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100 jours Mohamed Bazoum : «Je suis le même, je n’ai pas changé»

 

 

 

A.K est maître d’hôtel dans un établissement de Niamey. Mohamed Bazoum , ce n’était pas vraiment sa tasse de thé. Comme lui, M.Y., juriste,  ou M.T., qui travaille dans une ONG, n’ont pas voté le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) lors de la présidentielle qui l’a porté au pouvoir. Trois mois pourtant, après la prestation de serment du dixième président du Niger indépendant, ils disent être  conquis par lui,  à l’image de nombreux autres Nigériens, y compris dans les rangs de ses opposants politiques,  qui ont remisé au placard leurs aprioris négatifs. Pour eux, les prémices du quinquennat augurent de bonnes récoltes d’ici cinq ans, et ce que ses compatriotes espèrent, c’est que les fruits tiennent la promesse des fleurs.Quelques actes forts auront suffi à les séduire : gouvernement réduit de 33 membres (contre 47 dans le dernier de Mahamadou Issoufou), suppression de postes de conseillers à la présidence avec rang de ministre, suppression des  directeurs de cabinet dans les ministères, arrestation d’un gros rat de la présidence qui aurait dissipé quelque 8 milliards de francs CFA, allègement du jalonnement sécuritaire lors de ses déplacements à l’intérieur  au grand bonheur des usagers de la route. Mais le grand coup de MB aura été l’installation réussie des personnes déplacées dans la région de Diffa parce que le rapport de force avec Boko Haram s’est sensiblement inversé. A la faveur de ses 100 premiers jours à la tête de l’Etat qui tombaient le lundi 12 juillet 2021, le nouveau locataire du palais présidentiel a reçu  la veille à sa résidence des journalistes burkinabè de Wakatséra, d’Aujourd’hui au Faso et de L’Observateur Paalga. En toute décontraction, il a abordé avec Morin Yamongbé, Dieudonné Zoungrana et Ousséni Ilboudo ses premiers pas dans la fonction marqués notamment par le dossier brûlant qu’il a trouvé sur son bureau en arrivant : la lutte contre le terrorisme. 

  

 

 

 

Excellence, comment vous vous sentez 100 jours après votre investiture dans vos habits de nouveau président de la République du Niger ? 

 

 

 

Je me sens plutôt moi-même…

 

 

 

C’est-à-dire ?

 

 

 

 En vérité, je ne suis pas quelqu'un qui ignore l'Etat, je savais ce qu'il y avait à faire, et ma fonction de président m'a confirmé à peu près ce que je savais. 

 

 

 

Dites-nous, votre dressing code vous impose-t-il le costume de l’Occident quand vous y allez comme ce fut le cas récemment à Paris?

 

 

 

Oh ! Je préfère  m'habiller comme les Occidentaux quand je suis chez eux. C' est mieux à mon avis. 

 

 

 

Le dossier le plus brûlant que vous avez trouvé en arrivant sur votre bureau présidentiel,  c’est bien sûr le terrorisme ; où en êtes-vous avec votre plan de riposte ? 

 

 

 

Il n'y a pas de doute, le terrorisme gagne du terrain en Afrique de l'Ouest. Il est même en train de s'étendre pour affecter les zones jusque-là épargnées. Il s’est en particulier très étendu au Mali.  Ici au Niger, la situation ne s'est pas dégradée. Nous avons contenu le phénomène, certainement que nous avons un bien meilleur rapport de force aujourd'hui qu'il y a de cela 3 mois grâce à Dieu. Ce que je sais, c'est que dans le lit du Lac Tchad, le mouvement terroriste Boko Haram et son avatar l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP en anglais) ont moins de capacité à nous faire mal qu’au mois d’avril.

 

 

 

Qu'avez-vous bien pu faire en 3 mois déjà pour parvenir à ce résultat ? 

 

 

 

C'est tout simplement l'aboutissement d'un travail qui avait été fait antérieurement. Nous avons un dispositif aérien qui est devenu complètement fonctionnel à Diffa. Cela a changé considérablement le rapport de force. Sur Tillabéri, nous avons également un dispositif qui s'est beaucoup affirmé à force d'expériences. Et cette tendance à l'amélioration a atteint un point où nous sommes dans une position plus favorable. Puis, nous avons eu une opération bien coordonnée avec Barkhane sur Tillabéri qui a été très profitable à nos forces armées et désastreuse pour l'ennemi. Nous avons eu aussi récemment une bonne coopération avec les forces burkinabè. Cette opération « Tanli » aussi a donné de bons résultats. 

 

On pourrait croire qu'il s'agit de victoires conjoncturelles et que nous avons été seulement portés par  des épisodes heureux, mais moi j'ai la conviction qu'à l'Est, c'est le rapport de force lui-même qui a changé, qui s’est inversé en notre faveur, et c'est la même chose du côté de la frontière du Mali et de celle du Burkina Faso. 

 

L'autre fait majeur depuis que vous êtes là, c’est la réinstallation des populations déplacées dans la région de Diffa. Quelle garantie avez-vous que ce retour sera définitif parce que toutes les conditions sécuritaires auront été réunies? 

 

 

 

C'est à partir de l'appréciation très fine que j'ai faite  des rapports de force que j'ai décidé que les populations doivent retourner chez elles et elles n'en demandaient pas plus ;  elles ont été enthousiastes et ont répondu favorablement.

 

En vérité,  Boko Haram a intérêt que les populations quittent leurs terroirs pour les accaparer afin de développer son économie criminelle . Les intérêts des populations qui veulent  vivre paisiblement  de leurs activités économiques ne sont pas compatibles avec les intérêts de Boko Haram. C'est pourquoi, il faut faire en sorte que les populations retournent dans leurs terroirs. Et si elles se livrent  à leurs activités, elles deviennent un grand allié de nos forces de sécurité intérieure et de nos forces de défense. Nous nous appuierons mieux sur les populations en matière de renseignements si elles sont sur place que si elles sont absentes. Nous aurons des renseignements beaucoup plus facilement si elles sont sur place. C’est pourquoi elles sont l’ennemi des terroristes, ils n ‘en veulent pas dans les régions qu’ils veulent occuper de façon exclusive. Donc, l'un des instruments de notre combat, c'est le retour des populations et le fait qu'elles s'adonnent à leurs activités. 

 

 

 

En dehors de Boko Haram à Diffa, on sent qu'il y a une lutte acharnée des forces nigériennes à Tillabéri dans la zone dite des trois frontières. Quelle est la motivation de cette concentration sur Tillabéri ? 

 

 

 

C'est parce que nous sommes régulièrement agressés sur ce front. Les bases de l'Etat islamique dans le Grand Sahara sont dans les régions de Ménaka et de Gao au Mali. C'est entre ces deux régions précisément que vous avez l'épicentre de l'EIGS, proche de notre frontière du côté de Tillabéri. Et c'est là que nous sommes le plus agressés par notre adversaire le plus aguerri et le plus redoutable. Du côté du Burkina Faso, nous avons  surtout des bases qui se réclament du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) qui sont le prolongement de ce que fait Hamadou Kouffa au Mali, relayé par ses chefs au Burkina Faso. Ce mouvement-là  nous paraît moins organisé, moins structuré, moins aguerri que celui de la région de Ménaka. C'est un ennemi plus faible, le combattre est beaucoup plus facile que de combattre l’EIGS du côté de Ménaka.

 

La connaissance pointue que vous avez du Niger dans ses moindres recoins ne participe –t-elle pas  aux résultats encourageants que vous avez déjà obtenus en matière de lutte contre le terrorisme?

 

 

 

Je n'en sais rien. Je pense que c'est davantage l'affaire des hommes sur le terrain que des dirigeants. Honnêtement en 3 mois, je ne me suis pas présenté avec une baguette magique pour que les choses changent en un clin d’œil. Ce serait présomptueux. . Cela dit, c’est vrai que je connais très bien le Niger, et cette connaissance me confère une certaine aptitude à diriger ce pays. 

 

 

 

Vous avez fait un tour à Diffa avant d'aller à Paris  et pour certains analystes, si jonction de califat il devait y avoir, ce serait de ce côté-ci. Est-ce pour cela qu’à la faveur de votre récent séjour parisien,  la France vous a choisi comme le superviseur de la zone, comme l'as de cœur de Macron dans le Sahel? 

 

 

 

Non ! Moi, quand j'entends des journalistes qui disent qu'il peut y avoir jonction, c'est parce qu'ils ignorent la géographie des lieux. Entre les bases de BoKo Haram dans l'Etat de Borno au Nigeria et la forêt où sévit le banditisme dans les États de Zamfara et de Katsina, il y a les Etats de Kanu,  de Jigawa, il y a l'Etat de Yobe  dont la géographie est totalement différente. C'est un espace très dégagé où  il n'y a pas de montagne,  il n'y a pas de forêt, il n'y a pas de base possible pour des organisations terroristes. Mais les journalistes que vous êtes et certains analystes qui sont loin peuvent se permettre beaucoup de choses et spéculer, se faire passer pour des connaisseurs de ces questions-là. Il n'y aura jamais de jonction entre eux parce que tout simplement il n'y aura jamais de continuum géographique susceptible de permettre que cette jonction ait lieu, et nous, nous n'avons  jamais envisagé une telle situation. 

 

 

 

Seriez-vous prêt à  redire dans les mêmes termes vos propos qui ont suscité la polémique sur le G5 Sahel et ce que vous attendez de la France si c'était à redire ? 

 

 

 

Mais je l'ai dit publiquement non ?  Je lis la presse et je connais les griefs qui sont faits à la France par une certaine opinion des Africains. Moi je n'ai pas de lien  particulier avec la France, mais je ne reprocherai jamais à la France de ne pas assez nous défendre, parce que je n'attends pas de la France qu'elle nous défende. Moi je veux me défendre moi-même, et tout ce que je peux souhaiter de la France aujourd'hui, compte tenu de mes lacunes sur certains aspects des exigences dans les combats, c’est qu'elle me complète ou que les États-Unis me complètent. Moi je veux que les Nations unies  financent la Force du G5 Sahel et donnent des équipements aux armées du Burkina Faso,  du Mali et du Niger pour faire ce combat.

 

L'ONU, c'est notre maison commune . C'est pourquoi nous demandons de mettre la force du G5 Sahel sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies. Mais les pays qui ne sont pas notre maison comme l’ONU l’est, nous ne pouvons pas leur demander des choses comme si nous avions des droits sur eux. Nous avons une coopération dont les termes sont définis et peuvent être très clairs. Et cette coopération,  en tout cas nous au Niger, nous la concevons comme une coopération où la France ou tout autre État ami qui voudrait nous aider dans ce combat nous aide là où nous avons des lacunes. Mais nous ne devons pas amener des troupes au sol et leur dire :  "Allez  vous battre contre l'ennemi".

 

 

 

Parce que la sécurité d'un pays  est d’abord est un domaine de souveraineté qui ne devrait pas être sous-traité? 

 

 

 

Voilà ! L'idéal eût du reste été de ne recourir à personne. Mais nous sommes dans un état aujourd’hui où,  objectivement, nous avons besoin du secours de nos partenaires.  Et nous n'avons aucun complexe à demander aux États-Unis,  à la France et à d'autres amis éventuellement de former nos armées, de nous donner des équipements et, le cas échéant, d'opérer avec nous au moyen des équipements technologiques qu'ils possèdent et que nous n’avons pas ou d’utiliser leur aviation, que nous n'avons pas pour le moment. Mais nous faisons un travail acharné pour acquérir tous ces moyens. Et le jour où nous les aurons acquis,  nous n'aurons plus besoin d'eux. Et ils n'auront aucune raison de rester sur nos différents territoires. 

 

 

 

Monsieur le président,  restons  sur votre séjour récent en France. Votre déclaration sur le Mali a plutôt irrité les autorités maliennes qui ont  convoqué votre ambassadeur à Bamako. On connaît votre franc-parler légendaire, mais dans votre situation de chef de l'Etat, cela ne risque-t-il  pas de vous jouer de vilains tours diplomatiques,  notamment avec vos voisins dont vous avez pourtant besoin dans cette lutte ? 

 

 

 

Écoutez ! Les Maliens sont des frères,  ils me connaissent et savent combien je les ai souvent défendus. Je me souviens que, lorsque j'étais ministre des Affaires étrangères, partout où j'allais, s'il y avait un Malien dans la salle, il venait me voir pour me remercier et cela a duré quatre ans. Jusqu'ici je reçois beaucoup de messages de sympathie des Maliens parce qu'ils savent que moi je suis un ami sincère du Mali, car personne n'a combattu la volonté de sécession de certains Maliens plus que le président Issoufou Mahamadou et moi-même du temps où j’étais chef de la diplomatie nigérienne. Qu’est-ce que j’ai dit ? Que la CEDEAO a condamné un coup d'Etat classique conformément aux dispositions du protocole relatif à la bonne gouvernance et à la démocratie.

 

 Au demeurant, je me souviens d’une chose lorsque le président Mahamane Ousmane avait été renversé par le général Ibrahim  Barré-Maïnassara alors que moi j'étais ministre des Affaires étrangères du gouvernement de cohabitation. Le général Barré m'avait maintenu dans ma fonction sur la base des promesses qu'il va organiser des élections lorsqu'il aura changé la constitution qui avait été identifiée comme étant la base des problèmes de cohabitation que nous avons eus. Et à la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Francophonie qui a eu lieu à la fin du mois de février 1996 quelques semaines après le coup d'Etat, le ministre malien des Affaires étrangères Dioncounda Traoré avait exigé que je sois exclu de la réunion qui se tenait à Bordeaux. Nous avons difficilement négocié le principe qu'on nous laisse parler. Et c’est seulement lorsqu'on m'a écouté qu'on a trouvé des circonstances atténuantes pour nous permettre de participer à  la réunion. Le président Alpha Oumar Konaré avait d’ailleurs fait beaucoup de déclarations contre le putsch de Barré. Ensuite, ils sont devenus de grands amis. 

 

Et lorsque Barré  a été renversé par le commandant Daouda Mallam Wanké, le président Alpha Oumar Konaré avait exigé que le Niger soit exclu de l'OUA, et cela a été fait. Le gouvernement nigérien n'avait jamais convoqué l' ambassadeur du Mali parce que tout simplement nous pensions qu'ils étaient dans leur rôle de frères de faire ce genre de remarques. En tout cas, au Niger par deux fois, deux chefs de l'Etat du Mali et les ministres des Affaires étrangères de ce même pays se sont répandus dans des déclarations après des coups d'État,  rappelant des principes sur lesquels les gouvernements nigériens concernés n'avaient rien eu à redire . Les Namibiens ou les Botswanais n'avaient jamais rien dit, car ils sont loin et ça ne les intéressait pas. Si je dis ces choses, c'est parce que je suis un frère du Mali. Si ça s’était passé dans un pays lointain,  vous pouvez me faire confiance,  je n'aurais eu aucune raison de dire cela.

 

Rappelez-vous,  le jour où Ghislain Dupont et Claude Verlon de RFI ont été tués à Kidal,  j'avais  déclaré que la France  faisait les frais de ses inconséquences. D’avoir osé dire cela alors que j’étais ministre des Affaires étrangères  m'a attiré beaucoup de sympathie des Maliens .  Je suis le même, je n'ai pas changé. C'est la même personne avec la même franchise qui avait dénoncé la France ce jour-là qui dénonce des choses au Mali aujourd'hui. Et je suis sûr que de la même manière que la majorité des Maliens avaient apprécié les choses que j'avais dénoncées contre la France, de même une majorité de Maliens apprécie ce que je dénonce aujourd'hui. Je l'ai dit parce que c'est le Mali, ce sont mes frères .Comme on dit, « qui aime bien châtie bien ». 

 

 

 

Modernisation de l'administration, lutte contre la corruption, opération mains propres, suppression de certains avantages, le train emprunté à Paris … autant d'actes qui se rapprochent des comportements d'un Thomas Sankara.  Bazoum est-il  sankariste ? 

 

 

 

Non, Bazoum était  sankariste quand Sankara était vivant parce que moi j'étais un révolutionnaire et j'avais 25 ans quand il mourait. J’avais d’ailleurs  créé un parti politique marxiste-léniniste clandestin le 3 août 1983 à Ouagadougou…

 

 

 

Vous étiez donc à Ouaga la veille du 4-Août ?

 

 

 

Oui, à Zoghona. J'étais donc sankariste à l’époque, mais c’est parce que Sankara était jeune qu’il était sankariste. S’il avait eu l’âge que j’ai aujourd’hui ,il ne serait pas sankariste. Il aurait été Sankara mais pas sankariste au sens  retenu par l’histoire. On ne peut pas être sankariste à 62 ans, ne serait-ce que dans le tempérament, la fougue.

 

 

 

Pendant la campagne, l'un de vos chevaux de bataille, c'était l'éducation, notamment celle des jeunes filles. En 100 jours quel acte fondateur avez-vous posé pour le renouveau de l'école nigérienne ? 

 

 

 

Je n'ai pas posé d'acte fondateur, nous sommes en train d'élaborer tous les textes législatifs et réglementaires qui vont constituer la base et le cadre des changements qui auront un impact durable sur ce que sera notre système éducatif. 

 

 

 

Et pour le problème de l'employabilité, avez-vous tracé quelques sillons en 100 jours pour l'emploi des jeunes ?

 

 

 

Honnêtement dans le contexte de rareté de nos ressources,  il serait présomptueux et totalement prétentieux de dire qu'on a fait des choses qui vont avoir un impact. Moi je vais mettre l'accent sur l'amélioration de la formation professionnelle, ce qui induira des changements qualitatifs. Je compte aussi  promouvoir l'industrialisation de l'économie du Niger, de  son agriculture en particulier. Ce sont des choses qui vont changer. L'objectif global de notre programme étant de changer le rapport entre le secteur tertiaire et les secteurs primaire et secondaire. Donc une politique de fond qui aura besoin d'un certain temps pour qu'elle soit mise en œuvre et qu'elle donne des résultats. 

 

 

 

A plusieurs reprises, notamment dans votre discours d’investiture,  vous avez tendu la main à l'opposition qui a contesté votre victoire. 100 jours après cette main tendue, a-t-elle trouvé preneur ? 

 

 

 

Vous savez , les dirigeants de l'opposition se sont un peu autoconfinés en décidant qu'ils ne reconnaissent pas mon élection. Du coup, ils ne sont plus en mesure d'être des partenaires de dialogue avec moi. Toutefois j'ai posé bien d’actes vérifiables  qui ont eu des effets comparables à ceux que j'aurais attendus d'une discussion avec l'opposition.

 

 

 

A quoi faites-vous allusion ?

 

 

 

Je fais allusion à cette décrispation que vous avez dû ressentir et à ce jugement que portent la plupart de mes concitoyens sur moi parce qu'ils savent que je suis venu pour promouvoir  la démocratie, les libertés, la bonne gouvernance , le dialogue. Il n'y a aucun citoyen qui doute de mes intentions, car les 3 premiers mois j'ai pu donner la preuve que j'y tiens beaucoup en ayant donné les gages qu'il faut à cet effet. 

 

 

 

La construction du Pipeline pour l’exportation du pétrole brut en 2023 et l'inauguration du barrage de Kandadji en 2022 sont-elles  toujours dans les tuyaux si on peut dire ? 

 

 

 

Oui, absolument. Il faut dire que le Pipeline a commencé. Il y a 75 km de déjà construits, et cela a démarré totalement et ça va finir avant 2 ans, c’est-à-dire à l’horizon juillet 2023. Il n'y a pas de doute. Concernant le barrage de  Kandadji, il faut l’envisager pour  2024-2025. Il a été beaucoup impacté par la COVID, les activités se sont arrêtées.

 

 

 

On connaît votre relation fusionnelle avec le Burkina Faso ; à quand votre première visite à Ouagadougou? 

 

 

 

Ce sera pour très  bientôt, je vais convenir d'une date avec mon frère, mon camarade, mon ami Roch. Et je me rendrai avec plaisir dans ce pays que j'aime beaucoup qui est d'ailleurs ma deuxième patrie, celle de Salif Diallo et de Blaise Compaoré qui était aussi un ami, et il se pourrait que j’aille le voir.

 

 

Propos recueillis à Niamey par

 

Ousseni Ilboudo

 

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