Vaccination contre la fièvre typhoïde : Les premières piqûres aux enfants de Tanghin-Dassouri
- Écrit par Webmaster Obs
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Depuis hier, jeudi 23 janvier 2025, les enfants du Burkina, âgés de 9 mois à 14 ans, reçoivent leur dose de vaccin contre la fièvre typhoïde. Le ministre de la Santé, Robert Kargougou a, en effet, procédé au lancement de la campagne de vaccination en administrant les premières piqûres au Centre médical de Tanghin-Dassouri, à la périphérie ouest de Ouagadougou. Plus de 10 millions d’enfants sont la cible de cette vaccination, à titre gracieux, qui va se dérouler jusqu’au 29 du mois courant sur toute l’étendue du territoire.
Tôt le matin du mardi 23 janvier, le ministre en charge de la Santé, Robert Kargougou, était sur place au Centre médical (CM) de Tanghin Dassouri pour procéder au lancement de la campagne nationale de vaccination contre la fièvre typhoïde. Tout de suite, se forme autour de lui un bloc de personnalités, d’agents de santé et d’autres curieux, qui veulent voir le coup de… piqûre « ministral ». Des journalistes invités qui n’ont pas vu le geste du ministre se demandent si c’est un vaccin oral ou injectable. Ils ne tarderont pas à le savoir car des pleurs de certains enfants se font entendre depuis l’aire de vaccination. Le ministre vient donc de piquer. Le spectacle est émouvant mais c’est pour la bonne cause. Il s’agit en effet, à travers une dose unique du vaccin typhoïdique conjugué, de protéger les 9 mois à 14 ans, qui représente la tranche d’âge la plus exposée à la fièvre typhoïde. Maladie dite des mains sales, elle est très contagieuse, et continue d’endeuiller les populations de certains pays d’Afrique. Elle se transmet par voie féco-orale, à travers, la consommation de la nourriture ou de l’eau contaminée. Le vaccin qui est désormais introduit dans la vaccination de routine au Burkina, allie assurance et efficacité, selon les techniciens de la santé. Il confère une immunité de plus de 5 ans.
La Présidente de la délégation spéciale (PDS) de Tanghin Dassouri, Rabiata Sawadogo, s’est réjouie du choix de sa localité pour le lancement de la campagne qui va procurer un grand bien aux enfants du Burkina Faso. Les parents des bénéficiaires, les mères en majorité, ont traduit leur reconnaissance aux autorités sanitaires qui, à travers ce geste, prouvent qu’elles se soucient de la santé des enfants. C’est le cas par exemple de la génitrice du petit Djamal Bougma, âgé d’un peu plus de 2 ans, qui venait d’être vacciné et peinait encore à se taire.
Du CM, le ministre Kargougou s’est ensuite rendu à l’école primaire publique, Application, qui compte plus de 400 élèves, et située à un jet de pierres du centre de soins. Là, les élèves, déjà sensibilisés sur le bien fondé de la vaccination, sont massivement mobilisés. Des chants de bienvenue accueillent l’hôte du jour et son équipe. La mission reste la même : faire profiter des doses protectrices aux bâtisseurs de l’avenir. Quelques élèves, choisis pour la circonstance, se laissent passer l’aiguille dans les veines. Plus âgés que les tout-petits du CM, ils se montrent plus forts. Pas une larme ne coule. Au contraire, ils se disent très heureux d’avoir bénéficié des premières doses de la potion préventive de la typhoïde. « Ça ne fait pas mal. Je suis contente d’être vaccinée contre la fièvre typhoïde qui est une maladie contagieuse », a confié Zoé Yelyaoré de la classe de CM1.
La vaccination se poursuit dans les centres de santé, les écoles et autres lieux habituels jusqu’au 29 janvier. Selon le patron du département de la Santé, c’est la première fois que le Burkina va vacciner à grande échelle contre la typhoïde. Il a donc exhorté les parents à faire bénéficier de la présente campagne à leurs enfants.
Alima Séogo Koanda