Experts électoraux CEDEAO : Le Burkinabè Nouroudina Tall dans l’équipe

Comme on le sait déjà, l’opposition politique guinéenne rejette le fichier électoral devant servir au double scrutin des législatives et du référendum constitutionnel. Entre autres griefs, elle évoque des doublons et une croissance inexpliquée, selon elle, du nombre de votants. Les contestataires du président Alpha Condé avancent le chiffre de 2,5 millions d’électeurs irrégulièrement comptabilisés sur le fichier.

En exprimant également ses réserves sur le fichier querellé, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a apporté de l’eau au moulin de l’opposition politique guinéenne.

En annonçant le report des élections de deux semaines, Conakry accepte la médiation de la CEDEAO qui consistera, entre autres, à un audit du fichier électoral au cœur de la polémique.

Ainsi, dans une correspondance datée du lundi 2 mars 2020, le général Francis A. Béhanzin, commissaire aux Affaires politique, paix et sécurité de la CEDEAO a informé le ministre guinéen des Affaires étrangères de la mise en place d’une mission technique de la CEDEAO à la CENI de la république de Guinée.

Cette mission est composée d’une délégation de trois experts spécialisés en matière d’audit de fichier électoral. Ces trois experts sont :

- Moussa Abdou, ingénieur informaticien

- Nouroudina Tall, ingénieur informaticien

- Amangoua Lookensey, ingénieur informaticien.

Comme vous le constatez, un Burkinabè figure dans la liste des experts. Il s’agit de Nouroudina Tall, consultant informatique et expert électoral. Il a été durant des années le directeur de l’informatique et du fichier électoral de la CENI burkinabè. A ce titre, il était le cerveau informatique du fichier électoral de notre pays. Nouroudina Tall a quitté la CENI il y a un peu plus d’un an de cela.

Cette mission technique est déployée sur la période allant du 3 mars au 13 mars 2020. Et le général Francis Béhanzin, dans sa missive, a invité les autorités guinéennes à « prendre toutes les dispositions pour apporter à ces experts l’assistance nécessaire dont ils auront besoin dans l’accomplissement de leur mission, notamment au niveau de la CENI et de ses démembrements.»

Au moment où on traçait ces lignes, on ignorait si ces experts étaient déjà arrivés à Conakry ou pas.

San Evariste Barro

à Conakry