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RDC : L’histoire est-elle en train de se répéter ?

 

L’histoire est-elle en train de vouloir se répéter en République démocratique du Congo ?

 

On se le demande bien avec l’évolution de la situation sécuritaire dans ce 2e plus vaste pays africain après l’Algérie. Le M23, soutenu par le Rwanda, continue son irrésistible avancée. Après affrontements, la ville de Goma a fini par tomber. Avant la capitale du Nord-Kivu, des villes intermédiaires tout aussi stratégiques comme Bunagana et Kanyabayonga avaient été conquises en 2024.

 

Des rebelles dont l’ambition dévorante est aujourd’hui la capitale du Sud-Kivu : Bukavu, une ville d’un million d’habitants dont le mouvement serait aux portes. Et sa percée est d’autant plus foudroyante que les Forces armées congolaises (FARDC) ne semblent pas opposer une résistance farouche. A telle enseigne que le président Tshisekedi a demandé aux jeunes de s’enrôler pour être des volontaires pour la défense de la patrie, comme il l’avait du reste préconisé en 2023.

 

A l’évidence, le pacte entre l’armée et les miliciens Wazelendo (groupes d’autodéfense actifs convertis en supplétifs de l’armée) ne semble pas avoir donné les résultats escomptés. Question : lancés comme ils sont, les rebelles vont-ils marcher sur Kinshasa ? Vue l’immensité du pays, il y a sans doute loin de Bukavu à Kinshasa, la distance à vol d’oiseau entre les deux étant de 2 555 kilomètres.

 

On se rappelle seulement qu’en 1997, c’est le même scénario qui s’était écrit, avec le même acteur principal, le Rwanda de Paul Kagamé. Alors le pays des Mille collines soutenait l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) de Laurent Désiré Kabila qui, après de longs mois, finira par entrer à Kinshasa le 17 mai, trouvant une capitale désordonnée après la fuite d’un Mobutu rongé par la maladie et lâché par ses différents soutiens.

 

Et comme l’histoire a souvent la mauvaise habitude de repasser les plats, on se demande ce qui va advenir, cela d’autant plus que personne n’arrive à faire raisonner les différentes parties. A commencer par le président congolais qui ne veut pas entendre parler de dialogue entre lui et le M23, qu’il qualifie même de mouvement terroriste et que négocier avec ce dernier équivaudrait à légitimer son existence.

 

En attendant, le mouvement rebelle avance avec son corollaire, le drame humanitaire qui continue avec des exactions de parts et d’autre, des familles fuyant les zones de conflit dans un climat de pénuries alimentaire et sanitaires et le Bureau des droits de l’homme de l’ONU qui accuse respectivement le M23 d’avoir commis des  exécutions sommaires  et l’armée congolaise des violences sexuelles.

 

C’est à se demander quand est-ce les eaux des Grands Lacs vont redevenir stables. Avec le jeu des alliances, il faut en effet craindre que toute la région ne s’embrase.

 

 

 

La Rédaction

 

Dernière modification lemardi, 04 février 2025 21:29

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