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Frappes Barkhane à Douentza : Noces ensanglantées ou neutralisation de terroristes ?

 

Que s’est-il réellement passé dimanche 3 janvier 2021 à Douentza au centre du Mali ?

 

Ce qui est sûr, il y a eu des frappes de la Force Barkhane, effectuées par des Mirages 2000.

 

 

Ce qui est sûr également, une vingtaine de personnes ont été tuées au cours de ce raid.

 

Pour le reste, la version de l’armée française d’un côté, et celle des populations locales de l’autre, soutenue par certaines associations, comme Tabital Pulaaka, divergent, pour ne pas dire qu’elles sont diamétralement opposées, sur la nature des cibles.

 

Pour Barkhane, en effet, il s’agirait ni plus ni moins que de terroristes tués après des recoupements d’informations, notamment des renseignements recueillis par un drone Reaper complétés par l’envoi au sol de commandos pour bien s’assurer de l’identité du groupe visé. « Les ciblages sont rodés, maîtrisés et aucune erreur n’est possible », soutient, sans sourciller, l’état-major général des armées à Paris qui dément toute participation d’hélicoptères à cette opération, contrairement ce qu’avancent certains habitants de la localité.

 

Pourtant, si l’on en croit ce que prétendent d’autres sources, le ciel est plutôt subitement tombé sur la tête de gens réunis à l’occasion d’un mariage.

 

Qui dit vrai dans cette histoire ?

 

Comme c’est toujours le cas en pareille circonstance, hier il était encore difficile de faire le tri entre l’info et l’intox, de démêler la vérité des petits arrangements avec la réalité.

 

S’agit-il d’une bavure, comme il en arrive parfois dans ce genre d’opération militaire, que l’armée française voudrait grossièrement maquiller  ou plutôt d’une tentative de manipulation de l’opinion menée par les djihadistes eux-mêmes, passés maîtres dans l’art de la désinformation et des fake news ?     

 

 Allez savoir !

 

Il faut dire que dans cette guerre asymétrique qui a cours dans le Sahélistan depuis une dizaine d’années et où la perfidie est souvent érigée en art martial, difficile de distinguer sous la gandoura un djihadiste d’un paisible citoyen.

 

Quoi qu’il en soit, cette affaire ne va pas arranger l’image de la France et de Barkhane, encore moins les relations de celle-ci avec les populations civiles dont la collaboration est nécessaire à la traque de la vermine terroriste.

 

Cette polémique intervient au moment où depuis de longues années le sentiment antifrançais ne cesse de s’étendre, que ce soit au Mali, au Burkina Faso ou au Niger, au grand dam d’Emmanuel Macron qui avait, il y a une année de cela lors du Sommet de Pau, enjoint à ses homologues du G5 Sahel de faire taire toutes ces voix discordantes qui appellent au départ de l’armée française du Sahel.

 

Alain Saint Robespierre

 

Dernière modification lemercredi, 06 janvier 2021 20:17

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