Logo
Imprimer cette page

Terrorisme au Niger : Un nouveau président averti en vaut...

 

On pourrait presque croire que ce sont  autant de messages en lettres de sang adressés au nouveau président élu du Niger, Mohamed Bazoum.

 

 

Déjà le 21 février 2021, lors du second tour de la présidentielle, 7 agents électoraux étaient tués dans la région de Tillabery après que le véhicule qui les transportait a sauté sur un engin explosif improvisé dans le village de Dargol.

 

Un mois exactement plus tard, le dimanche 21 février, alors que la Cour constitutionnelle confirmait définitivement l’élection du candidat du PNDS Tarayya avec 55,66% des suffrages valides exprimés, c’est la région de Tahoua qui a été le théâtre d’un véritable massacre de civils par des terroristes qui ont attaqué trois villages aux confins de la frontière malienne. Des dizaines d’hommes armés, sur des motos, ont pris pour cibles des campements nomades à Intazayene, Woursanat et  Bakorat.

 

Le bilan effroyable, mais encore provisoire, donné par le gouvernement nigérien faisait état hier de 137 morts, parmi lesquels des pasteurs qui abreuvaient leurs animaux dans des points d’eau, des femmes et des enfants.

 

Il faut dire que cette zone de Tillia, particulièrement désertique, semble isolée du reste du pays,  comme tant d’autres localités de ce vaste territoire de 1,2 million de km2. Une immensité qui rend encore plus complexe et difficile la lutte contre le terrorisme avec notamment l’absence de routes carrossables qui limite l’intervention des forces de défense et de sécurité, sans oublier l’inexistence de l’Etat qui en fait pratiquement des no man's land.

 

Coup sur coup donc le Niger a été gravement endeuillé en l’espace d’une semaine, puisqu’avant Tahoua, la région de Tillabery  était de nouveau, encore et toujours, dans la ligne de mire des groupes armés qui font la pluie et le beau temps dans ce triangle de la mort qu’est devenue au fil des années la zone dite des «Trois frontières» que se partagent le Niger, le Burkina et le Mali.

 

Là également ce sont de paisibles citoyens qui revenaient du marché de Banibango qui ont été froidement liquidés par ses hordes sauvages sans foi ni loi, faisant une soixantaine de morts.

 

C’est donc désormais par dizaines que les civils tombent à chaque coup, victimes de la furie meurtrière d’une engence qui s’en prend aux citoyens à mains nues.

 

Si ça se trouve, c’est une stratégie pour vider les villages de leurs habitants et prendre possession de ces dunes dont la couleur est passée depuis longtemps du rose et du blanc laiteux au rouge sang.

 

Alors donc qu’il prête serment en principe le 2 avril prochain, Mohamed Bazoum sait à quoi s’en tenir. Encore qu’il n’eut vraiment pas besoin  de ces signaux alarmants pour prendre toute la mesure de la tâche titanesque qui l’attend, lui qui a été ministre de l’Intérieur pendant presque 5 ans et en est, de ce fait, suffisamment bien averti. N’a-t-il pas lui-même déclaré dans son premier discours après la proclamation des résultats provisoires que la sécurité serait la priorité de son action présidentielle? Restera maintenant à passer des mots aux actes pour que la peur change définitivement de camp.

 

 

 

Hugues Richard Sama

 

 

 

Dernière modification lemardi, 23 mars 2021 23:32

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

© 2011-2014 - Observateur Paalga - Tous droits réservés I Conception: CVP Sarl.