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Covid 19: Ennemi public numéro 1

S’il fallait décrire l’ennemi public numéro 1 de cette année 2020, on dirait qu’il est microscopique, d’origine animale, bedonnant et affublé d’une redoutable couronne. Vous l’aurez aisément deviné, ce serait sans nul doute le coronavirus. Depuis son apparition en novembre 2019, ce minuscule agent infectieux ne cesse d’imposer son tempo à la planète tout entière.

Ce qui avait commencé comme une épidémie de grippe saisonnière a vite quitté son berceau asiatique pour se répandre en Europe, aux Amériques, en Afrique et en Océanie, prenant même de court les experts de l’OMS. Et voilà donc la terre entière prise dans l’étau viral, qui a fait plus de 82 millions de malades et près de 2 millions de morts.

Face à la propagation fulgurante du mal de l’année, chaque Etat y est allé de ses mesures préventives : port du masque, distanciation sociale, interdiction des regroupements, restriction des déplacements, couvre-feu, confinement, etc. Mais il en fallait plus pour faire reculer les chiffres de la pandémie, qui n’a cessé de gagner du terrain, ajoutant à son cortège de malheurs les affres d’une crise économique et sociale autrement plus sévère. Parmi les premières victimes, le tourisme et les transports, le commerce, les loisirs, très fortement impactés par les restrictions sanitaires. Ainsi, des millions de travailleurs à travers le monde se sont retrouvés au chômage, et bon nombre d’entre eux ont plongé dans l’océan des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté.

Alors que le reste du monde semble impuissant face au covid 19, l’Afrique, malgré la faiblesse de son système sanitaire, fait preuve d’une certaine résilience, déjouant les prévisions catastrophistes de l’OMS qui, à juste raison, y redoutait un désastre sanitaire ; car exception faite de l’Afrique du Sud et du Maghreb, le reste du continent n’a pas enregistré les niveaux de contamination tant redoutés.

Chez nous au Burkina Faso, depuis l’enregistrement officiel du patient zéro le 9 mars 2020, l’évolution de la maladie a connu deux grandes étapes : une première vague marquée par une évolution lente du fléau, ce qui n’a pas empêché le gouvernement, à l’instar de tous les autres, de vite élaborer un plan de riposte ; fermeture des marchés et yaars de la capitale, couvre-feu, quarantaine des grandes villes, fermeture des écoles et lieux de culte…

Mais une chose est de prendre des mesures strictes, une autre est de veiller à leur application. Et c’est là que le bât blesse. L’incivisme endémique, le manque d’autorité de l’Etat l’ignorance ainsi que cette perception que beaucoup d’Africains peuvent avoir d’une maladie de riches et de puissants comme ses célèbres victimes qu’auront été Manu Dibango, Pape Diouf, Pierre Nkurunziza ou Soumaïla Cissé. Autant de facteurs qui ont vite fait le lit d’un relâchement général, même chez ceux qui devraient par leur comportement quotidien donner l’exemple. Conséquence de cette démission collective : depuis fin novembre, le pays a enregistré une seconde vague avec une flambée des chiffres de la contamination. Il faut saluer l’effort constant du personnel soignant, actuellement en première ligne dans cette guerre sanitaire, mais aussi déplorer les dysfonctionnements des structures en charge des diagnostics comme révélé dans notre édition du 29 décembre 2020.

Face à cette nouvelle donne, le gouvernement a annoncé que de nouvelles mesures n’étaient pas à l’ordre du jour, comptant seulement sur l’hypothétique civisme des Burkinabè. Certes, des vaccins viennent d’être homologués et sont même inoculés dans certains pays d’Europe, d’Amérique et d’Asie. Mais en attendant leur tropicalisation, seul le respect des mesures barrières et une discipline collective constituent les meilleurs remparts contre la propagation du virus.

H. Marie Ouédraogo

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