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Coronavirus : Les catholiques retrouvent leurs églises

 

Deux mois après la fermeture des églises pour cause de maladie à coronavirus, les fidèles chrétiens de l’Eglise catholique ont repris depuis le mercredi  20 mai, fête de l’Ascension, le chemin conduisant dans la maison du Seigneur.  C’est avec une immense joie et non dissimulée qu’ils ont accueilli la nouvelle de la reprise des célébrations communautaires. Avant la réouverture des lieux de cultes, une désinfection a été faite. Constat dans quelques églises à Ouagadougou.

 

 

 

 

C’est une haie d’honneur qui a accueilli les fidèles catholiques à l’entrée de la paroisse Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Ouagadougou. Des affiches de sensibilisation sont collées sur les murs et à chaque entrée. Des tentes ont été dressées pour désengorger l’intérieur de la cathédrale. Difficile de tromper la vigilance des volontaires et des membres du service d’ordre en ne respectant pas les gestes barrières. Des grilles de sécurité pour mieux contrôler l’entrée des fidèles ont été entreposées. Le lavage ou la désinfection des mains, le port du masque par tous ainsi que la distanciation sont exigés. Pas de concession pour quiconque.

 

La joie des fidèles de se retrouver en ce lieu saint pour communier et vivre leur foi est bien visible. Pour éviter le contact entre les fidèles, interdiction est faite de se saluer ou de se faire des accolades avant, pendant et après les célébrations eucharistiques.

 

Le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, a invité les fidèles chrétiens à prendre conscience de l’existence de la maladie. Elle existe bel et bien. Malheureusement il y a toujours des gens qui ne semblent pas croire en cela.

 

Pour le prélat, « c’est un beau jour que le Seigneur nous donne. Nous sommes heureux de nous retrouver autour de la table et de la parole de Dieu. Nous rendons grâce au Seigneur, afin qu’il n’y ait pas d’autre confinement ». Il a soutenu que toutes les paroisses de l’archidiocèse de Ouagadougou doivent continuer à être disciplinées et fidèles aux consignes données par les autorités sanitaires. Les églises, a-t-il souligné, de leur côté ont pris des dispositions pour la bonne célébration de la  liturgie, et le pape François recommande l’obéissance et la prudence à tous. L’évêque de la capitale exhorte les fidèles à respecter les mesures barrières pour empêcher la propagation de la maladie et permettre un retour à la vie normale, tant au point de vue social que religieux. « Que chaque chrétien soit un ange gardien pour son prochain ou voisin », a-t-il ajouté pour terminer.

 

Fidèle de la paroisse cathédrale, Déborah Tiendrébéogo, se réjouit de la réouverture des églises. C’est une très bonne chose, selon elle. Cela, a-t-elle indiqué, permet aux chrétiens de vivre leur foi ensemble et en communion. Dieu est partout, mais il est encore mieux de prier ensemble entre les fidèles, a-t-elle signifié. Dame Tiendrébéogo précise que tout le monde doit respecter les mesures barrières, même en dehors des paroisses. Il faut se protéger et protéger les autres. C’est ensemble qu’on vaincra la maladie, a-t-elle conclu.

 

Dans la même veine, Bruno Tiemtoré dit accueillir la réouverture des églises avec beaucoup de joie. Pendant la fermeture, il s’est porté volontaire pour la retransmission des messes sur les réseaux sociaux.

 

 

 

Respect scrupuleux des mesures barrières

 

 

 

A l’église Notre-Dame du Rosaire de Kologh-Naaba, les fidèles chrétiens, à l’instar de leurs coreligionnaires, partout au Burkina, ont retrouvé leur lieu de prières, le jeudi 21 mai 2020, après deux bons mois. Cette grande célébration communautaire qui coïncidait avec la solennité de l’Ascension, la montée du Christ ressuscité au ciel, pour les croyants catholiques, revêtait une importance toute particulière. A la messe de 9 heures en français, la joie de se réunir dans la foi pour cette célébration eucharistique, celle des retrouvailles se lisait aisément sur presque tous les visages.

 

La maladie à coronavirus qui les avait éloignés de leur sanctuaire  depuis le 19 mars dernier est très prise au sérieux par tous. En témoigne le respect au mieux des mesures sanitaires édictées par les autorités burkinabè. Tout le monde est systématiquement affublé d’un masque, et avant d’accéder au temple, le lavage des mains à l’eau et au savon est obligatoire, et les éléments du service d’ordre veillent à cela. Une fois à l’intérieur, la distanciation sociale est de mise et scrupuleusement observée par tous et chacun. La chorale qui, elle aussi observe la distanciation sociale, a assuré comme de coutume l’animation liturgique de bout en bout. Cette mesure a particulièrement limité le nombre de fidèles, ce qui n’a rien enlevé à leur ardeur dans la prière et la communion d’esprit. Certains ont préféré suivre la célébration à l’extérieur. Pour ce faire, ils ont apporté avec eux un banc ou un siège pour être dans de bonnes dispositions d’écoute et de recueillement.

 

Le curé de la paroisse, l’abbé Bernard Eudes Compaoré, personnellement guéri de la covid 19, a concélébré la messe avec son homologue Jonas Zoungrana. Ce dernier qui a livré la parole de Dieu aux fidèles, dans son homélie, les a félicités pour les efforts fournis et qu’ils continuent de fournir dans le respect des mesures sanitaires du gouvernement, encouragées par les évêques du Burkina. Il ne faut pas, a-t-il clamé, que ces efforts soient vains. Alors, il les a incités à toujours tout mettre en œuvre pour contribuer à briser la chaîne de contamination de la covid 19. La paroisse de Kologh-Naaba, a-t-il conclu, est engagée à barrer la route au virus à couronne.

 

Tout compte fait, la célébration communautaire le jour de l’Ascension à Kologh-Naaba s’est déroulée dans de très bonnes conditions. Pour le curé de la paroisse, tout va bien dans l’ensemble. Un plan opérationnel de mise en œuvre des mesures a été élaboré par l’archidiocèse de Ouagadougou. Pour l’application réussie de ces mesures qui sont, entre autres, la désinfection et l’aération des églises, des vases sacrés, du mobilier et des micros, le port du masque…, plusieurs méthodes sont utilisées. Il s’agit notamment de l’acquisition de dispositifs et de produits de désinfection, l’interdiction de poignée de mains et des accolades, la sensibilisation et le contrôle… Les célébrations sont multipliées pour désengorger les églises et des évaluations régulières sont prévues pour apprécier la mise en œuvre du plan opérationnel.

 

Interprète de conférence, Georges Kaboré, apprécie positivement la réouverture des églises. C’est, a-t-il affirmé, une joie et un soulagement. La joie de retrouver la famille des fidèles chrétiens et un soulagement de pouvoir à nouveau fréquenter la maison du Seigneur. Prier dans son intimité, à son avis, c’est bien, mais le faire en communauté est encore plus édifiant dans la foi. Sentiments bien partagés par Bernadette Ouédraogo, une ménagère qui soutient que la solennité de l’Ascension est une célébration qu’il ne fallait pas du tout rater.

 

 

 

D. Evariste Ouédraogo

Félicité Zongo

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