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Levée du couvre-feu : Il ne faut pas pour autant baisser la garde

 

Il ne restait plus que ça et la fermeture des frontières terrestres et aériennes.L’avant-dernier verrou qui était censé nous protéger de la vague mortelle du coronavirus vient, lui aussi, de sauter.

 

 

Le lundi 1er juin 2020, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a en effet pris un décret mettant fin, à partir d’aujourd’hui mercredi, à l’instauration du couvre-feu, qui avait été institué depuis le 21 mars dernier. Mais restent en vigueur dans les localités concernées  les mesures restrictives de circulation décidées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. 

 

Le décret présidentiel de lundi dernier tombe comme une véritable bouffée d’oxygène supplémentaire pour les Burkinabè, particulièrement pour le monde de la nuit : 

 

les bars et restaurants notamment, qui étaient obligés de baisser les rideaux à partir de 21 heures, les compagnies de transport  terrestre  obligées durant la plage horaire du couvre-feu  d’être à l’arrêt et, ne l’oublions pas, le marché du sexe en berne durant toute la période concernée. 

 

Il y a quelques jours, les organisateurs de spectacles avaient marché à Bobo-Dioulasso pour exiger la levée de cette mesure qui, en réalité, n’a jamais été totalement respectée, chacun rusant avec les horaires, à ses risques et périls, et certains en ont eu pour leur désinvolture à coups de ceinturons et de rangers.

 

Si au début l’instauration du couvre-feu a été accueillie comme le moindre mal, au finish, certains ont fini par moquer l’absurdité de son maintien, allant jusqu’à parler «d’un virus nocturne qui ne sévirait qu’entre 21 heures et 4 heures du matin».

 

Après donc la réouverture des marchés, des yaars, des lieux de culte, des « maquis », la reprise du transport interurbain, la levée de la quarantaine qui frappait toutes les villes ayant enregistré au moins un cas de contamination à la  covid 19 et, pas plus tard que lundi dernier, la reprise des cours dans les classes d’examen, le désarmement sanitaire continue à grandes enjambées.

 

Mais en réalité, le Burkina Faso ne fait pas exception dans cette dynamique d’assouplissement des mesures contre la propagation du coronavirus.

 

Aussi bien au niveau africain qu’à l’échelle mondiale, la tendance est au desserrement, les Etats ne pouvant plus se payer le luxe d’aggraver la crise sociale et surtout économique due à la pandémie. Encore moins  le Burkina Faso où les chiffres officiels laissent penser à un tassement de la contamination.

 

Ce qui fait déjà dire à certains que les prédictions apocalyptiques sont en train d’être démenties.

 

Quand bien même la levée du couvre-feu pourrait être interprétée  comme un indicateur du ralentissement de la maladie, il ne faut pas pour autant baisser la garde. Il faut donc que l’observation des mesures barrières comme la distanciation physique, le lavage régulier des mains, le port du masque ou du cache-nez soient méticuleusement respectées sur les plans individuel et collectif.

 

Or au vu de ce qu’on constate depuis quelque temps, force est de reconnaître qu’on en est encore loin.

 

 

 

Alain Saint Robespierre

 

Dernière modification lemercredi, 03 juin 2020 22:11

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