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«Naaba Wobgo, Wogdogo et les Nasaar-damba » : Des pages ouvertes sur l’histoire du Moogho (1)

Le 11 septembre 2020 est la date retenue par l’historien-archéologue, le Dr Lassina Simporé, pour présenter son premier ouvrage : «Naaba Wobgo, Wogdogo et les Nasaar-damba». La cérémonie de dédicace de l’œuvre patronnée par le ministre d’Etat, Moumina Chériff Sy, parrainée par son collègue de la Culture, Abdoul Karim Sango, a eu lieu au CENASA à Ouagadougou.

 

 

L’évènement a drainé un grand monde, friand de découvrir un pan de l’histoire du royaume moaaga, singulièrement celui de la vie d’un de ses illustres dignitaires, le Naaba Wobgo.

 

Sujet de haute portée historique et culturel, abordé par un cadre de l’administration culturelle, le secrétaire général du ministère de tutelle, rien d’étonnant que le scénario du déroulement de la soirée de dédicace soit ponctué de séquences présentant la riche culture burkinabè. Une animation chorégraphique bien enlevée a en effet, d’entrée de jeu, été assurée par la «Troupe Naaba Abga», et les tout-petits de l’INAFAC.

 

Le décor, une fois planté, place aux interventions. Il a été donné d’entendre celle du préfacier, Edouard Ouédraogo, directeur de publication de L’Observateur Paalga. Celui-ci a fait cas de sa fructueuse collaboration avec l’auteur, Lassina Simporé, dans le cadre de l’animation de la rubrique «Si Ouagadougou m’était conté», tribune que l’historien-archéologue a hebdomadairement assurée des années durant dans les colonnes du doyen des journaux burkinabè. Le patron de L’Obs. a relevé l’enthousiasme savoureux qu’il a eu a préfacer l’ouvrage du Dr Simporé, non sans lui renouveler ses encouragements et ses félicitations pour avoir fait œuvre utile en apportant sa part à la perpétuation de l’histoire du Moogho.

 

 

Le président de la Société des auteurs, gens d’écrits et du savoir (SAGES), l’inspecteur Bouba Dao, à qui est revenue la charge de présenter «Naaba Wobgo, Wogdogo et les Nasaar-damba », a souligné les compétences intrinsèques de l’auteur, en ouvrant brièvement une fenêtre sur sa biographie bien fournie (2).

 

 

L’œuvre de 88 pages, a-t-il mentionné, comporte un préambule, une préface, un avant-propos, des éléments de bibliographie et des annexes. Elle traite essentiellement de la pénétration de la colonisation française en Haute-Volta, et surtout de la résistance farouche opposée à la colonne Voulet-Chanoine par Naaba Wobgo. Le livre se compose de trois grands chapitres avec chacun un titre et des sous-titres.

 

L’inspecteur Dao s’est interrogé sur le genre de l’œuvre (roman historique ou littéraire), avant de conclure en faisant quelques remarques sur la forme et la présentation, qu’il s’agit plutôt d’un Essai historique, écrit de façon particulière avec une éminente dose de littéralité.

 

Le Dr Lassina Simporé, sur les raisons qui l’ont conduit à écrire l’ouvrage, citant Socrate qui affirmait avec force qu’ «Etre c’est faire», a emprunté dans ce sens une sagesse populaire qui dit que «Si la termitière vit, qu’elle ajoute de la terre à la terre». Son travail, selon lui, constitue une aide aux élèves qui rencontrent des difficultés dans leurs recherches sur certains volets de l’histoire du royaume moaaga. Evoquant la métaphore du roi Guézo (3), il ajoute qu’il est aussi pour tout le monde. La naissance de son œuvre tient également de son rôle d’enseignant-chercheur, qui entend apporter sa contribution à l’édification de l’histoire. Elle se justifie aussi par le poste administratif qu’il occupe, qui commande qu’il soit un véritable manager. Citant une pensée chinoise qui soutient que «Qui veut se connaître, qu’il ouvre un livre», il invite ses compatriotes à s’approprier leur histoire et leur culture.

 

Patron de la cérémonie, le ministre d’Etat, ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Moumina Chériff Sy,note que le livre du Dr Simporé est le principal acquis. Il est perçu comme une offre pour un renforcement de la connaissance de l’histoire et la culture nationale. Beaucoup de choses, a-t-il confessé, y sont dites, à travers lesquelles on apprend toujours. A l’en croire, avec cet ouvrage, le lecteur a une explication de la résistance et de la résilience de Naaba Wobgo. Le ministre invite la nouvelle génération à sa découverte. L’œuvre est parue aux «Editions Céprodif» et disponible pour le moment auprès de l’auteur au prix unitaire de 5 000 F CFA.

 

D. Evariste Ouédraogo

 

(1)       Littéralement traduit du mooré, le Moogho signifie le monde. C’est le royaume où règne le Moogh-naaba, chef des mossé de Ouagadougou.

 

(2)       L’auteur est titulaire, entre autres, d’un CAPES en Histoire-Géographie, d’un Certificat en conservation et gestion du patrimoine culturel immobilier en Afrique subsaharienne, d’un Doctorat en archéologie. Il est gestionnaire de patrimoines culturel et physique, officier de l’Ordre du mérite burkinabè. Le Dr Simporé porte la paternité de plusieurs publications scientifiques.

 

(3)       La métaphore de la « jarre trouée du roi Guézo, traditionnellement 9e roi d’Abomey (Bénin actuel), qui régna de 1818 à 1858, dit que «Si tous les enfants du pays venaient, par leurs mains assemblées, boucher les trous de la jarre percée, le pays serait sauvé».

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