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Vote du 22 novembre : L’opposition recense 10 types d’irrégularité

 

A la veille du vote, l’opposition politique s’était réunie à son siège pour dénoncer une fraude que concocterait le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Des allégations qu’avait balayées du revers de la main le MPP. Mais les problèmes organisationnels constatés le jour des élections ont conforté les opposants dans leur position. Ils ont de nouveau convoqué les hommes de médias le lundi 24 novembre 2020, le lendemain des élections. Le président du mois de la conférence des candidats signataires de l’accord politique de Ouagadougou, Tahirou Barry, candidat du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR), a révélé 10 irrégularités ayant entaché  le scrutin. A côté de lui pour la lecture de la déclaration, Zéphirin Diabré de l’UPC, Eddie Komboïgo du CDP, Kadré Désiré Ouédraogo du Mouvement Agir ensemble, Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF-RDA, Ablassé Ouédraogo de Le Faso autrement.  

 

 

 

 

Le samedi 21 novembre dernier, la Conférence des candidats signataires de l’accord politique de Ouagadougou a tenu une conférence de presse au cours de laquelle nous avons exprimé des préoccupations sur les conditions d’organisation des élections couplées présidentielle et législatives.

 

Ces présidentielle et législatives se sont tenues le 22 novembre 2020 ; comme prévu par le décret de convocation du corps électoral.

 

La Conférence des candidats saluent les FDS qui ont permis de sécuriser le processus électoral et le territoire national.

 

Malgré nos multiples mises en garde contre toute proclamation précipitée des résultats, ce lundi 23 novembre, peu après 13 heures, la CENI a commencé à annoncer les résultats de l’élection présidentielle, sur lesquels nous nous réservons le  droit de nous prononcer ultérieurement.

 

En revanche, nous nous prononçons d’ores et déjà sur l’organisation générale des scrutins, et à ce propos, nous exprimons toute notre consternation quant à la manière dont ces élections ont été organisées.

 

Contrairement aux dispositions du Code électoral qui prévoient une compilation manuelle des résultats au niveau des centres communaux de compilation, (CCCR), la CENI a procédé à l’annonce de résultats largement favorables à la majorité sortante sans avoir procédé à cette compilation manuelle.

 

De manière générale, les observateurs sont unanimes pour dire que la CENI a failli dans l’organisation administrative et pratique des élections du 22 novembre 2020, chose qui nous amène à émettre de très fortes réserves sur la sincérité et la crédibilité des résultats.

 

Entre autres faits constatés, nous pouvons relever :

 

• La modification, à la dernière minute, et de manière informelle, du nombre et de la cartographie des bureaux de vote retenus pour les élections. Il est avéré que des bureaux de vote prévus pour être ouverts sont restés fermés alors que d’autres bureaux qui ne devraient pas s’ouvrir pour raison d’insécurité ont été ouverts à la dernière minute sans une concertation préalable des acteurs politiques et sans le quitus du Conseil constitutionnel comme il se devait.

 

Or, la loi électorale prévoit en effet que tout changement à ce propos soit soumis préalablement au Conseil constitutionnel, ce qui n’a pas été le cas. L’opposition n’a tout naturellement donc pas pu participer à la surveillance des activités électorales dans ces bureaux de vote. Seule la CENI peut expliquer le pourquoi de ces changements. Tout cela a empêché de nombreux Burkinabè d’exercer leurs droits civiques.

 

• L’ouverture tardive et même la non-ouverture de plusieurs dizaines de bureaux sur l’ensemble du territoire national. Un bureau a ainsi pu ouvrir seulement à 17 heures à Ouaga pour fermer à 18 heures. Des milliers d’électeurs ont été ainsi empêchés d’accomplir leur devoir citoyen.

 

• Des électeurs détenteurs de cartes d’électeurs ont été refoulés des bureaux de vote du fait de l’absence de leurs noms sur les listes imprimées.

 

• L’absence ou le retard dans l’acheminement du matériel dont, entre autres, le procès-verbal, qui constitue un document essentiel de vote dans des bureaux de vote de plusieurs localités Or, l’acheminement de ces matériels devait avoir lieu plusieurs jours à l’avance pour être vérifié minutieusement.

 

• Les erreurs d’adresse dans l’acheminement des bulletins et du matériel de vote dans plusieurs localités ont entraîné des confusions et des retards qui n’ont pas permis à de nombreux électeurs d’exercer leur  droit citoyen.  

 

• Le transport non sécurisé d’urnes sur les motos, ce qui peut être une source de fraude dans le processus de compilation.

 

• Le non-affichage des listes des électeurs devant les bureaux de vote comme cela est prescrit par les textes.

 

• Le non-paraphe systématique des bulletins de vote par le président et un membre du bureau comme cela est prescrit par la loi électorale.

 

• La non-prise en charge des représentants des partis politiques dans les bureaux de vote contrairement aux dispositions de la loi électorale. Cela a occasionné des défections avec les conséquences que l’on sait.

 

• L’ensemble du processus a été fortement émaillé de fraudes

 

Le caractère massif de ces irrégularités et insuffisances interpelle  tous les acteurs habitués à un processus électoral mieux élaboré.

 

De ce qui précède, il est constant que la CENI n’a pas été à la hauteur de la mission de bonne organisation des élections qui est à sa charge, chose qui a été relevée expressément par plusieurs observateurs internationaux.

 

Cette mauvaise organisation comporte deux conséquences majeures :

 

• Elle pénalise les candidats de l’opposition, le pouvoir ayant toujours la possibilité de se réajuster par rapport à la situation.

 

• Elle jette un discrédit sur les résultats des scrutins dont la CENI a commencé l’annonce.

 

En tout état de cause, les signataires de l’Accord politique de l’opposition n’accepteront pas des résultats entachés d’irrégularités et qui ne reflètent pas la volonté du peuple burkinabè.

 

 

 

 

 

Fait à Ouagadougou, le 23 novembre 2020

 

 

 

Les candidats signataires de l’APO

 

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