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« Repères pour l’avenir : le Burkina Faso à travers 3 grandes figures contemporaines ». C’est le thème de la communication développée par le Dr Ra-Sablga Ouédraogo dans le cadre de l’université de la jeunesse, organisée par l’institut Free Afrik. Le

Repères pour l’avenir : le Burkina Faso à travers 3 grandes figures contemporaines ». C’est le thème de la communication développée par le Dr Ra-Sablga Ouédraogo dans le cadre de l’université de la jeunesse, organisée par l’institut Free Afrik. Le mystère sur ces trois personnalités a été levé le 14 août 2020 au Centre cardinal Paul-Zoungrana.

 

 

C’est assurément aujourd’hui l’un des économistes les plus en vue.  Ses conférences publiques ont toujours eu le succès escompté. Après « Pourquoi l’Afrique est-elle sous-développée ? », le patron de Free Afrik a pris le micro dans le cadre de la deuxième édition de l’université de la jeunesse pour s’étaler sur cette problématique : « Repères pour l’avenir : le Burkina Faso à travers 3 grandes figures contemporaines ». A l’annonce de ce thème, les spéculations allaient bon train sur l’identité de ces trois personnalités historiques qui peuvent être des modèles en ces temps de tourmente. Comme l’a reconnu le Dr Ra-Sablga Ouédraogo lui-même, c’est un choix difficile tant il y a eu et il y a encore des Burkinabè d’exception. Dans sa démarche, le chercheur dit avoir exclu la période précoloniale et coloniale, ce qui a restreint davantage les possibilités. Son choix, a-t-il dit, est  également lié à quatre grands événements qui ont marqué l’histoire du pays : l’insurrection populaire du 3 janvier 1966, la révolution d’août 1983, l’assassinat du journaliste Norbert Zongo le 13 décembre 1998 et l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Les trois personnalités ont tous un rapport avec ces événements. Il s’agit sans grande surprise, après ces précisions, de Joseph Ki-Zerbo, de Thomas Sankara et de Norbert Zongo.

 

Le premier, « le plus grand historien de notre pays », est, selon le conférencier, la sève nourricière de notre conscience. Un intellectuel hors pair qui aujourd’hui nous donne les clés pour vaincre l’adversité avec cette célèbre formule « Naan lara an sara » (Ndlr : Si nous nous couchons, nous sommes morts) ou ce trait d’esprit : « Si nous traversons la mare en rangs serrés, nous ne craignons rien du crocodile ». Curieusement, estime l’économiste qui s’adressait à un public en majorité jeune, Joseph Ki-Zerbo ne s’est pas entendu avec Thomas Sankara, le père de la révolution burkinabè, que Ra-Sablga considère comme « le plus grand homme de notre histoire, « la plus belle fleur du siècle passé ». Le conflit entre ces deux héros de notre histoire qui s’est matérialisé par le saccage de la bibliothèque de l’auteur de « A quand l’Afrique ? » qui contenait plus de 10 000 livres, et son départ en exil. Le contexte de l’époque, marqué par la guerre froide, et leurs amitiés respectives n’ont pas pu aider les deux hommes à filer le parfait amour. Mais selon le conférencier, si l’homme du 4-Août n’était pas tragiquement décédé en 1987, des convergences allaient sans doute s’opérer entre lui et son « père » (Le paternel de Sankara se prénommait aussi Joseph comme l’historien). Une analyse qui est confortée par Odile Sankara, la sœur de Thomas, présente dans l’assistance. Elle a fait savoir que le président du CNR, pendant qu’il était aux affaires, avait à plusieurs reprises souhaité que Ki-Zerbo revienne au bercail, mais ce dernier a toujours refusé. Après le décès de Sankara, elle confie que l’historien qui était rentré entre-temps est resté longtemps aux côtés du père de Thomas à qui il aurait un jour fait cette confidence : « Je sais maintenant qui sont mes vrais ennemis ».

 

La troisième personnalité  de notre histoire, qui peut constituer un phare pour la jeunesse en manque parfois de repères, est, de l’avis du chercheur, le journaliste Norbert Zongo, froidement assassiné en rade de Sapouy le 13 décembre 1998. L’ « Emile Zola burkinabè » est, selon le Dr Ouédraogo, celui qui a véritablement contribué à la formation citoyenne, à la naissance de la liberté de presse et à la constitution de l’opinion publique burkinabè.

 

Toutes ces personnalités, qui ont marqué leur temps, doivent nous donner aujourd’hui les repères nécessaires au réveil de notre raison endormie.« Le sommeil de la raison engendre des monstres », a rappelé Ra-Sablga Ouédraogo.

 

Hugues Richard Sama

 

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