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Ultimatum CEDEAO : Les militaires maliens vont-ils battre en retraite ?

 

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) va-t-elle alléger son régime de sanctions prises contre le Mali au lendemain du coup d’Etat du 18 août 2020 ou au contraire les durcir ? Telle est l’alternative qui se posait hier matin à l’ouverture de son sommet à Niamey.

 

 

Ceux qui s’attendaient à un fléchissement de la position de l’organisation sous-régionale, après le bon de sortie accordé à l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta pour se soigner à Abou Dabi et l’ouverture de la concertation des forces vives de la Nation sur le modus operandi de la Transition, en ont été pour leurs frais.

 

La CEDEAO est en effet restée sur son siège de fer en maintenant ses oukases antérieurs : « suspension du Mali de ses instances, fermeture de toutes les frontières avec le pays, arrêt de tous les flux de transactions économiques, commerciales et financières ». Elle exige surtout qu’un président et un Premier ministre, tous civils, soient nommés d’ici le 15 septembre, délai de rigueur.

 

Mahamadou Issoufou et ses homologues bandent donc les muscles en lançant cet ultimatum au Comité national pour le salut du peuple (CNSP).

 

Devant cette menace, le colonel Assimi Goïta et ses frères d’armes vont-ils battre en retraite, la queue entre les jambes, ou vont-ils s’engager dans une opposition frontale avec le syndicat des chefs d’Etat de la sous-région ainsi qu’on caricature souvent la CEDEAO ?

 

Les militaires qui ont pris le pouvoir à Bamako, on le sait, souhaitent une transition présidée par un des leurs avec un gouvernement essentiellement composé de soldats pour une durée de trois ans, ramenée ensuite à deux ans sous les pressions multiformes. Des sujets brûlants que la concertation nationale devrait trancher.

 

Même si la junte est soutenue par une bonne partie de l’opinion malienne, qui n’a pas une haute estime de la CEDEAO, se lancer dans un bras de fer peut s’avérer périlleux, dans la mesure où l’impact des sanctions se ressent déjà sur certains secteurs d’activité comme l’élevage.

 

Et le Mali, déjà empêtré dans le bourbier sécuritaire et la crise sanitaire liée au coronavirus, ne peut se payer le luxe de voir son économie davantage asphyxiée.

 

Mais cette menace sera-t-elle suffisante pour faire rendre gorge à la soldatesque ?

 

L’autre question qui se pose est de savoir ce que pourrait bien faire ou dire la CEDEAO si, à l’issue du conclave qui se tient sur les bords du Djoliba, un consensus se dégageait entre les différents protagonistes sur un président militaire avec un chef de gouvernement civil.

 

Les politiciens, toutes tendances confondues, ne sont-ils  pas d’ailleurs tous, à des degrés divers, comptables de la chienlit sociopolitique dans laquelle le pays est aujourd’hui installé à telle enseigne que trouver cet oiseau rare, immaculé et au-dessus de tout soupçon comme la femme de César, relève aujourd’hui d’une véritable gageure ?

 

 

 

Hugues Richard Sama

 

Dernière modification lemardi, 08 septembre 2020 22:27

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