontournable homme de pouvoir vers qui tout convergeait. On sait ce qui est arrivé : la chute du paternel et la prison pour le fils. «Propulsé par son père de président, Karim Wade a gravi les échelons de l'Etat à une vitesse supersonique avec tout ce que cela donne comme vertige du pouvoir. Conséquence, une fois le géniteur battu à la présidentielle, il entraîna dans sa chute son fils, actuellement en train de tâter de la prison à Rebeuss», avions-nous relaté dans notre édition du lundi 25 novembre 2013, comme pour prévenir Karim Kéita, qui était en partance pour la députation, contre une éventuelle tentation de suivre les traces de son célèbre homo du pays de Senghor.

Peut-être que tout n’est pas perdu. S’il y a donc bien quelqu’un qu’Ibrahim Boubacar Kéita a intérêt à recadrer, pendant qu’il est encore temps, c’est son rejeton. Il doit d’autant plus le faire qu’il se susurrait qu’il ne voulait pas que son fils tâte de la politique. Même s’il est difficile d’être parachuté premier responsable du parti au pouvoir sans un clin d’œil complice de celui qui l’a créé. C’est tout de  même étonnant de la part d’un président réputé  homme à poigne. Malheureusement, en Afrique, Karim Kéita n’est qu’un arbre dans une forêt où le régime se monarchise au fil du temps. Quand ce n’est pas le fils, c’est le frère, la fille, l’épouse ou les membres de la belle-famille. Après, c’est bonjour les dégâts !

Issa K. Barry

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