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Procès Guillaume Soro : Ça ne pouvait qu’être politique!

 

Finalement, l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) n’aura servi à rien. Le mercredi 22 avril dernier en effet, cette juridiction qui siège à Arusha, en Tanzanie, avait ordonné la suspension du mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne à l’encontre de Guillaume Soro et la libération des personnalités politiques proches de ce dernier.

 

 

Il faut même croire que cette décision de la CADHP, plutôt que de freiner les ardeurs du tribunal de grande instance d’Abidjan, a plutôt mis le turbo à la machine judiciaire :

 

l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a en effet été jugé hier mardi 28 avril 2020 pour « recel de détournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux », deux des trois chefs d’inculpation qui lui ont justement valu le mandat d’arrêt international lancé le 23 décembre 2019 alors qu’il tentait de regagner le bercail après un long séjour à l’étranger.

 

Un procès mené en un tour de main  en l’absence du prévenu et de ses avocats, qui en ont demandé en vain le report et ont donc boycotté l’audience.

 

Sans surprise donc, l’ex-chef de la rébellion ivoirienne, reconnu coupable d’avoir acheté, alors qu’il était Premier ministre en 2007, sa résidence abidjanaise avec des fonds publics,  a été condamné à vingt ans d’emprisonnement ferme, à quatre milliards et demi de FCFA d’amende, à la confiscation du domicile litigieux et à la privation de ses droits civiques pendant cinq ans.

 

Et ce n’est pas tout. Dans la foulée, un nouveau mandat d’arrêt a été émis à son encontre.

 

L’incriminé et ses partisans ont beau crier à un procès politique, pouvaient-ils raisonnablement s’attendre à autre chose ?

 

Assurément non ! Ce procès et son verdict constituent somme toute l’aboutissement logique d’un bras de fer politique engagé par Guillaume Soro contre son ancien mentor Alassane Dramane Ouattara.

 

En refusant d’adhérer au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), cher à ADO, et en se rapprochant d’Henri Konan Bédié et de Laurent Gbagbo, les deux ennemis jurés actuels du locataire du palais de Cocody, plus qu’une erreur d’appréciation, l’ancien titulaire du perchoir a commis  un crime politique qui ne lui sera jamais pardonné.

 

Ce qui lui avait valu sa déchéance de la tête du Parlement et son exil d’où il a déclaré sa candidature à la présidentielle de 2020, pour ne pas dire la guerre ouverte.

 

Dès lors, le cordon ombilical qui reliait les deux complices d’hier, qui avaient pris les armes pour chasser Gbagbo du pouvoir, s’était irrémédiablement rompu.

 

A la guerre comme à la guerre donc, avec un avantage évident pour celui qui est au pouvoir et peut instrumentaliser la justice comme c’est le cas ici.

 

L’enfant de Ferké n’est d’ailleurs pas au bout de ses peines puisqu’il est aussi poursuivi pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Une accusation qui pourrait planter le dernier clou dans le cercueil politique de Soro.

 

Car sauf rebondissement extraordinaire dont la Côte d’Ivoire a le secret, on a peur que « Bogotha », ainsi qu’on nomme l’ancien dirigeant de la FESCI, ne soit obligé de faire le deuil de ses ambitions politiques, tant qu’ADO et son armée « d’ADOlâtres » seront au pouvoir.

 

Obligé comme il l’est maintenant de se cacher pour vivre, il faut aussi craindre qu’un jour on l’emballe tel un précieux colis et l’expédie en direction de la lagune Ebrié.

 

A moins que…

 

 

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemercredi, 29 avril 2020 21:39

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