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Réouverture des frontières aériennes : Pourvu que le ciel ne nous tombe pas sur la tête

 

A partir de ce samedi, les frontières aériennes du Burkina Faso seront de nouveau ouvertes.

 

 

Elles avaient été fermées, de même que les frontières terrestres,  début mars pour circonscrire la propagation du coronavirus qui venait de prendre pied en Afrique, particulièrement au Pays des hommes intègres, après avoir fait des ravages en Asie, en Europe et aux Amériques. 

 

C’est qu’il est vrai que les mouvements de personnes sont un facteur de dissémination du virus, ce qui a conduit les Etats du monde entier à se barricader à l’intérieur de leurs frontières.

 

Après donc quatre mois d’arrêt, les aéroports internationaux de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso  vont de nouveau être opérationnels mais au prix de mesures de prévention particulièrement strictes : port de masque facial, prise de la température, test PCR de moins de cinq jours, lavage des mains au gel hydroalcoolique. A peu de choses près, ce sont les mêmes conditions de réouverture qui sont imposées partout dans le monde.

 

Il s’agit d’éviter qu’en ouvrant les frontières aériennes le ciel ne nous tombe pas sur la tête. 

 

Cette décision des autorités burkinabè intervient au moment où on constate sur toute la planète une résurgence de la contamination à la covid 19, obligeant certains gouvernements à recourir à des mesures de « reconfinement » partiel de populations.

 

Le retour aux vieilles habitudes après le désarmement sanitaire fait craindre en effet cette fameuse deuxième vague d’autant plus redoutée que les mesures barrières édictées au temps fort de la pandémie ne sont plus vraiment respectées.

 

Voyez, par exemple, comment les clients sont collés-serrés dans les « maquis », comment dans les  gares « kafoulmagné » la distanciation physique n’est plus la chose la mieux partagée, si elle l’a été un jour. Et que dire de l’incapacité de l’autorité publique de faire respecter le port obligatoire du masque en public ? A telle enseigne que ce sont les citoyens qui se plient aux consignes qui passent pour  des anomalies dans cet univers d’insouciance.

 

Il faut donc espérer qu’avec la réouverture des plateformes aéroportuaires, l’Etat se donnera réellement les moyens de faire respecter la discipline spartiate qui va avec ; autrement, on court au crash sanitaire.

 

Comme ce fut le cas avec la réouverture des marchés et yaars, des salles de spectacles et de loisirs ou encore la reprise du transport terrestre intérieur, c’est d’abord un impératif économique qui a dicté la présente mesure de reprise des activités au niveau des aéroports de Ouaga et Bobo.

 

Avec ces milliers d’avions cloués au sol à travers le monde, le secteur du transport aérien fait partie, avec  celui du tourisme et de l’hôtellerie, des pans de l’économie qui ont le plus souffert des effets de la crise sanitaire.

 

Même si ces activités ne vont pas retrouver de sitôt leur vitesse de croisière, c’est en tout cas une bouffée d’oxygène qui se profile à l’horizon. Non seulement pour les compagnies aériennes mais aussi pour des institutions techniques comme l’ASECNA, la DAAN et l’ANAC ou des structures de gestion comme la RAGGAE, les agences de voyage. Sans oublier toutes ces nombreuses petites mains qui grouillent autour des aéroports. Qu’il  s’agisse des bagagistes, des cambistes, des parqueurs, des vendeurs de carcasses de mouton ou même du cireur de service, c’est tout ce beau monde qui va bientôt entrevoir le bout du tunnel. Même s’il va falloir attendre de longues semaines avant un retour au rythme d’antan.

 

 

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemercredi, 29 juillet 2020 21:44

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