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Investiture Roch Marc Christian Kaboré : Le MPP rêve d’un 2e coup K.-O.

 

Le président Roch Marc Christian Kaboré a été investi par son parti le 11 juillet 2020 pour briguer un second mandat à la présidentielle du 22 novembre 2020. Le congrès extraordinaire d’investiture a eu lieu en l’absence du candidat, qui s’est fait représenter par le ministre de l’Administration territoriale, Siméon Sawadogo.

 

 

 

 

Il faudra attendre encore avant de voir le retour de Roch Marc Christian Kaboré au sein de sa famille politique. Alors que le parti avait mis tout en œuvre pour son investiture en grande pompe Roch Marc Christian Kaboré ne s’est pas présenté au palais des Sports de Ouaga 2000. Une absence qui a suscité des questions dont l’explication est pourtant logique, selon le secrétaire exécutif national du parti. « Aujourd’hui, c’est le congrès d’un parti. Jusqu’à preuve du contraire, le président Roch Marc Christian Kaboré est militant du MPP mais il est toujours président du Faso. Il ne faut pas qu’il y ait une confusion entre sa charge de chef de l’Etat et son statut de leader d’un parti politique », a clarifié Lassané Sawadogo qui indique qu’il y aura à l’orée de la campagne électorale une autre cérémonie officielle d’investiture, en présence cette fois du porte-flambeau des partis membres de la majorité.

 

Si le candidat Roch Marc Christian Kaboré a brillé par son absence dans l’enceinte sportive, il était pourtant le plus présent, son nom résonnait dans les bus qui convoyaient les militants, son visage s’affichaient sur les écrans géants qui retransmettaient la cérémonie en direct, sur les nombreuses affiches sur le poitrail des militants qui arboraient des tee-shirts orange. Situation sanitaire oblige, un nouvel accessoire de campagne a fait son apparition : le cache-nez de couleur orange et à l’effigie de Roch.

 

Les geste barrières étaient observées, du gel hydro-alcoolique était distribué à l’entrée de la cuvette, et la prise de température était obligatoire. Pour la distanciation physique, il fallait repasser avec ses quelque 4 000 congressistes qui jouaient des coudes dans une ambiance électrisante.

 

La covid 19 qui n’épargne pas le Burkina Faso, la dégradation du climat sécuritaire avec son lot de malheurs sont autant d’imprévus, a indiqué le président du MPP, qui n’ont pas empêché le parti au pouvoir de s’en tirer avec un bilan positif. « Au cours du mandat qui s’achève, nous avons construit, nous avons bâti, nous avons fait bouger les lignes, nous avons atteint des performances, réalisé des progrès, malgré un faisceau infernal d’adversité, de contraintes et de fléaux divers », a vanté Simon Compaoré avant de se lancer dans un long exposé des réalisations du président sortant dans divers domaines. Et de jubiler : « Aucun régime dans l’histoire n’a jamais atteint une telle performance en un court laps de temps ». C’est pourquoi le parti a décidé d’accorder de nouveau sa confiance à Roch Marc Christian Kaboré pour le conduire à la victoire au soir du 22 novembre prochain. Un homme que Tebguéré encense avec des adjectifs et des envolées pour son « patriotisme », son « charisme », son « leadership », « ses qualités humaines », « sa générosité » et sa « pondération ». « Il est le meilleur d’entre nous », conclut le successeur de Salifou Diallo à la tête du parti du Soleil levant.

 

L’objectif cette année, enjoint-il aux militants, c’est de faire mieux que les 53,49% de 2015 au premier tour et d’accorder une majorité parlementaire confortable à leur champion. Messianique, Simon Compaoré exhorte alors les « Orange » à « parcourir tous les coins et recoins du Burkina » pour porter la bonne nouvelle du bilan du président et « créer les conditions idoines pour une victoire du MPP aux scrutins à venir ».

 

Après ce discours d’ouverture, les congressistes sont entrés en plénière avant de revenir dans l’après-midi pour l’acte fort de la journée : la remise des actes d’investiture et du drapeau du parti à l’envoyé spécial du chef de l’Etat. Sauf à être dans la confidence, le nom de cet émissaire présidentiel n’avait pas été communiqué.

 

Fin du mystère, celui qui effectuait son entrée au sein de la cuvette du palais des Sports dans le brouhaha de la foule, accompagné de Simon Compaoré, n’était autre que l’actuel ministre de l’Administration territoriale, Siméon Sawadogo. Signe sans doute du rôle majeur qu’il va jouer dans la prochaine campagne. Après avoir reçu les actes d’investiture et le drapeau du parti, il a livré à l’assemblée le message du président candidat. « C’est avec un sentiment de grande responsabilité que j’accueille cette décision », écrit Roch Marc Christian Kaboré, pour qui cette confiance renouvelée en sa personne après 2015 est les résultat d’une analyse minutieuse et consciencieuse de « ce que nous avons pu faire durant le premier mandat ». Le champion du MPP compte, lui également, sur sa troupe pour lui assurer une majorité à l’hémicycle.

 

 

 

 

 

Hugues Richard Sama

 

 

 

 

 

Encadré 1

 

L’œuf dans les mains de Roch

 

Simon Compaoré pouvait exulter : « Roch n’est plus le candidat du MPP, mais le candidat des forces progressistes ». Dans une déclaration lue par le président du Parti de l’Œuf, maître Bénéwendé Stanislas Sankara, plus de 70 partis de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) ont annoncé se ranger avec armes et bagages derrière le candidat du parti au pouvoir.  C’est donc un tournant pour l’UNIR/PS qui avait jusque-là présenté un candidat à l’élection présidentielle, ces dernières années. Le parti sankariste devrait par contre participer aux échéances législatives.

 

 

 

H.R.S.

 

 

 

 

 

 

 

Encadré 2

 

Simon l’exorciste

 

 

 

Alors que le président du MPP a insisté dans ses discours sur la nécessité pour les militants d’aller aux urnes en rangs serrés pour conserver le pouvoir d’Etat, ces derniers temps, tout Ouaga bruit de rumeurs indiquant que l’entente ne serait pas en ce moment au beau fixe au sein de la famille MPP. Le torchon brûlerait entre Simon Compaoré et le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé. On en a eu une illustration avec le rapport des députés proposant le report des élections législatives qui a été désavoué par le MPP. Au cours de cette investiture, Simon Compaoré en a rajouté une couche. « A tous ceux qui ont des agendas cachés incitant et appelant à la non-tenue à bonne date des élections présidentielle et législatives couplées de 2020, que la main du Tout-Puissant enraye leurs prévisions diaboliques et nous maintienne sur la voie de la consolidation de la stabilité et de la paix dans notre pays », a-t-il déclaré, en présence du PAN, impassible. On ne sait pas si c’est une opération de com, mais les deux étaient côte à côte à l’issue du congrès pour un point de presse au cours duquel seul l’ancien maire de Ouaga s’est exprimé.

 

 

 

H.R.S.

 

 

 

Encadré 3

 

Un lapsus gênant

 

 

 

Comme chaque fois qu’il s’agit du parti au pouvoir, les internautes sont toujours à la recherche du moindre poil à gratter. Si ce ne sont pas des images de militants alignés dans une station d’essence ou des affiches du président posant avec des FDS qui suscitent débat, c’est l’un des maîtres de cérémonie qui leur donne de quoi « monter » les murs Facebook. Pendant le discours du président du MPP, le malheureux a crié « CDP » au lieu de « MPP ». Un lapsus qu’il a vite rattrapé mais il était déjà trop tard pour le monde des réseaux sociaux où circule déjà un extrait vidéo de ce moment plutôt gênant quand on connaît les liens consanguins entre ces deux partis politiques, aujourd’hui opposés.

 

 

 

H.R.S.

 

Dernière modification lelundi, 13 juillet 2020 23:09

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