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Situation socio-politique du Burkina : La lecture "des sages de Manéga"

Problématique de l’organisation des élections en novembre 2020, crise sécuritaire, réconciliation et paix. C’est l’inventaire des thématiques qui ont été débattues lors du colloque d’experts et de personnes-ressources de l’Appel de Manéga (AM) le 1er août dernier à Manga. La rencontre, qui portait sur l’évaluation de la situation sociopolitique du pays, a accouché de résolutions qui ont été présentées à la presse le jeudi 27 août 2020 à Ouagadougou.

 

 

Les conclusions du colloque des sages, sur les enjeux politiques et électoraux en lien avec la réconciliation nationale et la paix, auront eu un mois de maturation avant d’être transmises à l’opinion publique. Selon Paz Hien, citoyen et expert de l’AM, la substance de leur lutte pivote autour d’un appel aux acteurs politiques du pays pour qu’ils puissent aller à des élections apaisées afin de réconcilier le peuple burkinabè. Cette réconciliation, à son avis, n’est pas politique mais une réconciliation dans son sens le plus large possible. « Aujourd’hui nous assistons à une entorse sociale et qui ne permet pas que les uns et les autres puissent se mobiliser autour de la lutte contre l’insécurité, et le Burkina Faso est en train de tanguer », a-t-il souligné. Il a spécifié que face à l’insécurité, l’enrôlement conduit par la CENI n’a pas pu couvrir les électeurs des 22 communes, engageant ainsi l’Assemblée nationale à procéder à la révision de la loi électorale notamment l’article 155. Ainsi, pour permettre que les votes puissent se tenir partiellement sur le territoire national, Paz Hien a noté que déjà le problème de territorialité et de souveraineté se pose. S’ajoute le fait que, selon l’article 37, le suffrage en ce qui concerne le choix du président du Faso doit être universel. En empêchant une frange de la population de voter, un obstacle juridique se pose. Le parallélisme des formes aurait voulu que ce soit une modification de la loi constitutionnelle qui permette que l’on puisse prendre en compte le problème actuel. Les populations des communes qui ne pourront pas participer à ces élections vont-elles accorder de la légitimité à celui qui sera issu des suffrages ? Question de Paz Hien !

En substance, les Sages se sont évertués à appeler la classe politique à prêter une attention aigüe aux appels pressants à la concertation, au dialogue et au consensus national sur le processus électoral en cours. Une prise de conscience du  besoin indispensable de sécurité et marquant l’unanimité des Burkinabè à refuser la violence et toutes les voies y menant est vitale.

 

Encadré

Les résolutions du colloque de l’AM

Résolution N°1 : Eu égard à l’incertitude de la situation socio-politique, demande est faite au Président du Faso, Chef de l’Etat, d’ouvrir, dans les meilleurs délais, une ultime concertation nationale inclusive sur les élections. Ce, afin de recueillir les points de vue, conseils, suggestions de toutes les forces vives de la nation dans l’intérêt supérieur du peuple.

 

 

Résolution N°2 : Devant le besoin impératif de réconciliation nationale, invitation est lancée à tous les postulants à l’élection présidentielle à prendre, dans un esprit patriotique, un engagement solennel devant le peuple de travailler ensemble, gagnants comme perdants, à l’issue de ladite élection. Cela vise à offrir une chance à la réconciliation nationale qui réunira les citoyennes et citoyens du Faso. Que les Sages de l’Appel de Manéga et toutes les bonnes volontés soucieuses de l’avenir du Burkina Faso s’impliquent pour la réalisation de cette entente nationale.

D.S

Félicité Zongo & Didier Sallé (stagiaire)

Dernière modification ledimanche, 30 août 2020 16:33

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