Ghana : La Black star de la démocratie africaine
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Is mass said for John Dramani Mahama? La messe est-elle dite pour John Dramani Mahama, pour rester collé à la langue de Molière ? Hier mardi 8 décembre 2020 en début de soirée, tout semblait indiquer que l’on s’acheminait vers une réélection du candidat du New patrioctic party (NPP), Nana Akufo-Addo. Sur 91% des bureaux de vote qui avaient déjà livré leurs verdicts, le président sortant arrivait en tête avec près de 52% des suffrages exprimés contre 46% pour son challenger, John Dramani Mahama.
Avec une telle avance sur un si important nombre de bulletins dépouillés, on se demande si l’actuel locataire de « the Flagstaff House » peut encore être privé d’un second bail.
La réponse est peut-être même déjà connue puisque la Commission électorale avait promis les résultats provisoires 24 heures après le déroulement du scrutin avec un potentiel de dix-sept millions d’électeurs.
Si cette échéance est effectivement tenue, ce sera un point de plus pour cette démocratie ghanéenne qui n’en finit pas d’administrer de belles leçons à une bonne partie de pays africains, notamment ceux de la sous-région ouest-africaine et même en dehors du continent noir.
Ailleurs en effet, avec souvent moins d’électeurs, il faut attendre des jours, voire des semaines, pour connaître le verdict des urnes, un suspense intenable qui laisse parfois libre cours à toutes sortes de suspicions, amenant donc certains candidats à s’autoproclamer vainqueur.
Force est cependant de reconnaître que l’Afrique n’a pas le monopole de ces contestations électorales, quand on voit comment Donald Trump, le mauvais perdant de la Maison-Blanche, continue de s’agiter plus d’un mois après la présidentielle américaine contre la victoire pourtant incontestable de Joe Biden.
Cette performance dans le délai de proclamation des résultats montre, si besoin était encore, que la machine électorale est bien huilée autant que l’électorat est bien rompu à l’exercice démocratique, comme l’atteste le bon déroulement du vote. Comme quoi, le pays de Kwame Nkrumah n’a plus rien à envier aux démocraties majeures.
Si seulement de nombreux Etats et présidents africains pouvaient, en toute humilité, aller à l’école ghanéenne, le continent ferait un pas de géant dans son long et pénible cheminement démocratique.
Hélas, dans la plupart des cas, on a toujours affaire à des présidents-fondateurs qui charcutent selon leur bon vouloir les Constitutions pour s’éterniser au pouvoir, disqualifiant arbitrairement des adversaires politiques quand, comble du ridicule, ils ne s’inventent pas de nouveaux actes de naissance pour échapper à la limite d’âge et jouer les prolongations.
Autant dire que dans un tel océan de forfaitures généralisées, le phare démocratique d’Accra est encore plus éclatant que jamais.
Mais il faut espérer que le perdant saura reconnaître sa défaite comme il en a toujours été ainsi afin de ne pas gâcher à la dernière minute un si beau jeu qui fait la fierté de toute l’Afrique. Et tout porte à croire qu’il en sera ainsi puisque les deux principaux candidats, sur les douze en lice, ont signé un Pacte de paix où ils s’engagent à respecter le choix du peuple.
Ainsi donc, à l’image de l’équipe nationale, les Black stars, qui ont brillé de mille feux sur le football africain, la classe politique ghanéenne en fait autant sur le continent et mérite plus que jamais le titre de Black star de la démocratie africaine.
Alain Saint Robespierre
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