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Coronavirus : On ne sait plus à quel toubib se vouer !

Sommes-nous bien au 21e siècle ? Celui de la révolution numérique, héritier du siècle des Lumières, de la révolution industrielle et de celle technologique ? On ne  dirait pas ! Il a suffi d’un virus et d’une pandémie pour que notre monde balbutie ses certitudes, ses repères scientifiques et rationnels. Bonjour alors le cafouillage dans les thèses, les théories, des plus élaborées au plus farfelues, pour expliquer d’où vient le Covid-19, comment s’en prémunir, et surtout en guérir.

 

De la chauve-souris, au pangolin en passant par le poulet, on en a entendu, des hypothèses sur l’origine de ce mal, sans oublier les bruyantes thèses « complotistes » incriminant des instituts et des laboratoires de renom. Quand l’irrationnel s’en mêle, avec à sa rescousse des prophéties eschatologiques, on désespère de la fragilité, de la fébrilité, voire de la crédulité, de notre époque : fragilité de nos services sociaux, fébrilité de nos gouvernants, crédulité de l’homo sapiens.

A une époque où les progrès scientifiques et technologiques, ajoutés à ceux de la médecine, devraient offrir aux spécialistes en virologie et autres biologistes un plateau technique bien renseigné pour un diagnostic précis de l’origine de cette peste du 21e siècle, on est surpris des tâtonnements en la matière. Ainsi, des érudits de la médecine ou prétendument tels se succèdent sur  nos plateaux de télévision, devant nos micros de radio, dans des déclarations de presse, des posts sur les réseaux sociaux sans que l’opinion publique arrive à se faire une idée précise de l’endroit d’où vient ce virus qui met le monde sens dessus dessous. Alors ce coronavirus est-il un patrimoine de la médecine vétérinaire ? Est-il nouveau ou ancien ? S’est-il échappé accidentellement ou intentionnellement d’un laboratoire ? Pendant combien de temps encore ces questions et bien d’autres resteront-elles sans réponses, compliquant du même coup les prévisions sur l’évolution de cette maladie ?

Du Sida l’ancien président de la Zambie Kenneth Kaunda avait déclaré : « L’important n’est pas de savoir d’où vient cette maladie, mais où elle va.» On est bien tenté de le répéter en ce qui concerne le Covid-19, en ajoutant, non sans un brin de déception, que bien que des milliers de personnes en aient été guéries, on ne sait toujours pas à quel toubib ni à quel remède se vouer pour y échapper.  En effet, les indications de prophylaxie et de traitement de la maladie vont dans tous les sens. Jugez-en vous-même : entre ces médecins qui déconseillent aux patients la chloroquine, les antidouleurs comme l’aspirine, l’ibuprofène ou le paracétamol et ceux qui disent que ces médicaments agissent contre les maux de tête, d’articulations et  l’asthénie dont ils pourraient souffrir, qui croire ? Quand des spécialistes de laboratoires pharmaceutiques annoncent qu’un candidat-vaccin est déjà en phase d’essai sur des humains, d’autres disent qu’un vaccin n’est pas attendu avant 12 à 18 mois. Quand des médecins disent que 2 semaines de confinement de la population suffisent à briser la chaîne de contamination, d’autres parient sur 4 à 6 semaines. Quand des spécialistes disent que ce virus ne survit pas à 20 – 22°C, leurs collègues de l’OMS démentent et avertissent les Etats africains de se préparer au pire. Quand des techniciens de l’OMS annoncent que le taux de mortalité des personnes infectées par le Covid-19 est de 3,5%, des spécialistes américains les contredisent et avancent le taux de 1%. Alors, on se surprend à redire mélancoliquement : à propos de cette pandémie due au coronavirus, on ne sait plus à quel toubib se vouer.

 

Zéphirin Kpoda

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