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Hommage aux soldats tombés à Kafolo : L’insécurité au Sahel fait des vagues sur la côte atlantique

 

Stupéfaction, pleurs, hommages : la Côte d’Ivoire est passée par toutes ces émotions en 21 jours après l’attaque meurtrière d’un camp mixte de l’armée à Kafolo  dans le nord-est du pays  à la frontière avec le Burkina  le 11 juin dernier.

 

 

Le temps fort de la cristallisation de l’attention du pays sur ce drame a été sans doute la cérémonie de ce 2 juillet à la place d’armes de l’état-major des armées à Abidjan-Plateau.

 

En présence du président Alassane Dramane Ouattara, le ministre d’Etat, ministre de la Défense, Ahmed Bakayoko,  a élevé à la dignité  honorifique de chevalier de l’ordre national de la Côte d’Ivoire  les 14 soldats tombés à Kafolo. Martyrs et héros, malheureusement ils grossissent le nombre des victimes de la pieuvre pseudodjihadiste qui écume le Sahel avec la volonté d’étendre ses tentacules aux côtes de l’océan Atlantique. On se souvient qu’avant Kafolo, ces fous d’Allah avaient fait un carnage à Grand-Bassam, laissant sur la plage une vingtaine de macchabées en mars 2016. Quand s’y ajoutent l’enlèvement de deux touristes français et l’assassinat de leur guide au nord du Bénin en mai 2019, la preuve est faite que l’insécurité au Sahel est une menace directe pour les pays frontaliers de ceux de cette région et situés sur la côte atlantique.

 

On croise alors les doigts pour que les cérémonies d’hommage aux soldats tombés sur le champ  d’honneur de la lutte contre le terrorisme, comme celle d’hier, ne se répètent pas en Côte d’Ivoire. Sinon, ce serait la preuve que le Burkina et le Mali, dont les frontières ne sont plus sûres depuis belle lurette, sont  devenus des passoires et leurs voisins de la côte maritime à portée de canons de l’Etat islamique au Grand Sahara, d’Al Qaeda au Maghreb islamique et d’on ne sait quels autres groupes terroristes.

 

Les attaques terroristes, ça n’arrive pas qu’aux autres, et  « quand la case du voisin brûle, hâte-toi de l’aider à éteindre le feu de peur que celui-ci ne s’attaque à la tienne ». Voilà les pays côtiers frontaliers de ceux du Sahel prévenus !  Ils ont tout intérêt à intensifier la coopération avec les pays du G5-Sahel dans la lutte contre le terrorisme : patrouilles communes aux frontières, échanges de renseignements sécuritaires, formation des forces  de défense et de sécurité, etc., sont des axes possibles de cette coopération.

 

Pour l’instant, on se félicite que le chef du commando terroriste qui a frappé Kafolo ait été arrêté ainsi que plusieurs de ses hommes. Un interrogatoire bien mené peut conduire à l’identification d’éventuels complices, de leur modus operandi, notamment en matière de recrutement. Cela aiderait un tant soit peu à tuer dans l’œuf leur projet de création de katibas ou d’activation de cellules dormantes au Sahel et ailleurs. Ce serait toujours cela de gagné dans cette guerre asymétrique éprouvante.

 

En attendant, on n’a pas  besoin d’être un expert des questions sécuritaires pour affirmer que cette attaque sanglante de Kafola est une illustration que le mal de l’insécurité qui ronge les pays du Sahel fait des vagues sur la côte de l’océan Atlantique.

 

 

Zéphirin Kpoda

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