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33e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara : L’histoire a de ces surprises renversantes !

 

15 octobre 1987, 15 octobre 2020 : Voilà 33 ans que le capitaine Thomas Sankara, alors président du Conseil national de la révolution (CNR) et chef de l’Etat burkinabè, passait de vie à trépas, fauché par des balles assassines au siège du Conseil de l’entente ! Avec le leader de la révolution burkinabè, c’est douze autres personnes qui perdirent la vie ce jour fatidique.

 

 

33 ans après, il ne reste de la Révolution du 4-Août que des noms de places, de rues ou de monuments, l’hymne national, le drapeau du pays, des souvenirs, nostalgiques chez certains, et une procédure judiciaire qui n’en finit pas de traîner dans les dédales de la justice militaire.

 

 

 

 On retient aussi que durant ces 33 longues années, vaille que vaille, des politiques, des organisations de la société civile et des particuliers se sont investis avec abnégation pour garder allumer la flamme de l’idéal du président Thomas Sankara au Burkina et ailleurs dans le monde. Cet idéal de probité, de justice sociale et d’émancipation des peuples, les Sankaristes le portent en bandoulière, particulièrement chaque 15 octobre pour commémorer sa tragique disparition.

 

2020 ne fera pas exception à ces élégies à l’endroit du défunt président du CNR. Ainsi, depuis 72 heures se succèdent au Burkina des cérémonies où les hommages n’en finissent pas de saluer la mémoire du charismatique leader de la révolution burkinabè : inauguration de l’université Ouaga 2, désormais baptisée Université Thomas Sankara, marche de 33 jeunes devant le tribunal militaire à Ouagadougou, dépôt de gerbes au mémorial du mythique héros national par le président du Faso, projections de films documentaires  et on en oublie, les manifestations pour commémorer ce 33e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara.

 

Qui a dit que « les morts ne sont pas morts » ? Non ! La disparition d’un homme, surtout dans les circonstances tragiques qui ont entouré celle de Thomas Sankara, gomme les aspérités de sa vie, même chez les politiques qui ne sont pas exempts de tout reproche. « Nul ne peut régner innocemment », dixit Antoine de Saint-Just. Va donc pour la célébration du père de la Révolution du 4-Août sans amnésie sur les travers de son régime qui ont pu accélérer sa fin brutale, ni oubli de la propension fâcheuse de certains politiciens à faire de la récupération de tout et de rien.

 

En effet, le Burkina est dans une année électorale. La campagne pour les élections législatives et la présidentielle s’ouvre très bientôt, et c’est tout bénef pour des candidats d’associer à leurs activités l’image scintillante d’intégrité et d’engagement patriotique de Thomas Sankara. Mais jusqu’où ira cette opération de communication non sans hypocrisie des sankaristes de la 25e heure, eux qui se sont mis à l’école de l’icône de la révolution burkinabè après avoir été à celle de son tombeur, Blaise Compaoré, pendant plus de 20 ans ? L’histoire a de ces surprises renversantes !

 

Ainsi, 6 ans après la chute de Blaise Compaoré, 2020 pourrait bien être l’année de l’entrée de la victime emblématique de son coup d’Etat au panthéon de la mémoire collective. Non seulement elle a vu l’érection d’un mémorial en son nom, mais surtout, à en croire le dernier communiqué des avocats de ses ayants-droit, la tenue d’un procès sur son assassinat est pour bientôt. Pourvu que ces assises se tiennent enfin et contribuent véritablement à la réalisation du triptyque vérité-justice-réconciliation des Burkinabè.

 

 

Zéphirin Kpoda

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