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Covid 19 : Poussée de fièvre à la prison de Lomé

Un pan du mur d’enceinte terrassé, des grilles tordues, des détenus qui bavaient littéralement de colère. L’atmosphère était particulièrement tendue hier mardi 12 mai 2020 à la prison de Lomé. Une situation vite maîtrisée, selon les autorités, mais sous la cendre couvait toujours le feu. A l’origine de cette soudaine poussée de fièvre carcérale l’arrivée de nouveaux prisonniers dont les anciens, déjà incarcérés dans des conditions extrêmes, ne voulaient pas. Refus qui a obligé l’administration pénitentiaire à conduire les «bleus» vers des brigades de gendarmerie et des commissariats de police.

 

Il faut dire que les mutins du jour avaient une très bonne raison de refuser le visa d’entrée à cette nouvelle fournée de détenus :

en effet, pas plus tard que dimanche dernier, sur 283 pensionnaires testés, 19 ont été déclarés positifs à la covid 19.

Ici comme sur le continent et même ailleurs, la surpopulation carcérale, déjà problématique en temps normal, constitue un risque supplémentaire de propagation du virus à couronne. L’impossible distanciation physique et les conditions de détention, qui jurent avec les mesures barrières nécessaires, ont fait craindre une explosion de la bombe virale en ces milieux confinés. Tant et si bien que bon nombre de gouvernements ont dû recourir à des mesures exceptionnelles de remise de peine pour désengorger les maisons d’arrêt :

ainsi par exemple en Afrique de l’Ouest où 1 207 personnes ont  été libérées au Burkina Faso, 2 000 en Côte d’Ivoire, 2 036 au Sénégal et 1540 au Niger ;

contrairement au Togo, qui était en train de prendre le chemin inverse.

Le bon sens aurait voulu qu’à défaut d’élargir ceux qui sont entassés dans les prisons, l’on n’ajoute pas de la pression à la pression dans un vieux bâtiment colonial qui devrait contenir 600 occupants, mais qui en compte aujourd’hui presque le triple.

Il y a comme une sorte d’irresponsabilité de la part des autorités togolaises en cette période de guerre mondiale généralisée contre la covid 19.

Il faut donc espérer qu’avec cette mutinerie, des mesures diligentes seront prises pour décongestionner les maisons d’arrêt du pays avant que le pire ne survienne.

Ce mouvement d’humeur aurait au moins permis d’avoir les dernières nouvelles de Kpatcha Gnassingbe, frère du président Faure, qui y séjourne depuis 2010 dans le cadre d’une peine de réclusion de 20 ans pour atteinte à la sûreté de l’Etat ».

Le frangin a été immédiatement exfiltré vers une destination inconnue sans qu’on sache si c’est pour le mettre à l’abri de la covid 19 ou si c’est pour l’empêcher de se faire la belle à la faveur de ce remue-ménage.

 

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemercredi, 13 mai 2020 21:44

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