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Activités commémoratives 15-Octobre : Ouaga et La Havane font front commun

 

Le 15 octobre 2020, sera célébré le 33e anniversaire de la disparition du leader de la Révolution burkinabè, le capitaine Thomas Sankara. Cette année, l’ambassade de Cuba au Pays des hommes intègres s’est associé à cette commémoration en y joignant l’image d’Ernesto Guevara de la Serna, cette autre figure de la lutte contre l’impérialisme et la dictature. Le lancement des activités, qui en réalité s’étalent sur tout le mois d’octobre, a eu lieu hier jeudi sur le site abritant le mémorial Thomas Sankara par une exposition photo des deux Che ; le capitaine ayant été considéré par certains le « Che africain ».

 

 

 

 

« Cuba et le Burkina Faso, si ce ne sont pas des pays jumeaux, ce sont des pays frères. Si les dirigeants cubains et burkinabè d’hier et d’aujourd’hui ne sont pas des jumeaux, ils sont des frères. Et si on devait utiliser un appareil spécial pour étudier les idées véhiculées par les dirigeants de ces deux pays, on y décèlerait certainement un chromosome commun à tous ces leaders ». C’est ce qu’a affirmé Jean Hubert Bazié, responsable de la Commission exposition photo à la célébration du 33e anniversaire de la disparition du président Thomas Sankara. S’il a tenu ces propos, c’était tout simplement pour montrer les similitudes qui existent entre la vie du leader de la Révolution burkinabè et celle d’Ernesto Guevara et entre ces deux pays au-delà de ces figures emblématiques. Jugez-en vous-même : le 2 octobre 1984, était prononcé le Discours d’orientation politique (DOP), qui n’était ni plus ni moins que la boussole qui guidait les actions du régime du Conseil national de la Révolution (CNR), installé un an plutôt. Le 8 octobre 1967, tombait dans une embuscade de l’armée bolivienne Che Guevara, qui fut blessé et arrêté avant d’être, le jour d’après, assassiné et enterré en catimini. Le 10 octobre 1868, débutait la première guerre d’indépendance dans l’Etat insulaire communiste des Caraïbes. Le 15 octobre 1987 tombaient, au Conseil, le capitaine président Thomas Sankara et 12 de ses compagnons d’infortune. Le 20 octobre de chaque année, est célébrée la journée de la culture cubaine. Le 27 octobre dans l’histoire des Burkinabè rappelle le massacre des militaires du Bataillon d’intervention aéroporté (BIA) à Koudougou, dans la région du Centre-Ouest. Et des dates au mois d’octobre on en trouvera toujours comme les 30 et 31 octobre 2014 de l’insurrection populaire qui a mis fin au régime du président Blaise Compaoré.

 

 Pour ce qui est des similitudes entre les deux révolutionnaires, 20 ans après la disparition d’El commandante, soit le 8 octobre 1987, le père de la Révolution burkinabè, inaugurant à Ouagadougou une exposition photo du Che, disait du médecin de formation qu’il était fier d’avoir immortalisé ses idées à travers le baptême d’une rue. «Le Che est Burkinabè. Il est Burkinabè parce qu’il participe à notre lutte. Il est Burkinabè parce que ses idées nous inspirent et sont inscrites dans notre DOP. Il est Burkinabè parce que son étoile est frappée de notre emblème. Il est Burkinabè parce qu’une partie de ses idées vit en chacun de nous dans la lutte quotidienne que nous menons», avait clamé Thom Sank devant l’un des fils du Che, Camilo Guevara March. Et le sort a voulu qu’il le rejoigne dans l’au-delà, une semaine plus tard. Des proximités qui ont conduit les deux parties à célébrer les deux héros « Octobre : mois de gloire et de mémoire pour les peuples de Cuba et du Burkina Faso ».

 

Passé les allocutions et sous la direction de l’ambassadrice de Cuba au Burkina, Nadieska Navarro, l’assistance a visité, au pied de la statue du «Che Africain» et de ses 12 compagnons d’infortune, des photos de l’Argentin de naissance qui, au regard de ses mérites extraordinaires, avait obtenu la nationalité cubaine.  «Nous allons voir des photos qui montrent un peu la vie de Che Guevara aux montagnes orientales à Cuba. Vous constaterez que dans presque toutes ses photos, le Che porte un bonnet avec une étoile dessus. Il a été directeur de l’institut de la Réforme agraire, puis président de la Banque nationale, et par la suite ministre de l’Economie, ainsi que de l’Industrie», a-t-elle signifié en commentant, tour à tour, la dizaine de photos exposées.  Dans la foulée, Jean Hubert Bazié  a fait le même exercice ; celui-là même qui a été ministre de la Communication de Thomas Sankara, pour naturellement parler de la personne qu’il connaît le mieux. Thomas Sankara : sous le signe de l’amitié, a été le thème qu’il a choisi, en sélectionnant des photos sur l’enfance, l’adolescence, le passage au Prytanée militaire de Kadiogo, la vie familiale et politique de l’homme.   «Nous pensons que ces photos peuvent amener surtout les jeunes à être curieux, à comprendre aussi que Sankara, ce n’est pas qu’une idole, c’est aussi un idéal», a-t-il déclaré avant d’entamer la ronde.

 

L’exposition photo se poursuivra jusqu’au 31 octobre 2020 et une invite a été lancée aux élèves puis aux étudiants à venir se ressourcer. Au-delà de cette activité, il est prévu, le 13 octobre prochain, un pèlerinage des anciens «sur les traces de Sankara : à la découverte de l’histoire du CNEC», des conférences et l’inauguration de l’université Thomas Sankara, entre autres.

 

Aboubacar Dermé

 

Bela Nefertari Ouédraogo (Stagiaire)

 

Dernière modification lemardi, 13 octobre 2020 00:57

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