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Année scolaire : les admis de la covid 19

Cher Wambi,

Comme tu te le rappelles, l’une des grandes révélations de la présidentielle de novembre 2015 a été sans conteste Tahirou Barry, alors président du Parti pour la renaissance nationale (PAREN), arrivé troisième sur les quatorze prétendants en lice. Candidat investi du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR), ce jeune loup de la faune politique burkinabè parviendra-t-il à rééditer cet exploit, voire à faire mieux au scrutin de novembre prochain ? Rien n’est moins sûr si ce que j’ai appris est avéré. 

 

 

En effet, selon une source digne de foi, l’ancien ministre de la Culture serait gagné par la tentation de Venise, c’est-à-dire qu’il songerait à quitter définitivement la scène politique pour se consacrer à sa carrière professionnelle. La principale raison de cet éventuel retrait de l’arène politique serait l’énorme pression de sa famille qui supporterait de moins en moins ses sacrifices financiers, les coups et les humiliations dont il est l’objet depuis 2010, année de son accession à la tête du PAREN.

En outre, m’a-t-on confié, cher cousin, l’intéressé lui-même se sentirait lassé de l’attitude d’une partie de la classe politique et même économique qui partage ses idéaux de renouveau mais jusque-là ne s’engage pas véritablement à le soutenir dans ses velléités de conquête du pouvoir. Contacté au sujet de son désir de mettre un terme à son engagement politique, il s’est refusé pour le moment à tout commentaire.

Mais le sentiment de lassitude de Tahirou Barry serait si profond que depuis quelque temps il n’a manifesté aucun signe de vie sur sa page Facebook officielle à travers laquelle il s’adressait régulièrement à ses milliers d’abonnés.

Ce natif de Gagnoa en Côte d’Ivoire va-t-il pour autant franchir le Rubicon ?

La question mérite d’être posée, car j’ai appris par la même source que le MCR, qui l’a investi candidat en janvier dernier à Gaoua, ferait des pieds et des mains afin que son champion ne cède pas aux sirènes du désenchantement.

Affaire à suivre donc…

 

Cher Wambi, je sais que depuis mardi tout le village ne bruit que de cela : ce jour-là en effet, Jean-Claude Bouda a été entendu par la justice et déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou. Tout semble indiquer qu’en se rendant au Palais de justice, il savait ce qui l’attendait puisqu’il avait écrit peu avant sur sa page Facebook  qu’il se « mettait à la disposition de la justice ». Comme s’il avait décidé de lui-même de se livrer. Quoi qu’il en soit, il n’en fallait pas plus pour que le REN-LAC crie victoire dans la mesure où c’est suite à une plainte qu’il a déposée en mai 2019 que l’ancien ministre de la Défense a été alpagué pour « délit d’apparence, d’enrichissement illicite, de fausses déclarations d’intérêts et de patrimoine et délit d’acceptation de cadeaux indus ».

Comme tu le sais, cher cousin, les malheurs de Jean-Claude ont commencé en décembre 2018 lors de la commémoration de la fête nationale que son Manga natal accueillait cette année-là. A cette occasion, des images de sa luxueuse résidence, qu’on estimera plus tard à 350 millions de francs CFA, voire un demi-milliard, circulent sur les réseaux sociaux, suscitant indignation et suspicion sur l’origine des fonds qui ont servi à sa construction au regard de sa déclaration de biens faite en 2016 quand il entrait au gouvernement. Je me garderai pour l’instant d’accabler davantage quelqu’un qui est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire, mais cette affaire montre que plus rien n’est vraiment comme avant et que plus personne n’est au-dessus de la loi. Et c’est tant mieux.

Selon ce que j’entends cependant, sans entrer dans le fond du dossier, certains  se demandent si en décernant le mandat de dépôt, il n’y a pas eu quelque part une volonté d’humilier quelqu’un qui ne risquait pas de fuir, les juristes disant eux-mêmes que la liberté est la règle, la détention (provisoire) l’exception. De même, étant un ancien ministre, va-t-il passer devant la Haute Cour de justice si les faits qui lui sont reprochés ont été posés dans l’exercice de ses fonctions ? Autre question digne d’intérêt : dans un tel dossier, reviendra-t-il à l’accusé de prouver qu’il n’a rien volé ou serait-ce à l’accusation d’administrer la preuve irréfutable de l’origine délictuelle du «pognon de dingue» comme dirait Emmanuel Macron ? Les arcanes judiciaires sont tellement complexes que les profanes comme moi qui s’y aventurent s’y perdent facilement. Mais peut-être en saurais-je davantage dans les jours à venir, notamment avec les avocats de l’incriminé que sont maîtres Mamadou Savadogo et Moumouni Kopiho.   

 

Cher Wambi, la pandémie du coronavirus semble avoir définitivement eu raison de l’année scolaire 2019-2020.

En effet, après plusieurs semaines de suspension des cours ponctuées de tentatives ratées de réouverture des classes, le gouvernement, à l’issue du conseil des ministres du mercredi 27 mai dernier, a fini par sceller le sort de l’année pédagogique. En tout cas, pour ce qui est du gros de la troupe puisque, exception faite de ceux qui sont en classe d’examen, les élèves ont été remis à leurs parents jusqu’à la rentrée prochaine d’octobre. Ceux en classe d’examen reprendront en principe le chemin de l’école à partir du 1er juin.

Ainsi donc, les « renvoyés de la covid 19 » seront évalués à partir des notes disponibles des deux trimestres ou du premier semestre.

Concernant le cas spécifique du primaire, alors que pour les classes du CP2 et du CE2 le passage en classe supérieure ou le redoublement sont déterminés par la meilleure moyenne trimestrielle ou semestrielle, au niveau des CP1, CE1 et CM1, tous les élèves sont admis en classe supérieure.

Il n’en fallait pas plus pour aiguiser l’humour de certains Burkinabè, comme on l’a constaté à travers les réseaux sociaux avec cette image d’un garnement qui a surgi de joie d’une classe en paillote en s’écriant : « youpiiiii ! je passe au CM2 avec une moyenne de 0,75 merci, missé Ouaro [NDLR : nom du ministre de l’Education nationale].

Par ces mesures, le gouvernement est parvenu à conjurer l’année blanche tant redoutée. Mais à quel prix ?

Toutefois, cher Wambi, il faut se garder de lui faire grief de toutes ces décisions qui, rappelons-le, épousent les propositions du bureau national des parents d’élèves, de certaines organisations de la société civile et de bien des partis politiques du pays.

Cher cousin, je te confirme le décès le 12 mai 2020 à Clamart (Hauts-de-Seine, France) dans sa 88e année de notre compatriote John Boureima Kaboré, ancien ambassadeur de la Haute-Volta à Washington et New York, ancien représentant de notre pays à l’UNESCO dont il deviendra sous-directeur général.

Oncle de l’actuel président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, il est originaire de Zorgho et proche de la famille royale.

Pour la petite histoire, son père a émigré en Gold Coast, actuel Ghana, où il a vu le jour après un grand frère qui sera colonel de l’armée ghanéenne.

Il a été l’époux de premier lit de la célèbre femme politique ivoirienne Henriette Diabaté, actuelle Grande Chancelière de l’Ordre national de la République de Côte d’Ivoire.

Après sa retraite, John Boureima Kaboré s’est mis bénévolement au service du Burkina en suivant les dossiers concernant notre pays à l’UNESCO. Il a été inhumé vendredi dernier au cimetière municipal de Bourg-la-Reine.

 

Cher Wambi, le journal de ton oncle Nakibeuogo vient d’avoir un petit-frère : en effet, depuis hier jeudi 28 mai 2020, lobspaalga.com a vu le jour et va essayer de se faire une place dans le paysage des médias en ligne de notre pays. C’est un journal animé par une équipe restreinte d’une douzaine de personnes, et il a pour directeur de publication Ousséni Ilboudo. Dans son contenu, lobspaalga.com va s’efforcer d’être multimédia en offrant aux internautes des articles qui combinent le texte, l’image et le son. Je t’invite à porter au village la bonne nouvelle de la création de ce nouveau journal.

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

- Notre compatriote basé aux Etats-Unis d’Amérique Gérard Koala vient d’être sacré meilleur promoteur culturel africain de la diaspora de l’année. Cette reconnaissance lui est décernée par le jury du Prix africain du développement (PADEV) pour «l’importance de ses activités dans le secteur culturel ainsi que pour sa remarquable audience au sein de la diaspora et partant, de l’Afrique». Sa distinction lui sera remise en juillet prochain au Rwanda lors d’une cérémonie dénommée «PADEV Kigali 2020».

En même temps que notre concitoyen Koala, deux autres, à savoir Wahabou Bara et Boureima Maïga, recevront respectivement à cette même occasion le prix du meilleur manager africain du secteur de la culture, et celui du meilleur manager africain du sport.

Selon l’initiateur de ses prix, la Fondation 225, l’importance des activités de son département ainsi que sa remarquable gestion du secteur de la culture par le premier cité, et l’importance de son coaching en matière de transfert de footballeurs du Burkina vers l’extérieur ainsi que les remarquables résultats obtenus au profit des clubs burkinabè par le second leur ont valu ces distinctions.

En rappel, Gérard Koala est le promoteur du FONY (Festival Ouaga New-York), qui se tient depuis 2015 et met au-devant de la scène chaque année des artistes burkinabè invités aux USA. Wahabou Bara, plus connu sous le nom de Walib, lui, est l’actuel directeur général du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) ; quant à Boureima Maïga, ancien directeur sportif de Salitas FC, il est actuellement manager du club que dirige le colonel Yacouba Ouédraogo.

 

- Le deuil décidément ne veut pas quitter de sitôt la famille de l’Union sportive des forces armées (USFA). Pratiquement un mois seulement après la disparition du capitaine de l’équipe militaire du sport roi, Franck Bado, retrouvé sans vie dans sa chambre le 25 avril dernier, c’est au tour d’Issouf Sawadogo, gardien de buts de l’USFA, de quitter cette vallée des larmes. Cette triste nouvelle, émanant de la Fédération burkinabè de football (FBF), a fait l’objet, le dimanche 24 mai 2020, d’un communiqué indiquant que «ce jeune espoir du football burkinabè est tombé au front dans sa mission de défense de la patrie ». Le défunt, soldat de 2e classe, était en service à la Direction des sports des Forces armées nationales (FAN).

 

- Triste fin de semaine pour les Forces de défense et de sécurité ainsi que les volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui sont engagés sur le terrain de la lutte contre les ennemis de la République : en effet, les vendredi 22 et samedi 23 mai 2020, des missions conjointes FDS-VDP ont été victimes d’embuscades tendues par des individus « sans foi ni loi » dans les provinces de la Gnagna et du Sanmatenga, respectivement dans les régions de l’Est et du Centre-Nord. Dans la Gnagna, l’embuscade tendue sur un axe routier de Mani, à ne pas confondre avec Mané dans la province du Sanmatenga, a fait 3 morts, soit 1 FDS et 2 VDP ; au Sanmatenga, le bilan des embuscades tendues à Kiemna-Yarcé, un village de la commune rurale de Pissila, et sur les axes Barsalogho-Pissila et Pissila centre-Kiemna-Yarcé, font état de 8 morts soit 4 FDS, 01 VDP et 3 civils. Le VDP tombé pour la défense de la patrie se nommait Sawadogo Boureima (57 ans), époux de 5 femmes et père de 15 enfants. Les civils assassinés par les terroristes sont : Sawadogo Youssouf n°1 (42 ans), une femme et 6 enfants, Sawadogo Youssouf n°2 (37 ans), 2 femmes et 3 enfants, Sawadogo Mahama (60 ans), 2 femmes et 15 enfants, Ouédraogo Hado (27 ans), une femme et 4 enfants. Transférés à la morgue du Centre hospitalier régional de Kaya par les FDS, les corps du brave VDP et des 3 civils ont été inhumés dans l’après-midi du mardi 26 mai à Kaya en présence des autorités sécuritaires. Les FDS tombées au Sanmatenga et dans la Gnagna ont été toutes inhumées le mercredi 27 mai à Ouagadougou : ce sont Koussoubé Edmond, Ouédraogo Christophe, Sawadogo W. Omar, Sawadogo Issouf, gardien de but de l’Union sportive des forces armées (USFA), et Dakuyo Dofini. Tous ces valeureux soldats ont reçu les hommages de la Nation.

Les deux gendarmes tombés dans l’attaque terroriste perpétrée dans la nuit du 24 au 25 mai 2020 contre la gendarmerie de Faramana, localité de la province du Houet frontalière du Mali, ont été inhumés le 27 mai à Bobo-Dioulasso. Ces braves FDS, qui sont aussi tombés les armes à la main, sont : Ouédraogo Boukaré et Bongoungou Ali.

 

- Dix terroristes ont été tués au cours d’une opération militaire menée hier jeudi 28 mai 2020 à Toéni. C’est la teneur du présent communiqué de la direction de la communication et des relations publiques des Armées parvenue hier à notre Rédaction.

 

« Ce jeudi, 28 mai 2020, une unité mixte du détachement de Toéni, composée d’éléments de la Gendarmerie nationale et de militaires de l’Armée de terre, a mené une action offensive contre une base d’un groupe armé terroriste à Worou (province du Sourou). Cette action a permis de neutraliser dix (10) terroristes et de récupérer des armes et des motos. Un gendarme a malheureusement été blessé au cours de l’opération.

Tout en souhaitant un prompt rétablissement au blessé, le chef d’état-major général des Armées félicite les hommes pour leur détermination à défendre le territoire national.

 

Le Directeur de la communication et des relations publiques des Armées »

 

- Demain samedi 30 mai 2020, le directeur de publication de L’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo, sera l’invité en direct de l’émission « Tapis d’honneur » de la Radiodiffusion du Burkina à partir de 10h.

A sa résidence de Zagtouli, le doyen de la presse privée du Burkina reviendra, entre autres, sur la création et l’évolution de son journal, les grands événements sociopolitiques de notre pays, ses rapports avec certaines personnalités politiques, religieuses et la chefferie traditionnelle ainsi que bien d’autres sujets.

Un rendez-vous à ne pas manquer donc en restant branché à votre radio sur la fréquence 99.9 FM.

 

- Baasga ou fête coutumière du naaba Bolbo, chef de Kassiri demain samedi 30 mai. La cérémonie se déroulera à son domicile à Kassiri de Ouagadougou.

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

Ainsi va  la vie.

Au revoir.

 

Ton cousin

 Passek Taalé

 

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