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Elections de novembre 2020 : La CONSOMEL pour un report et une transition

Au regard de la situation sécuritaire préoccupante, une question devient récurrente pour la classe politique et les électeurs burkinabè. Aller aux élections ou ne pas y aller ? Si des leaders politiques pensent que les élections doivent se tenir selon le calendrier prévu, d’autres pensent le contraire et font des propositions alternatives. La Conscience pour un moratorium des élections (CONSEMEL), a organisé une conférence de presse le jeudi  11 juin 2020 à Ouagadougou. Au cours de la rencontre, la CONSOMEL, constituée du PDP-PS et du PRIT-LANNAYA, a livré ses vues sur les élections de 2020 et 2021 au Burkina Faso.

 

 

 Toro Drabo du PDP-PS (Parti pour la démocratie et le progrès-parti socialiste) et Mamadou Kabré du PRIT-LANNAYA, dans des rôles bien partagés, étaient les 2 animateurs de la rencontre. Le premier ayant lu la déclaration liminaire, le second ayant activement répondu aux questions qui ont suivi.  Les organisateurs de la conférence de presse accordent une importance aux dates anniversaires car le 11 juin 2020,  cela fait 29 ans, jour pour jour, que la Constitution de la IVe République est entrée en vigueur sous le régime de Blaise Compaoré. Selon la CONSOMEL, cette Constitution a « battu les records de modifications intempestives » et, par son caractère hermétique, n’offre aucune flexibilité face à certaines contingences. Pour la structure formée du duo,  à l’orée du double scrutin fixé au 22 novembre 2020, la Constitution est diversement interprétée. Deux camps s’affrontent pour ou contre le report des élections et la CONSOMEL a déjà pris une option, car « le report est une préoccupation visant à garder la permanence de l’Etat partout, donc l’unité du peuple tout entier ». Face aux menaces de dislocation qui guettent le Burkina Faso, la CONSOMEL fait un clin d’œil aux fondements de l’Etat et proclame l’indivisibilité du territoire, le maintien de la démocratie sur les rails, l’assurance d’un développement endogène. Elle prévient : si la guerre actuelle est mal conduite, la partition du pays est inévitable.  Le duo de la CONSOMEL est persuadé que « seule une guerre menée par le peuple et pour le peuple, en ordre de bataille avec les FDS, peut garantir une victoire-éclair et irréversible ». Peut-on gouverner sans l’assurance d’un développement ? « Force est de constater que la démocratie semble grandir sans mûrir au Burkina et des générations entières n’obtiennent nullement le développement promis », regrette la CONSOMEL qui lance la  question fondamentale. « Si le développement n’est pas au rendez-vous, pourquoi voulez-vous que le peuple aille voter, qu’il fasse confiance aux politiques qui ne lui apportent aucun plus ?» s’offusque-t-elle. Et les animateurs de la CONSOMEL de déclarer : « Prenant nos responsabilités, nous appelons à un report des élections de 2020 et 2021 et à la mise en place d’une transition qui ne serait nulle part pareille à la transition de 2014 ».  La CONSOMEL  lance l’idée d’une transition n’excédant pas 3 ans afin de créer les conditions nécessaires et suffisantes pour une élection véritablement démocratique.

 

Dieudonné Ouédraogo

Dernière modification ledimanche, 14 juin 2020 19:11

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