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Groupe d’Action pour le Soum : Des filles et fils au chevet de leur province en détresse sécuritaire

 

Après sa première opération d’urgence au profit des populations éprouvées par les attaques terroristes, le Groupe d’action pour le Soum (GAS) en fait le point. Ce sont 40 tonnes de riz, 40 tonnes de petit mil, 20 tonnes de sucre, 400 litres d’huile de consommation, 10 tonnes de sel, pour ne citer que cela, qui y ont été acheminés. A la faveur de la conférence de presse tenue le 4 juin 2020 pour faire le bilan  de leur opération d’urgence humanitaire, le GAS s’est ouvert à l’opinion et a décliné ses ambitions. Ce regroupement des filles et fils de la localité veut peser de tout son poids pour le retour de la sécurité, de la paix  et de la cohésion sociale.

 

 

 

Le Soum, l’une de ces provinces bucoliques burkinabè qui invitent à la rêverie, est depuis 2015 parsemé de victimes d’attaques terroristes. Nombreuses pertes en vie humaine, déplacements massifs des populations. Des localités comme Baraboulé, Koutougou, Nassoumbou et Tongomayel se sont complètement vidées de leurs habitants.

 

Une administration qui tourne au ralenti et opère difficilement ! Son tribunal a emménagé à Ouaga depuis 2018. Sa police est également absente depuis le début de l’année 2019. Un marché à bétail, l’un des  plus importants au Burkina,  «réduit à sa plus simple expression ». Des mines à l’arrêt.

 

 Et pour ne rien arranger, les groupes terroristes ont imposé un blocage de la province qui a accentué les pénuries. Le Soum n’est plus que l’ombre de lui-même.

 

C’est donc dans ces circonstances de crise sécuritaire persistante que les  filles et fils, sur l’initiative d’Hammadoun Dicko, ont mis en place le Groupe d’action pour le Soum (GAS) pour sortir leur terre natale de l’ornière terroriste. « C’est un cadre pour réfléchir, agir, accompagner  et proposer des solutions aux institutions républicaines », précise Idrissa Dicko, membre du GAS.

 

Selon les   filles et fils du Soum, il s’agit pour eux d’agir à travers ce regroupement aux côtés de l’Etat pour un retour rapide de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale dans leur province. Les missions spécifiques du GAS sont, entre autres :  mener des actions humanitaires et sociales au profit des populations éprouvées ; faire des propositions pour le retour de la sécurité ; œuvrer à une meilleure collaboration entre les FDS et les populations locales et contribuer au retour des déplacés dans leurs localités.

 

A peine né le 20 avril 2020, le GAS se devait de mener sa première opération d’urgence. Le 13 mai, les filles et fils du Soum posaient un acte d’éclat. En effet, avec les fonds collectés, d’un montant total de  47 734 950 francs, ils ont acheté des vivres et d’autres produits qu’ils ont acheminés jusqu’à Djibo. « Une opération humanitaire qui s’inscrit en droite ligne du plan d’actions », indique Idrissa Dicko. Mais le blocage imposé par les terroristes sur l’axe faisait de ce voyage celui de tous les dangers.

 

« Ce voyage, aux allures d’une opération à hauts risques, a pu s’effectuer sans heurt grâce à une forte mobilisation des militaires qui ont mené l’escorte depuis Ouagadougou jusqu’à destination », s’est réjoui Idrissa Dicko. Pour qui connaît la situation actuelle du Soum, il faut dire que cela constitue un ouf de soulagement pour ces populations qui subissent les affres du terrorisme. Et à en croire les initiateurs, le premier soulagé est le maire de Djibo, Issa Dicko. Le porte-parole du GAS, Idrissa Dicko, qui a fait l’écho des impressions du maire, a déclaré qu’il a soutenu qu’« à  travers ce geste, la province du Soum reconnaît ses fils, ses filles, ses amis et ses partenaires. L’élan patriotique que vous avez développé pour venir en aide à vos parents vient à point nommé, car la province vit actuellement dans une pénurie de produits de première nécessité ».

 

Grâce au Groupe d’action pour le Soum, ce jour 13 mai, dix-huit agents de santé ont pu regagner leurs postes et une trentaine de camions qui ont profité de leur escorte sécuritaire pour entrer à Djibo ou en sortir. Le GAS envisage rééditer cette opération d’urgence et se de formaliser dans les jours à venir. Déjà, deux stocks de 40 tonnes de vivres ont quitté Ouaga pour Djibo le 3 juin.

 

 

 

Lévi Constantin Konfé

 

 

 

Encadré :

 

Ce que vaut la première opération d’urgence

 

 

 

40 tonnes de riz

 

40 tonnes de petit mil

 

20 tonnes de sucre

 

400 litres d’huile de consommation

 

10 tonnes de sel

 

1008 boules de savon

 

2000 paires de chaussures

 

200 complets de trois pagnes

Produits pharmaceutiques d’une valeur de 646 200 francs  CFA

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