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Entreprises : A la découverte de Huawei en Afrique et au Burkina

 

Installé au Burkina depuis 2007, le leader des télécommunications Huawei est aujourd’hui un acteur majeur du développement technologique en Afrique et au Burkina Faso. Outre les nombreux projets qu’elle a menés pour les opérateurs et les Etats, elle revendique un ancrage social dans le cadre de sa responsabilité sociétale et environnementale. Pour mieux connaitre l’entreprise, nous avons interviewé notre compatriote Loïse Tamalgo, vice-président chargé des relations publiques pour l’Afrique subsaharienne à Huawei, région Afrique du Nord.

 

 

 

 

Quel a été votre parcours au sein de Huawei qui a fait de l’Afrique l’un des maillons essentiels de sa stratégie de développement ?

 

 

 

Je suis Burkinabè d’origine titulaire d’un master en Business Administration et en Stratégie d’entreprise et d’une maîtrise en langues appliquées au tourisme et aux affaires J’ai rejoint l’entreprise en 2007. Depuis, j’ai contribué à la réalisation de plusieurs projets d’envergure pour les réseaux opérateurs, le déploiement de solutions innovantes à forte valeur ajoutée, et des projets d’infrastructures durables pour des gouvernements selon différents Business models.  J’ai été tour à tour, chef de produit applications et logiciels, gestionnaire de comptes opérateurs et de compte gouvernement, directeur pays pour Huawei au Burkina Faso pendant huit ans, puis vice-président des ventes pour la représentation de Huawei en Côte d’Ivoire, qui regroupe, outre ce pays, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso et la Guinée. Et ce, pendant un an et demi. J’ai ensuite été nommé au poste de vice-président en charge des relations publiques de la région Huawei Northern Africa qui regroupe 28 pays et dont le siège régional se trouve à Casablanca au Maroc. Je suis en charge spécifiquement de l’Afrique subsaharienne qui regroupe 22 pays allant du Sénégal à l’Ethiopie en passant par le Tchad, le Cameroun et la République démocratique du Congo.

 

Je peux donc dire que j’ai participé aux différentes phases d’évolution de Huawei en Afrique et dans différents pays, ce qui m’a permis de développer une compétence et une expérience que je partage dans les différents pays où j’interviens.

 

 

 

Quel est aujourd’hui le positionnement du géant chinois des technologies dans le monde et particulièrement en Afrique où vous intervenez ?

 

 

 

Huawei est aujourd’hui une société de 194 000 employés  présente dans plus de 170 pays dans le monde. Nous coopérons avec 45 des 50 plus grands opérateurs dans le monde et avec de nombreux Etats dans la mise en place de leur feuille de route du développement de l’économie numérique, que ce soit en Europe, en Amérique latine, en Asie, en Afrique ou dans les pays insulaires.

 

Nous sommes un constructeur d’équipements, essentiellement d’équipements physiques et de plateformes logicielles destinées à la mise en place de réseaux de télécommunications et de terminaux humains comme les téléphones portables, les modems ainsi que de terminaux non humains appelés M2M (machine to machine) destinés à l’exécution de tâches automatisées.

 

Sur le continent africain, nous sommes présents dans plus de 50 pays depuis 23 ans et nous coopérons avec plus de 200 opérateurs et 1000 entreprises dans la mise en place de leurs réseaux par des solutions de qualité à des prix qui défient toute concurrence. Nous avons 9000 employés dont 75% sont des locaux. Nous avons déployé plus de 200 000 km de fibres sur le continent africain et installé 50% des réseaux 3G et 4G.

 

Nous avons, à ce titre, recruté et formé de nombreux talents africains dans différents domaines. Nous les formons chaque année à la Huawei University en Chine et  dans nos différentes écoles de formation sur le continent. Nous avons développé des programmes comme la Huawei ICT ACADEMY et Seeds for the Future au travers desquels nous avons formé plus de 35 000 étudiants, enseignants et travailleurs pour le premier cycle, 1500 étudiants pour le second cycle avec des bourses. Certains étudiants africains ont obtenu des bourses pour le doctorat et sont en cours de formation actuellement dans les grandes universités chinoises. Nous avons mis en place des solutions comme la Rural Star et le Powercube 1000, spécifiquement adaptées à l’Afrique dont 70% de la population vit en milieu rural et bénéficie de 3500 heures en moyenne d’ensoleillement.  Nous travaillons également chaque jour à rendre disponibles pour les populations africaines des solutions TIC, notamment un internet fiable et abordable.

 

 

 

Depuis quand votre société est-elle présente au Burkina et quelles sont les solutions qu’elle y développe ?

 

 

 

Huawei a ouvert en 2007 sa branche au Burkina Faso, sous la dénomination HUAWEI TECHNOLOGIES BURKINA FASO SA, une société anonyme de droit burkinabè. Voilà donc 13 ans que Huawei travaille sur le sol burkinabè. Nous coopérons aussi bien avec d’autres constructeurs de renom qu’avec les trois opérateurs de téléphonie mobile ainsi qu’avec l’Etat et des entreprises de la place. Nous avons participé à la construction d’une bonne partie des réseaux 3G et 4G, de Datacenter et de réseaux de fibres optiques pour le compte de la Banque mondiale, de l’Etat et d’opérateurs privés.

 

Nous fournissons également des smartphones très appréciés en ce moment. Pendant les différentes crises qui ont secoué le pays, nous sommes l’un des rares vendeurs qui est resté dans le pays pour maintenir les réseaux et permettre à la population de continuer à communiquer.

 

 

 

Quel bilan peut-on tirer de vos actions en tant qu’entreprise citoyenne ?

 

 

 

Huawei participe à la vie de la nation burkinabè, tout d’abord en créant de la valeur pour nos clients et en servant la population au travers de nos clients. Nous créons des emplois par le recrutement de jeunes Burkinabè talentueux qui reçoivent des salaires conséquents et une formation continue et capacitante dans divers domaines. Nous versons nos taxes et impôts au fisc et nous soumettons régulièrement aux missions d’audit de vérification. Huawei investit énormément en achetant tout ce qu’il est possible de trouver au niveau local. Nous réinjectons une partie de nos gains dans l’économie locale. Nous recrutons de nombreuses sociétés prestataires de services burkinabè, créant ainsi une chaîne de valeur locale.

 

A travers notre programme Seeds for the Future, chaque année nous octroyons 10 bourses de stage à des étudiants en fin de cycle au Burkina pour se perfectionner en Chine. La plupart de ces étudiants, à leur retour, sont recrutés par Huawei et par d’autres sociétés burkinabè

 

 

 

Huawei fait aujourd’hui les frais de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis. Comment se comporte votre société dans ces moments difficiles ?

 

 

 

Cette situation a des répercussions sur notre société et certainement c’est une guerre qui n’est pas près de prendre fin. Nous en sommes conscients et apprenons à vivre avec. Nous sommes résolument engagés à servir nos clients et à les aider à maintenir leurs réseaux constamment au  diapason des nouvelles avancées technologiques. C’est cela notre ADN : l’innovation continue et le client au cœur de notre stratégie. Chaque année jusqu’à récemment, notre groupe a investi 10% de notre chiffre d’affaires dans la R&D (Recherche et Développement). Nous l’avons relevé ces dernières années à plus de 14%, et en 2019 particulièrement, notre investissement en R&D a atteint 15,3% de notre chiffre d’affaires. Investir dans la R&D signifie pour nous, premièrement, investir dans l’éducation à la base, car sans une éducation forte, il n’y a pas de chercheurs ; ensuite, c’est investir dans la recherche fondamentale à valeur universelle. Nous soutenons plus de 200 docteurs toutes disciplines confondues qui sont engagés dans la recherche fondamentale et dont les résultats profitent à tout le monde. Cette année nous avons réservé une journée pour célébrer particulièrement les femmes chercheurs ; enfin, nous investissons dans la recherche appliquée servant à développer des solutions adaptées aux besoins des populations. Nos projections de croissance ont baissé suite à la pression, mais chaque jour nous développons des initiatives pour continuer à servir nos clients inlassablement.

 

 

 

Huawei se porte donc bien  malgré le contexte?

 

 

 

Nos résultats pour ce qui est du premier semestre 2020 ont été publiés récemment. La société a réalisé un chiffre d'affaires de 454 milliards de yuans (environ 64,2 milliards de dollars US) au cours de cette période, soit une augmentation de 13,1 % par rapport à l'année précédente, avec une marge bénéficiaire nette de 9,2 %. Les groupes d'activités Carrier, Enterprise et Consumer de Huawei ont réalisé respectivement des chiffres d'affaires de 159,6 milliards de yuan, de 36,3 milliards et de  255,8 milliards.

 

Malgré les difficultés qui nous impactent, nous sommes préparés à une résilience de longue haleine.

 

 

 

 

 

Au-delà de cette passe d’armes entre l’Empire du milieu et l’Oncle Sam, il y a cette pandémie de la covid 19 qui n’épargne personne à commencer par l’Afrique. En quoi votre domaine de compétence peut être un atout pour la reconstruction des économies post- coronavirus sur le continent noir ?

 

 

 

Cette crise a fait beaucoup de dégâts déplorables dans le monde et a changé brutalement les habitudes de vie. Elle a aussi accéléré la transformation digitale. En tant que partenaire du continent, nous serons là pour accompagner les populations dans cette transformation. La crise aura un impact durable sur la façon dont les entreprises et les administrations s’organisent. Ce mode d’organisation du travail transforme les repères individuels et collectifs, réinterroge les critères d’efficacité au travail et, de manière plus globale, nos modes de management. La mise en œuvre du télétravail nécessite un accompagnement et un apprentissage pour tous.

 

Nous nous efforçons également d’améliorer la couverture des services universels à large bande pour répondre aux exigences de l’éducation en ligne et du télétravail, en accélérant le déploiement et l’investissement du haut débit national, notamment pour le déploiement de la fibre. La pandémie demande une accélération de la numérisation des services pour des secteurs stratégiques. Le nouveau moteur qui va rebooster l’économie sera forcément le digital. Le taux de retour sur investissement (ROI) du digital dépasse largement celui des investissements dans l’économie traditionnelle : 1 dollars US investi dans le digital produit 20 dollars US en retour, soit 2000% de retour sur investissement.

 

Dans le secteur de la santé, nous avons notamment collaboré avec le département de la Santé marocain pour l’accès à une plateforme d’intelligence artificielle afin d’accélérer, trois fois plus rapidement qu’actuellement, la phase de diagnostic des maladies tout en respectant les données personnelles (Huawei Cloud). Le Gabon est le 2e pays africain qui bénéficie de cette solution mise en place en mi-avril dernier.

 

Dans le secteur de l’éducation, l’approche pédagogique va évoluer, ce qui va installer un équilibre entre les cours en classe et ceux donnés à distance. Il est temps de mettre en place des pédagogies où la bonne utilisation du numérique profite aussi bien aux élèves qu’à leurs professeurs, comme dans le cas du premier campus intelligent et connecté en Tunisie.

 

 

 

Huawei a justement développé des initiatives pour maintenir l’enseignement pendant cette période de covid 19. Quels ont été leurs impacts réels en Afrique ?

 

 

 

Les universités et les écoles n’ont pas renoncé à leurs missions pour cause de pandémie. Elles se sont, au contraire, efforcées de poursuivre les activités d’enseignement et de recherche en Afrique. Huawei en tant qu’un acteur engagé sur le continent dans la lutte contre la fracture numérique et en vue de l’accès à une éducation de qualité pour tous a pris des initiatives majeures afin d’atténuer l’impact immédiat de la crise sur l’enseignement. Avec l’important appui de notre partenaire, l’UNESCO, la Coalition mondiale pour l’éducation a été créée, dans laquelle les organisations internationales, la société civile et les entreprises sont engagées pour garantir que l’apprentissage ne soit pas interrompu. Le mot d’ordre, c’était :  #LearningNeverStops. Étant membre de la Coalition, Huawei s’est engagée à proposer les avantages de la technologie au plus grand nombre grâce au programme TECH4ALL, une initiative d’inclusion numérique à long terme afin d’utiliser la technologie pour le bien commun.

 

Pour vous donner quelques chiffres, un total de 5 millions de dollars US a été fourni par Huawei ICT Academy Development Incentive Fund (ADIF) aux écoles partenaires pour des activités telles que des cours, des formations et des expériences en ligne. Il y a plus de 130 ressources MOOC sur l’intelligence artificielle, les données de grande taille, la 5G et l'Internet des objets ; plus de 100 formations en ligne ont été dispensées d'avril à décembre et plus de 1 500 enseignants ont été formés.

 

 

 

 

 

Interview réalisée par

 

Hugues Richard Sama

 

 

 

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