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Zèph prêt à négocier avec les terroristes mais…

 

Au 2e jour de sa campagne électorale, le candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC)  à la présidentielle s’est rendu dans la région de l’Est. Dans cette partie du pays, peinte en rouge par les chancelleries occidentales du fait de sa dangerosité sur le plan sécuritaire, Zèph a axé son intervention sur cet thème et  sur le tronçon Gounghin-Fada N’Gourma, qu’il a qualifié de « route de la honte ». Pour ce qui est des attaques terroristes, d’une manière générale, le porte-drapeau du parti du Lion se dit prêt à négocier avec les semeurs de troubles, mais prévient qu’il ne marchandera guère l’intégrité du territoire national, la laïcité de l’Etat et le système démocratique.

 

 

Pour un itinéraire connu sur le bout des doigts par les organisateurs, il n’était pas surprenant que des troncs d’arbre,  des murs et autres  servent de supports des posters du candidat de l’UPC. Les parades dans les artères de la ville à la rencontre de chefs coutumiers, d’imam et de prêtre finissent par rappeler la tenue du meeting de Zéphirin Diabré dans l’après-midi au stade municipal de la cité de Yendabli. L’enceinte avait commencé à recevoir du monde et vibrait au rythme des sonorités du terroir. Puis ce furent les allocutions. Parmi celles-ci, l’adresse d’Oscar Thiombiano, le représentant des jeunes, a  fait rugir les lionceaux. « UPC, victoire ! Zéphirin Diabré, à Kosyam ! », ont-ils scandé trois fois de suite. « Le rugissement que vous venez d’entendre est celui d’une jeunesse déterminée et engagée à vous porter jusqu’au parvis de Kosyam au soir du 22 novembre 2020. Son Excellence, nul besoin de vous énumérer les problèmes de la jeunesse burkinabè, mais elle en a marre de l’injustice, du chômage, de la corruption et de l’insécurité qu’elle vit au quotidien. Vu le manque de vision réaliste et de compétence du pouvoir MPP et  de ses alliés pour répondre favorablement aux aspirations de cette jeunesse, vous, Zéphirin Diabré, êtes son espoir. Vous êtes l’espoir de la jeunesse du Gulmu en particulier ; vous êtes l’homme de la situation, l’homme pour qui les questions du développement socio-économique et de la sécurité n’ont pas de secret au regard de votre parcours (économiste de formation, directeur adjoint du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), passage à AREVA) », a énuméré Oscar Thiombiano avant d’inviter les militants en général et singulièrement la jeunesse burkinabè à prendre le bon virage le moment venu.

 

Pour Zéphirin Diabré, qui n’a pas occulté la question de la formation de la jeunesse et de l’autonomisation des femmes, le plus pressant dans cette partie du pays, à son avis, c’est l’insécurité qui endeuille les familles au quotidien avec son lot de déplacés internes contraints d’abandonner leurs habitats, champs et commerces par instinct de survie. Rien que cette thématique est suffisante, à l’écouter, pour  motiver les habitants du Gulmu à opérer aussi le bon choix une fois dans l’isoloir. Et ce bon choix, c’est naturellement lui, dont le slogan de campagne est « Ensemble, sauvons le Faso ! ». Son approche dans ce sens est la suivante : « Que veulent finalement les gens qui tuent quotidiennement nos populations ? Qu’ils nous le disent une bonne fois pour toutes et qu’on en finisse. Le Burkina Faso doit avancer. L’UPC au pouvoir, nous enverrons des gens vers eux, parce que toute guerre finit par une discussion autour d’une table, par des négociations. Mais il y a des choses que je ne vais jamais accepter en tant que président du Faso : premièrement, notre pays, tel que nous l’ont légué nos aïeux, ne sera pas amputé d’un seul centimètre carré ; deuxièmement, il faut que tout le monde sache que notre pays est une République laïque où toutes les religions doivent pouvoir s’exprimer. Il n’y aura pas de domination d’une religion sur une autre ; troisièmement, nous sommes pour la démocratie, et dans le Burkina Faso de nos jours et celui de demain, c’est vous, les populations, qui devez choisir vos leaders et personne d’autre. S’ils sont d’accord pour ne pas remettre en cause ces préalables, nous pourrons discuter ».            

 

 L’autre élément non moins important qui donne le tournis aux populations de la zone, c’est l’impraticabilité du tronçon Gounghin-Fada N’Gourma, long d’une cinquantaine de kilomètres. Pour celui qui venait de l’emprunter avec son cortège, il s’agit d’une « route de la honte ». « Le pouvoir en place est là depuis ces cinq dernières années mais rien n’a été fait. Leur ministre fait comment pour se rendre dans sa localité, vient-il par hélico ou quoi ? Il ne s’occupe pas de sa région ou c’est le charbon fin qui l’intéresse ? Nous au pouvoir, cette route sera bitumée jusqu’à notre frontière avec le Niger. Elle sera un long…chemin tranquille », a promis Zéphirin Diabré.  

 

 

 

Aboubacar Dermé

 

Dernière modification lemercredi, 04 novembre 2020 21:42

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