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Situation nationale : Hermann nous revient avec les 3R

 

Si la salle de conférences du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) pouvait témoigner, elle dirait que ça remonte à très loin le temps où elle avait enregistré pareil tonnerre d’applaudissement. Des salves d’ovation comme si c’était un mot d’ordre au lancement des activités, hier 27 juillet 2021, du mouvement « La Rupture positive 3R ». Il regroupe cinq partis politiques et une dizaine d’associations, foi de Me Hermann Yaméogo, président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD). Ce nouveau-né de l’univers associatif entend plaider pour une réconciliation « franche », une refondation de la manière de faire la politique et une reprise sur de bonnes bases.

 

 

 

 

L’enceinte qui recevait timidement ses invités s’est vite métamorphosée au point de ne pouvoir les contenir avec l’arrivée de Me Hermann Yaméogo, président de l’UNDD ; de Salia Sanou, ex-maire de Bobo-Dioulasso ; de Roland Goungounga du parti HAWRE ; d’Eugène Sampébré du RSR ; du Dr Aristide Ouédraogo du FPR, pour ne citer que ceux-là. Ce sont eux ainsi que les responsables d’une dizaine d’associations qui viennent de porter sur les fonts baptismaux le mouvement dénommé « La Rupture positive 3R ». « Nous sommes réunis aujourd’hui pour parler des problèmes de notre pays. Il n’est le champ de personne, c’est notre champ collectif », a déclaré d’entrée le président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement, qui a aussitôt reçu des applaudissements nourris en guise d’approbation de l’assistance. Pour celui qui venait de demander une minute de silence à la mémoire des personnes tuées du fait du terrorisme et de formuler une pensée pour le près d’1,4 million de déplacés internes, on ne peut pas être un « digne fils du Burkina, voir ce qui se passe et rester dans le silence ». c’est une nécessité impérieuse, à l’écouter, de se mettre à l’idée que c’est ensemble que les solutions pourront être trouvées. « Ce n’est ni à une majorité au pouvoir, ni à quelques personnes triées sur le volet de réfléchir sur les problèmes que nous avons et d’y trouver des solutions. Cela incombe à tout le monde, du plus petit au plus grand et c’est pour cela qu’on parle de dialogue, un dialogue qui doit être inclusif. Et non qui divise, sépare », a expliqué Me Hermann Yaméogo. Il a estimé qu’une structure quelconque ou un citoyen lambda à même de faire des propositions devrait avoir voix au chapitre dans cette quête de solutions. Continuant dans sa logique de faire appel « à tout le monde », il croit qu’un retour de l’ancien président Blaise Compaoré en particulier et de tous les exilés politiques d’une manière générale fera « grandir » Roch Marc Christian Kaboré et constituera sa force dans cette guerre contre l’hydre terroriste. Et il n’en fallait pas plus pour que son auditoire le gratifie d’acclamations à tout rompre quand il a vu en « l’enfant terrible de Ziniaré » un « homme de cœur et un homme d’Etat » qui n’hésitait pas à appeler tous ceux qui pouvaient l’aider à résoudre les problèmes. Juger d’ailleurs celui qui se retrouve sur les bords de la Lagune Ebrié depuis sa chute du pouvoir en 2014 à la faveur de l’insurrection populaire, a-t-il assené, serait une injustice, voire une aberration, dans la mesure où le 11 juin 2012 celui-ci a été amnistié. Ambiance ! Il a exhorté l’actuel chef de l’Etat au respect de ses engagements en faisant revenir l’exilé de Côte d’Ivoire avec les honneurs dus à son rang comme il l’avait promis avant, pendant et après les dernières élections. Me Hermann Yaméogo a aussi souhaité « vivement » que l’exemple ivoirien fasse tache d’huile au Burkina et en Afrique puisqu’à l’instant T, à un millier de kilomètres de Ouagadougou, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo marquent un pas vers la réconciliation. Ces deux acteurs de la scène politique ivoirienne recevront une standing-ovation d’une demi-minute et les médias, eux, ont expressément été invités à le faire savoir à Kosyam et même au-delà des frontières nationales.

 

Le fils du premier président de la Haute-Volta a terminé son propos par les deux priorités qui sous-tendent la création du mouvement « La Rupture positive 3R » : « la première est qu’on ne peut pas parler de dialogue national, des problèmes de ce pays et sélectionner des gens. Il faut que tout le monde vienne. Le pouvoir avait fini par adopter la Réconciliation comme politique nationale et nous l’avons félicité en son temps mais petit à petit, il est en train de mettre cette question de côté. Il faut que les choses changent. La deuxième, c’est la question du changement de vision politique. Il faut que chaque Burkinabè, et singulièrement les acteurs politiques, change de façon de faire la politique ». De nos jours, selon l’avocat, on ne s’intéresse qu’aux élections, à la structure chargée de l’organisation des scrutins ou au chef de file de l’opposition, pendant que les questions sociales sont reléguées au second plan. Il a de ce fait plaidé pour un changement de paradigme et dit la nécessité d’avoir d’autres thèmes de référence et d’action pour les hommes politiques.      

 

 

Aboubacar Dermé

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