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Africaine de travaux publics au Niger : 107 km de route scintillent sous le soleil de Tahoua

La joie était double dans la région de Tahoua au Niger le 21 octobre 2020. La première s’explique par l’inauguration de la route Bagaroua-Illela. La deuxième est celle de la venue parmi les siens, du premier des Nigériens, le natif de Dandaji, Mahamadou Issoufou, celui-là dont le village est traversé par la route. L’infrastructure longue de 107 km, d’un coût de plus de 73 milliards de francs CFA, a été réalisée par l’Africaine de travaux publics (ATP) de Mahamadi Savadogo, président de la Chambre de commerce du Burkina.

 

 

Quoi de plus naturel pour un peuple sahélien que de donner rendez-vous à ses hôtes sous le soleil ? Les tentes installées par le comité d’organisation n’y pourront rien, les invités à l’inauguration de la route Bagaroua-Illela devront faire avec les rayons brûlants du soleil. Mais visiblement tout le monde semble s’y accommoder surtout quand la personne attendue est un invité de marque. Quand la tête du cortège de l’enfant de Dandaji Mahamadou Issoufou se fait voir par la foule, l’atmosphère pour occuper une place permettant de voir le chef de l’Etat. Celui-ci va leur faciliter la tâche en faisant le tour complet de l’espace avant de regagner sa place. Après le chant de bienvenue, ayant rejoint sa place, le président de la République a suivi une séance de lutte, à ne pas confondre avec  le Sabre national de lutte traditionnelle dont la 41e édition a eu lieu le 5 janvier dernier.

 

Là, il s’agit d’une compétition organisée à l’occasion de l’inauguration de la route. La personne qui aurait été plus à l’aise en voyant les deux lutteurs, c’est certainement le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) à la présidentielle du 27  décembre, l’ancien ministre  de l’Intérieur, Muhamed Bazoum. Il y a trente ans quand ce dernier enseignait la philosophie au lycée de Tahoua à plus de 600 km au sud de Niamey, l’anonymat lui permettait de se glisser auprès des guerriers. Mais aujourd’hui, les choses ont changé, le professeur est devenu l’un des hommes forts de la République. 

 

Plus de 1200 emplois créés

 

A la veille de la cérémonie, la joie des usagers laissait entrevoir que cette route était tant attendue des populations. Et que le boulot abattu par ATP est apprécié. « C’est vraiment avec une grande joie que j’emprunte ces derniers jours cette voie. Je remercie les autorités, l’entreprise et tous ceux qui ont œuvré pour que cette route soit une réalité », a confié Moussa Abdoulaye, habitant du village d’Illéla. Au tracé principal de cette route de 107 km, il faut ajouter l’aménagement de la bretelle Illéla-Dandaji, longue de 17 km, celle de Dandani-Dangona,  longue de 10 km, des voiries et une rue pavée d’une distance de 15 km ainsi que des pistes rurales de 23 km. A ces réalisations s’ajoutent des travaux d’assainissement tels que des fossés et des ouvrages hydrauliques, des équipements de sécurité et d’éclairage public photovoltaïque. Au titre des mesures environnementales et sociales ce sont 10 forages hydrauliques qui ont été exécutés et mis à la disposition des populations, 10 600 arbres plantés au niveau des agglomérations traversées, des murs de clôture pour des écoles riveraines de la route, 6 logements et 1 bureau (bâtiment administratif), 137 ha de terres dégradées récupérées et 2 postes de sécurité.

 

 

Le projet réalisé par l’ATP, qui est une entreprise burkinabè, a créé plus de 1 200 emplois. Les experts du Pays des hommes intègres n’ont pas été avares dans le partage de connaissances. Les petites et moyennes entreprises du Niger qui évoluent dans le Bâtiment et les travaux publics (BTP) ont bénéficié d’un transfert de compétence. « C’est un grand héritage pour les techniciens du Niger », a affirmé Issa Moussa, ingénieur routier de la mission de contrôle avant de féliciter l’entreprise pour la qualité de l’infrastructure. « La route est de bonne qualité. Et comme je le dis, c’était en PPP (Partenariat public/privé), donc l’entreprise aura en charge l’entretien de l’ouvrage 4 ans après sa réception. Pour ainsi dire que la qualité est non seulement le souci de la mission de contrôle, mais encore plus de l’entreprise. Si l’ouvrage n’est pas de qualité, son entretien reviendra plus cher à l’entreprise. Il y va de l’intérêt de l’entreprise de s’assurer de la qualité de l’ouvrage ».

 

Financée à 70% par Coris Bank international

 

La réalisation de cette route s’inscrit dans le cadre du programme Renaissance acte 2 du président Mahamadou Issoufou. Elle a été financée à 70 % par Coris Bank international. Un financement facilité par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), qui en plus de sa cagnotte a mobilisé des banques commerciales locales, à savoir Bank Of Africa (BOA) Niger et Coris Bank International pour cofinancer le projet.  « Ce qui nous a motivés dans le financement de ce projet, c’est l’expertise de la société. Lorsque l’expertise est engagée dans la bonne réalisation des projets, nous sommes rassurés de pouvoir investir. Nous sommes heureux aujourd’hui de constater qu’après deux ans de travail, ce projet est une réalité. 107 kilomètres de routes avec de nombreux ouvrages ont été inaugurés par le chef de l’Etat, nous sommes très satisfaits de voir que ce chantier a connu son aboutissement », a déclaré le directeur général de Coris Bank international, Diakarya Ouattara.

La célérité de l’entreprise a permis de réceptionner le joyau 6 mois avant le délai contractuel. Un résultat que Mahamadi Savadogo dit Kadhafi, P-DG d’ATP, met à l’actif de la  BOAD et de Coris Bank international, elles qui n’ont pas rechigné à délier les cordons de la bourse pour le financement de la réalisation de la route. Comme tout projet, celui-là également, a été jalonné de difficultés, mais l’essentiel, selon le P-DG est l’aboutissement. « Le plus important pour nous était de finir vite et  bien la route. Et nous l’avons fait. Les difficultés sont aujourd’hui derrière nous », a-t-il affirmé. 

 

 

Le président de la République, Mahamadou Issoufou, avait à ses côtés, le président de l’Assemblée nationale du Niger, Ousseini Tinni, le ministre de l’Equipement, Kadi Abdoulaye, et l’homologue du dernier cité au Burkina Faso, Eric Bougouma. Selon le ministre des Infrastructures, le Burkina Faso partage la même vision de développement avec le Niger particulièrement en ce qui concerne le désenclavement interne et externe des deux pays. « Nous sommes fiers du choix porté sur une entreprise burkinabè pour exécuter ces travaux. Nous sommes fiers également de ce que les financements ont été rendus possibles par la mobilisation d’un groupe bancaire burkinabè. Il était de notre devoir de venir ici sans compter la distance et de manifester cette solidarité toute africaine entre nos deux pays », s’est-il réjoui.

Selon lui,  la vision du président nigérien mérite d’être saluée à sa juste valeur comme étant le témoignage d’un chef d’Etat engagé pour la cause de son peuple et engagé pour la démocratie. Pour le gouverneur de la région de Tahoua, Abdourahamane Moussa, le projet a permis l’électrification et la récupération de terres dans sa localité.

Tous ces mots de reconnaissance à l’entreprise ATP, selon son P-DG, force le groupe à poursuivre dans la rigueur son chemin du désenclavement de l’Afrique.

 

Akodia Ezékiel Ada

De retour de Tahoua au Niger

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