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Disparition de Soumaïla Cissé : Cruauté du destin !

Au lendemain de sa libération par ses ravisseurs suite à des négociations dont les conditionnalités ont fait des gorges chaudes dans de nombreux cercles, (notamment sur la monnaie d’échange qu’est l’élargissement de nombreux  djihadistes et l’étendue de la rançon), une vive discussion s’était engagée au sein de notre rédaction entre ceux qui pensaient que Soumaïla Cissé, puisque c’est de lui qu’il s’agit,  était désormais politiquement mort et ceux qui réfutaient cette thèse, estimant que c’était plutôt l’occasion pour lui de rebondir.

 

 

 

Il était loin dans l’esprit des membres de l’agora que nous étions que le pire était à venir : la disparition physique de celui qui venait de sortir des griffes d’hommes armés. C’est en effet avec stupeur que l’on a appris vendredi dernier la mort, à 71 ans, du chef de file de l’opposition malienne. Décidément, cette année, la patrie de Soudjata a perdu d’illustres fils. L’ont en effet précédé deux anciens présidents que sont Moussa Traoré (15 septembre) et Amadou Toumani Touré (10 novembre).

 

Si l’omerta a prévalu pour ce qui concerne les circonstances de la disparition de ces deux anciens chefs d’Etat, il n’en a pas été de même pour le président de l’URD (Union pour la République et la Démocratie), qui, a-t-on officialisé, est mort du covid 19. Allez-y comprendre ! Si on ajoute à cette disparition celles d’autres victimes de ce mal, qui a repris du poil de la bête au Mali et presque partout ailleurs dans le monde, le rageant constat s’impose : décidément, cette maladie a emporté bien d’illustres personnalités africaines. L’on peut citer, entre autres, Manu Dibango (24 mars 2020), Mahmoud Jibril (ancien président de la transition libyenne, le 5 avril 2020), Pape Diouf (31 mars 2020) ou le chanteur congolais Aurlus Mabélé (19 mars 2020).

 

Pour ce qui concerne le Mali, cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un ancien président, mais il n’en est pas moins illustre que ceux qui l’ont précédé dans l’au-delà. C’est vraiment la cruauté du destin pour celui qui a recouvré la liberté seulement en octobre dernier. Et beaucoup pariaient sur l’enfant terrible de Nianfunké pour les prochaines élections.  

En effet, au sein de l’opposition, c’est lui qui s’imposait par son envergure politique et professionnelle. Trois fois candidat à la présidentielle et ancien ministre des Finances de son pays, il a été président de la Commission de l’UEMOA de 2004 à 2011. Son décès intervenant tout aussi à un moment où le Mali a mal à sa gouvernance, à travers une transition qui peine à décoller et des putschistes qui rusent pour se maintenir au pouvoir. Il attendait donc son heure. Malheureusement, ce n’est pas la bonne qui s’est affichée sur l’écran de sa vie.

 

Issa K. Barry

Dernière modification lelundi, 28 décembre 2020 23:01

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